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El Moudjahid | Algérie | 19/10/2016
Le cancer du sein est le premier cancer féminin dans le monde, mais aussi en Algérie. 10.000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés chez nous, 4.500 cas sont pris en charge par les structures de santé, 3.500 cas meurent chaque année.
Le cancer du sein reste un problème majeur de santé public dans notre pays. Des professeurs spécialistes en oncologie, des chercheurs en épidémiologie, ainsi que d’autres experts ne cessent de « décortiquer », de disséquer et d’expliquer les facteurs de risque de ce cancer, son incidence, les différentes techniques de dépistage, les nouveautés épidémiologiques... On nous affirme que « l’ensemble des facteurs de risque ne sont pas encore identifiés, même si l’on estime aujourd’hui que 5 a 10% sont des facteurs génétiques ». Les spécialistes révèlent aussi que les femmes de 45 ans d’âge constituent 50% des cas de cancer du sein enregistrés. On affirme aussi que « l’outil le plus efficace pour le diagnostic comme pour le dépistage reste la mammographie qui peut détecter le cancer du sein a un stade précoce ». Mais disposons-nous aujourd’hui des moyens et d’outils qui nous permettent d’aller vers ce diagnostic et dépistage précoces ?
La qualification humaine pour procéder à une mammographie efficace est-elle suffisante ? La sensibilisation pour l’autoexamen mammaire qui constitue une autre manière efficace et agissante qui permet d’éviter que le cancer soit détecté a un stade avancé parfois au stade de métastase est-elle agissante ? Les spécialistes recommandent de lever, à travers les médias et les campagnes de sensibilisation, les tabous qui entourent encore cet organe qu’est le sein, et d’appeler les femmes à aller le plus souvent possible vers la palpation. Le non-remboursement des actes de soin effectués chez le privé pose également problème.
Maintenant, la principale préoccupation qui taraude l’esprit de toutes ces femmes qui vont vers le dépistage est de savoir qu’une fois que ce dernier est fait, que le diagnostic établit, seront-elles prises en charge ? À quel suivi peuvent-elles s’attendre ? Certains problèmes de terrain existent encore, tels que les difficultés d’accès des femmes à la mammographie et les entraves posées par les hôpitaux pour accepter les malades diagnostiqués dans les centres de soins de proximité ou par les médecins privés, pour des dépistages. L’autre problème posé est celui du pénible circuit que doit emprunter le patient avant d’être pris en charge dans les structures de santé. Les infrastructures de soins existantes sont insuffisantes pour prendre en charge l’ensemble des cancers diagnostiqués. Le centre Pierre-et-Marie- Curie arrive à saturation et ne peut plus répondre à des demandes qui viennent de tout le territoire national. La chimiothérapie n’est utilisée qu’au niveau de certains services universitaires d’oncologie médicale. En ce qui concerne la radiothérapie, elle constitue un véritable goulot d’étranglement.
Ce constat explique qu’un grand nombre de patients n’ont accès a aucun traitement contre leur maladie. « Il y a urgence », s’alarment les spécialistes et les associations vers lesquels se tournent les malades isolés et démunis. L’autre épineux problème soulevé par ces associations est celui relatif au refus de la sécurité sociale de rembourser les actes de soins effectués dans les centres privés. À cet effet, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme attire, à travers un communiqué, l’attention sur la cherté des soins médicaux des cancéreux, qui « ne sont pas à la portée de tous les malades ». D’ailleurs, précise-t-on, le montant d’« une séance de radiothérapie s’élève à 13.000 dinars chez le privé », tandis que « les services de la Sécurité sociale n’en remboursent que 400 DA seulement ! ».
L’autre point sur lequel insistent professionnels et associations est la formation d’infirmiers et de médecins sur l’accompagnement en fin de vie. « Il l faut investir sur la formation psychologique du personnel (médecins, infirmiers)… pour le suivi psychologique du patient et de ses proches dès le début et tout le long de la maladie. Le cancer est synonyme de fin de vie dans la tête de pratiquement toutes les personnes atteintes. Une fois le diagnostic posé, positif, c’est la confrontation avec la grande question existentielle qu’est la mort et toutes les peurs, les angoisses, la solitude que ça génère pour le malade, et le terrible drame pour la famille, et c’est là que le rôle des paramédicaux accompagnateurs est efficace, expliquer, dédramatiser, en parler, se familiariser avec la maladie », dit un membre de l’association El-Amel. Des carences dans la prise en charge du cancer du sein existent encore, même si « des réalisations « encourageantes inhérentes à la prise en charge radiothérapeutique des malades, ainsi qu'à la formation de généralistes, en charge de coordonner les thérapies anticancéreuses, ont été accomplies », selon le professeur Zitouni.
Farida larbi
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