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Revue de presse

Insuffisance rénale : L’autre menace pour les diabétiques

El Watan | Algérie | 26/02/2006

L’insuffisance rénale devient un sérieux problème de santé publique, ont indiqué des médecins lors d’une journée d’étude tenue au CHU Nedir de Tizi Ouzou. Le nombre de ces malades chroniques est proportionnel à celui des diabétiques, dont le nombre est en nette augmentation dans le pays.
Le diabète, note-t-on, s’attaque aussi au rein.

Selon les médecins, l’insuffisance rénale a trois niveaux de présentation ; primaire, secondaire et tertiaire. Ceux qui arrivent au stade final de la maladie sont régulièrement soumis à d’éprouvantes séances de dialyse. Ils sont plusieurs milliers à être hospitalisés dans les structures hospitalières et le nombre des dialysés est de 8300 au niveau national, a estimé le médecin chef du service néphrologie du CHU de Tizi Ouzou. Les praticiens spécialistes ont, dans leur intervention, relevé que l’insuffisance rénale peut être provoquée par la prise d’antibiotiques et certains autres médicaments qui présentent des effets néfastes sur le patient. Outre le traitement délicat de la pathologie en raison de la durée, du coût et des épreuves physiques, les malades insuffisants rénaux se sentent abandonnés. Ceux de la wilaya de Tizi Ouzou lancent, à travers leur association (Association des insuffisants rénaux), un cri de détresse pour leur meilleure prise en charge médicale et une assistance sur le plan social. Quelque 320 malades sont affiliés à cette association, dont une bonne partie sont des pères de famille sans ressources. « Nous avons organisé cette rencontre médicale en collaboration avec le service de néphrologie du CHU de Tizi Ouzou, afin de cerner l’évolution de la maladie et préconiser les moyens de prévention nécessaires. C’est aussi une occasion pour sensibiliser sur la situation sociale de nombreux malades », dit Mustapha Si Mohamed, président de l’association des insuffisants rénaux. Les médecins ont noté une progression remarquable de la maladie. Au CHU Nedir, ce sont 70 nouveaux malades qui sont admis chaque année, a affirmé un praticien du service néphrologie. Selon le même médecin, le nombre des insuffisants rénaux n’est pas connu avec exactitude dans la wilaya de Tizi Ouzou « en raison de l’absence d’un registre d’inscription ». Le médecin, chef du service néphrologie, déclare pour sa part : « Nous avons organisé ces journées surtout en raison de la montée fulgurante de la pathologie ces dernières années ».

Selon ce médecin, les mariages consanguins, les malades diabétiques et les cardiaques, dont le nombre est en augmentation, constituent le lot des insuffisants rénaux. D’après les néphrologues, la prise en charge annuelle d’un malade insuffisant rénal revient à 1 000 000 de dinars à l’Etat. Arrivé à un stade critique de la maladie, le patient nécessite une séance de dialyse d’une durée de 4 heures trois fois par semaine. Le président de l’association ajoute : « Nous rencontrons beaucoup de problèmes pour la prise en charge de nos adhérents. C’est pour cela que nous lançons une opération de collecte d’argent afin d’acquérir une ambulance médicalisée au profit des malades, car, l’hôpital refuse de les prendre en charge une fois en dehors de l’enceinte hospitalière. Nous avons parmi les malades près de 150 pères de famille sans revenus et sans couverture sociale, sachant que certaines radios coûtent plus de 25 000 DA. Autant dire que le malade est condamné à l’avance. Nous avons besoin de vous tous pour nous venir en aide ». Pour nombre de malades et de praticiens, la greffe rénale demeure le meilleur moyen pour soulager les insuffisants rénaux. Le personnel médical a demandé à plusieurs reprises à la tutelle de mettre les moyens pour effectuer la greffe rénale au CHU de Tizi Ouzou, a déclaré un néphrologue. Mais pour réaliser cette opération, un plateau technique et une équipe médicale pluridisciplinaire et bien formée est nécessaire. Ce serait également un moyen de libérer les lits d’hôpitaux occupés par les malades au profit d’autres surtout que le nombre ne cesse d’augmenter, notent les médecins.

Saïd Gada

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