La prise en charge des urgences médico-chirurgicales était au centre des débats durant deux jours (mercredi et jeudi) à l’hôpital Mustapha Bacha dans le cadre des 11es entretiens du CHU. D’autres thèmes ont été également abordés, tels que la chirurgie mini-invasive qui est une chirurgie douce, l’anticoagulation, ainsi que l’importance du rôle pluridisciplinaire (RCP) dans la prise en charge de la pathologie cancéreuse. « Durant ces deux journées, 10 tables rondes, 133 communications orales, 4 conférences et 88 posters ont été présentés.

Ces contributions sont la base du développement de la formation continue des professionnels de la santé et de la recherche scientifique », a tenu à préciser le Pr Addad, président du conseil scientifique de l’établissement. Abordant les urgences coelio-chirurgicales, le Pr Bouzid Addad, chef de service de gynéco-obstétrique au CHU, a insisté sur l’examen clinique et une échographie coelioscopique devant des douleurs pelviennes, notamment chez les jeunes filles. « La torsion ovarienne est une urgence gynécologique à prendre au sérieux. Il ne faut pas perdre de temps à aller chercher à faire des examens complémentaires. Parfois, l’examen clinique nous suffit devant certains urgences », a-t-il recommandé, tout en préconisant le recours à la cœlioscopie, notamment dans le cas des grossesses extra utérines.

Le Pr Aïlem, spécialiste en ophtalmologie au Chu Mustapha et président de la Société algérienne de lutte contre la cécité, a, de son côté, présenté le bilan de la prise en charge du trachome en Algérie. « Une maladie infectieuse évitable qui a vu sa prévalence chuter considérablement pour atteindre les 5% en 2013, alors qu’elle était de 90% en 1986.

Ce qui est extraordinaire, grâce à tous les efforts consentis dans la prise en charge de cette maladie. Aujourd’hui, nous disposons d’une cartographie complète du trachome qui a bénéficié d’un statut de priorité nationale », a affirmé le Pr Aïlem. Et de rappeler qu’une campagne accélérée pour l’élimination du trachome a été lancée de 2013 à 2015 par le ministère de la Santé. « Plus de 1000 personnels de santé, 1260 ophtalmologistes, 500 médecins généralistes de santé et 500 paramédicaux ont été mobilisés », a-t-il ajouté.

Le Pr Chafaï, chef de service de médecine du travail au CHU a, quant à elle, déploré les conditions de travail dans le pavillon des urgences, notamment les urgences médico-chirurgicales. Sur un échantillon de 284 personnels de santé, 100 d’entre eux considèrent que la situation est désastreuse aux urgences médico-chirurgicales. Le manque de prise en charge justement des besoins a fait que ces conditions ne s’améliorent pas. Ce qui rend le travail encore plus pénible pour les personnels médical et paramédical, bien que l’organisation du travail est jugée assez bonne. Le manque d’effectif, de consommables, d’équipements de protection individuels sont autant de problèmes rencontrés.

Le Pr Chafaï estime qu’« il est temps de procéder au tri dans les urgences et informatiser le système. C’est l’unique moyen de résoudre le problème de dispersion et de surcharge de travail ».

Djamila Kourta