La pneumonie est responsable du décès de près de 1,2 million d'enfants âgés de moins de cinq ans chaque année dans le monde, soit plus que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose réunis. L’insuffisance respiratoire chronique de l'enfant regroupe un ensemble très hétérogène de pathologies dont le pronostic et la prise en charge diffèrent. Les maladies le plus souvent en cause sont la dysplasie broncho-pulmonaire chez le nourrisson, la mucoviscidose et les maladies neuromusculaires chez l'enfant plus grand.

C’est dans cette optique et dans la perspective de profiter de l’expérience étrangère dans le domaine de pédiatrie, du symposium traitant de la Pneumologie infantile a été organisé, samedi dernier, à l’école supérieure des affaires à Alger. « La Pneumologie chez les enfants et les adolescents », est le thème qui a été choisi pour cette troisième édition animé par deux experts dans le domaine. Il s’agit du Professeur Epaud, chef de service de Pneumologie pédiatrique au CHIC de Créteil, qui a accompli des travaux remarquables dans la bronchiolite et les pneumopathies héréditaires. Il est aussi Chercheur dans le centre ORPHANET. Et le Dr Guiddir Tamazoust praticien hospitalier-contractuel dans le Service de pédiatrie générale, centre hospitalier Universitaire Bicêtre.

« Nous avons organisé ce symposium dans la perspective de faire un trait d’union entre les praticiens spécialistes dans la pédiatrie et les mamans algériennes », a déclaré à El Moudjahid, M. Sid Ahmed Hasbellaoui, directeur général du Groupe International Ontex, ajoutant, « nous avons remarqué, il y a quelques années, l’importance de la vulgarisation et l’importance de la mise à niveau de l’information des mamans algérienne quand à la santé de leurs progénitures ».

Selon le DG du groupe « ces symposiums regroupent des spécialistes pédiatres algériens et étrangers afin qu’un plus grand nombre de praticiens algériens puissent assister aux présentations de différents travaux et profiter de l’expérience étrangère ». La Pneumologie pédiatrique est la spécialité médicale qui traite du dépistage, du diagnostic, du traitement et de la prévention des maladies respiratoires chez l’enfant. En dix ans cette spécialisation a connu un renouvellement exceptionnel. Ces avancées sont largement redevables à l’utilisation de nouveaux outils diagnostiques d’où le besoin en formation continue. Les symptômes de pneumonie peuvent être non spécifiques, surtout chez les nourrissons et les enfants plus jeunes. L’apparition aiguë de fièvre, de toux, de troubles respiratoires, de difficulté à s’alimenter ou de vomissements et l’absence d’intérêt pour les activités normales sont monnaie courante. Les douleurs pulmonaires ou abdominales peuvent constituer une caractéristique importante. L’apparition abrupte d’un rigor favorise une cause bactérienne, selon les experts en la matière. Ces derniers expliquent aussi qu’une toux importante et persistante peut prédominer dans les cas de pneumonie causée par le "pneumoniae".

Généralement les enfants souffrent de fièvre et de tachypnée (déterminée par la fréquence respiratoire calculée pendant 60 secondes dans un état de calme). Le tirage, les rétractions ou le battement trachéal indiquent une dyspnée (détresse respiratoire). Une saturation en oxygène réduite indique une hypoxémie et doit être mesurée dans tous les milieux hospitaliers. La cyanose ne sera évidente qu’en cas d’hypoxémie très marquée. Une saturation en oxygène normale n’exclut pas la pneumonie, surtout au début de l’évolution de la maladie. Il y a lieu de noter qu’il est difficile de déterminer l’étiologie de la pneumonie chez les enfants, car peu d’enfants sont bactériémiques, et la plupart ne peuvent pas fournir d’échantillon d’expectoration. S’il est possible d’en obtenir suffisamment, il faut demander une coloration de Gram et une culture subséquente. La culture du liquide pleural est suggérée si on peut le prélever. Il faut poursuivre par un test réfractif ou moléculaire si l’état de l’enfant ne s’améliore pas ou s’aggrave malgré le traitement, a-t-on expliqué. L’examen viral systématique des sécrétions nasopharyngées n’est généralement pas indiqué en consultations externes en cas de maladie bénigne ou modérée. Les enfants hospitalisés qui sont susceptibles d’avoir une pneumonie virale devraient subir un examen viral des sécrétions nasopharyngées, qui sera également utile pour le regroupement des patients en cohortes.

Les progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années dans la prise en charge de l'insuffisance respiratoire chronique de l'enfant avec le développement des traitements médicaux, de l'oxygénothérapie de longue durée et surtout de l'assistance ventilatoire non invasive, ont permis d'augmenter la survie de ces enfants et d'améliorer leur qualité de vie en permettant dans la grande majorité des cas un traitement à domicile. Il est nécessaire que les traitements soient évalués de manière objective, à la fois à court et moyen terme, afin de mieux préciser leurs indications et leurs bénéfices potentiels. Les intervenants ont expliqué que le portrait clinique et la radiographie pulmonaire sont compatibles avec une pneumonie bactérienne, il faut prodiguer des soins de soutien et choisir des antimicrobiens empiriques, tout en respectant toutes les étapes de l’algorithme. Sur ce point ils ont souligné la nécessité de gérer la prescription des antibiotiques pour mieux combattre les bactéries. Il y a lieu de noter, enfin, que cette rencontre scientifique a réuni plus de 250 spécialistes de la pneumologie pédiatrique : médecins et spécialistes (pédiatrie, ORL, pneumo pédiatres, pneumologue). Sur des thèmes aussi variés que le syndrome des apnées obstructives du sommeil, les maladies respiratoires et allergiques abordées lors de conférences plénières, le symposium Canbébé a pour but premier de sensibiliser l’opinion publique à une pathologie, enrichir les connaissances ou même informer sur les pratiques médicales les plus récentes dans le monde.

Sihem Oubraham