Seuls 8 à 14 % des personnes atteintes de cancer broncho-pulmonaire en Algérie sont opérables après un diagnostic précoce de la maladie, a précisé samedi à Oran le président de l’Association algérienne de Chirurgie thoracique. En marge de l’ouverture du premier congrès international de la Société algérienne de chirurgie thoracique, le Pr. Mohamed Lecheheb a expliqué à la presse qu'entre "8 à 14% des cas de cancer broncho-pulmonaire diagnostiqués en Algérie peuvent être opérés. Les autres arrivent déjà à un stade très avancé de la maladie".

"Si un malade est pris en charge et opéré à un stade précoce, nous pouvons atteindre une durée de survie de cinq ans. A un stade avancé de la maladie, la durée de survie n’excède pas une année, d’où l’importance d’une grande sensibilisation pour le dépistage précoce, notamment en milieu de personnes à risque, principalement les fumeurs", a-t-il expliqué.

Avec 3.000 nouveaux cas de cancer broncho-pulmonaire chaque année en Algérie, la prévalence de cette pathologie prend une grande ampleur, à cause du tabac en premier lieu et des facteurs extérieurs tels que la pollution, le stress et le tabagisme passif.

Pour ce spécialiste, il est nécessaire d’axer les efforts sur la sensibilisation car tous les moyens de prise en charge existent y compris les médicaments, "reste juste à convaincre les personnes à subir des dépistages précocement et faire des contrôles le plus souvent", a-t-il préconisé.

La sensibilisation et la lutte contre le tabac sont primordiales pour lutter contre ce type de cancer, a-t-il estimé. "Lorsque nous parlons de plan anti-cancer, c’est de la lutte anti-tabac qu’il s’agit avant tout.

Dans certains pays où cette lutte a marché, le nombre des cancers a chuté, alors que dans d’autres pays où cette lutte a échoué, le nombre des cancers n’a fait qu’augmenter", a fait remarquer le Pr. Lecheheb.

Pour ce qui est de la prise en charge, Pr. Lechheb a regretté le manque de spécialistes en chirurgie thoracique en Algérie, dont le nombre se limite à près de 50 spécialistes. Il a souligné que la wilaya d’Oran ne compte que six spécialistes en tout dont deux professeurs.