« Chez nous, en Algérie, les malades atteints de psoriasis sont mahgourine », a déclaré, hier, le président du bureau de wilaya de l'Association algérienne des malades atteints de psoriasis, une association nationale qui a moins d'une année d'existence. Selon M. Ahcène Baadache, l'animateur constantinois de cette association, des statistiques récentes ont fait apparaître que 2 à 3% d'Algériens sont atteints de cette pathologie appelée Sadafia, en arabe.

A Constantine, ils sont entre 2.000 et 3.000 individus qui souffrent de cette maladie. « Toutefois, ces chiffes sont loin de la réalité compte-tenu du fait que les malades algériens atteints de psoriasis vivent dans une solitude totale », a tenu à préciser notre interlocuteur. Ces déclarations ont été faites au cours de la journée de sensibilisation organisée, hier, par l'association à la Maison des Jeunes Messaoud BoudjerioU de Constantine.

Et, « ce qui importe de savoir, a précisé M. Baadache, est que les malades atteints de psoriasis souffrent d'un problème plus psychologique que pathologique, ceci du fait que la société algérienne ne connaît pas bien, ou mal, la maladie de la psoriasis ». « C'est pourquoi, nous voyons que celui qui en est atteint se trouve très souvent isolé de la société parce que les membres de celle-ci ont peur d'être contaminés par sa maladie, qui n'est pourtant pas contagieuse », a assuré Baadache. D'après ses dires, son association s'occupe psychologiquement des malades qu'elle rencontre à l'occasion de journées qu'elle organise, à leur intention. Il a signalé, aussi, le problème des médicaments qui sont très rares en Algérie. « Ceux qu'on trouve, comme les pommades, sont très aléatoires parce qu'elles peuvent avoir des effets secondaires fâcheux. Les médicaments sont surtout très chers (certains peuvent aller jusqu'à 30 millions de centimes) et rares sont ceux qui sont remboursés par la sécurité sociale.

Un médecin spécialisé en dermatologie venant du CHU de Constantine, invité à cette journée, Mme Dahmani en l'occurrence, a indiqué, aussi, que les souffrances de ces malades ne s'arrêtent pas là.

« Ils sont, également, soumis au risque de stress qui favorise l'apparition du psoriasis », a indiqué cette praticienne. Et si quelqu'un a, déjà, une forme légère de psoriasis, ajouta-t-elle, le stress peut constituer le facteur provoquant la première poussée de psoriasis, par exemple, ou pouvant exacerber un psoriasis déjà existant.

Il y a, aussi, les corticoïdes qui constituent l'ennemi n°1 du psoriasis. Un patient qui a besoin de corticoïdes pour guérir une maladie des plus ordinaires peut être soumis à l'apparition du psoriasis, une fois qu'il aura cessé le traitement aux corticoïdes ».

A. Mallem