La lutte contre le cancer du sein bénéficie de plus en plus de traitements efficaces, la prise en charge dépend cependant du stade d'évolution de la tumeur, de ses caractéristiques, de l'âge et de l'état de santé de la patiente.

La lutte contre le cancer du sein bénéficie de plus en plus de traitements efficaces, la prise en charge dépend cependant du stade d'évolution de la tumeur, de ses caractéristiques, de l'âge et de l'état de santé de la patiente. Différents types de traitements peuvent être utilisés pour traiter un cancer du sein, la chirurgie, la radiothérapie, l'hormonothérapie, la chimiothérapie et les thérapies ciblées. Dans ce contexte, et dans le cadre d’une formation continue des médecins et pharmaciens, une journée scientifique a été organisée, samedi dernier à Alger, sur la prise en charge de ce type de cancer. « Le but de cette journée est d’améliorer la prise en charge du sein HER2 positif en Algérie et de partager l’expérience étrangère en la matière », affirment les organisateurs. Les participants à cette rencontre scientifique ont souligné l’importance du dépistage précoce de cette pathologie qui est en nette augmentation. Quelque 250 spécialistes ont pris part à cette rencontre. Le traitement d’un cancer du sein localisé comprend en principe au minimum une chirurgie, généralement complétée par un ou plusieurs traitements préventifs de rechute nommés traitements "adjuvants" (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées). Les spécialistes ont noté que « la chirurgie reste la pierre angulaire du traitement du cancer du sein localisé, il est exceptionnel qu’elle ne soit pas indiquée ».

Elle est assurée selon les besoins spécifiques de la patiente, par des chirurgiens sénologues, souvent formés à la chirurgie plastique oncologique ou même pratiquant la chirurgie plastique et reconstructrice. En ce qui concerne la chimiothérapie adjuvante, elle a fait ses preuves depuis longtemps pour la prévention des rechutes (diminution du risque de 5 à plus de 50%). Elle a pour but de supprimer d’éventuelles cellules tumorales résiduelles non détectables. La chimiothérapie, quand à elle, peut aussi parfois être utilisée avant la chirurgie pour mieux contrôler la maladie, augmenter les chances de garder le sein ou permettre une chirurgie qui n’était pas faisable initialement. Par ailleurs, les participants ont expliqué l’intérêt de l’Herceptine qui, selon eux, « constitue un remarquable progrès dans le traitement, mais qui malheureusement n'intéresse qu'à peine un quart des patientes ». « Il existe toute une famille de récepteurs HER et la signification de la surexpression de HER2 dans le cancer du sein est tout à fait intéressante », souligne-t-on. Dans une déclaration à El Moudjahid, en marge de cette journée scientifique, le Dr Hamdi, médecin au service d’oncologie médicale du CAC de Blida a affirmé que « la fréquence du cancer du sein a nettement augmenté, bien que des moyens et des progrès thérapeutiques ont été fait ». Dans ce contexte, il a indiqué que « l’une des étapes importantes est l’existence du Herceptine qui est une thérapie ciblée ». Il s'agit d'un anticorps monoclonal humanisé recombinant de la classe des IgG1 qui est dirigé contre le récepteur Erb2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2). Une surexpression de HER2 s'observe dans 20 à 30% des cancers primitifs du sein. Des études montrent que la survie est plus courte chez les patientes présentant des tumeurs surexprimées HER2 que chez celles dont les tumeurs ne présentent pas cette surexpression. Le même médecin a rappelé que le cancer du sein est une pathologie hétérogène assez diverse et générale qui peut donner des métastases évoluées, « Herceptine est une thérapie ciblée qui inhibe la prolifération des cellules tumorales humaines baptisées HER2 », « c'est un puissant médiateur de la cytotoxicité cellulaire anticorps-dépendante (ADCC) », a-t-il ajouté. Notons, enfin, que le traitement du cancer du sein est administré par des spécialistes du cancer, soit des oncologues. Certains se spécialisent en chirurgie, d'autres en radiothérapie ou bien en chimiothérapie (médicaments). Ces médecins discutent avec la personne atteinte pour choisir le plan de traitement conçu de façon à répondre aux besoins uniques de chaque personne atteinte. Les décisions relatives au traitement se basent sur plusieurs critères. Il s’agit du stade du cancer du sein, de la ménopause, le statut des récepteurs hormonaux du cancer, du statut HER2 du cancer, du risque de récidive (dans le cas du cancer du sein précoce), de l’état de santé global de la femme et sa décision relativement à certains traitements.

Sihem Oubraham