Le conférencier situera ces insuffisances également dans l’absence d’une liste nationale de médicaments et de vaccins essentiels et vitaux, ainsi que dans l’information sanitaire qui, selon ses termes, fait défaut aussi bien sur la demande de soins que sur les coûts réels de santé.

Si l’Algérie souffre encore d’insuffisances dans l’exercice de la médecine, des progrès ont été cependant enregistrés, consistant, entre autres, souligne le conférencier, en l’élargissement de l’offre de soins en termes d’urgence, d’accouchement normaux et de l’amélioration de la protection sociale, particulièrement en ce qui concerne le tiers payant et les assurés sociaux. Le secteur de la santé doit répondre aux besoins et à la demande de la population, commandés, selon le professeur Pierre Chaulet, par la transition démographique, l’émergence des maladies non transmissibles, les accidents de la circulation et la violence contre les personnes. Des besoins qui exigent, outre un secteur de la santé performant, un profil particulier de médecin.

Il s’agit, précise le conférencier, d’un « médecin 5 étoiles » qui dispose de cinq qualités pour affronter les problèmes auxquels il fait face dans l’exercice de sa profession. En effet, un dispensateur de soins de qualité, continus et personnalisés, un décideur capable de choisir les techniques à utiliser dans un souci d’éthique en tenant compte du contexte social du malade, un communicateur capable d’écouter et de s’adapter au niveau culturel de son malade en utilisant la langue la mieux perçue par ce dernier, un membre influent de la collectivité capable de concilier les besoins et les attentes des individus et de la société, et enfin un gestionnaire qui est en état de travailler en harmonie avec les personnes, les organismes ou instituions à l’intérieur et à l’extérieur du système de la santé.

Mais reste à savoir, pour l’expert, si la formation donnée aux étudiants prépare ces futurs médecins à une pratique médicale utile à la population.

Par S. B.