Les malades chroniques ainsi que les patients atteints d’une maladie rare telle la mucoviscidose se retrouvent depuis un certain temps sans médicament. Impuissants, les praticiens ne peuvent traiter les malades et atténuer la détresse des parents et des proches. D’autant plus qu’au niveau des hôpitaux, le Créon et la Tobramycine, deux médicaments indispensables pour le traitement des malades atteints de mucoviscidose, faisant pourtant partie des plans du ministère de la Santé sont introuvables, au grand dam des malades. « Faisant de leur mieux, les médecins qui ont pourtant fait le nécessaire pour que nos enfants puissent bénéficier des soins appropriés et des médicaments prescrits se retrouvent les mains liées. Sans médicaments, ils ne peuvent rien faire pour nos enfants qui souffrent.

On profite de l’opportunité pour interpeller le ministre de la Santé pour qu’il vienne en aide à des malades en danger », révèlent, à bout de nerfs, des parents qui se sont rapprochés de nos bureaux. Estimant que la mucoviscidose doit être prise en charge au même titre que d’autres pathologies, des praticiens abondent dans le même sens : « En inhalation, la Tobramycine se prend par cure de 28 jours, un mois sur deux. On ne doit pas l’arrêter. Il faut mesurer les conséquences de la rupture des stocks, d’autant plus que la Tobramycine et d’autres médicaments arrivent dans le service bien trop longtemps après leurs commandes. » A noter que le Créon est un traitement pour l’insuffisance pancréatique exocrine de l’adulte et de l’enfant au cours de la mucoviscidose.

La Tobramycine est un antibiotique majeur qui s’injecte et qui s’inhale également. Selon de nombreux patients, l’association de l’antibiotique en question avec la kinésithérapie respiratoire les soulage. Ils arrivent, disent-ils, à mieux respirer, à ne pas recourir à l’oxygène. Ils sont en outre hospitalisés beaucoup moins fréquemment pour faire une cure injectable.

Paradoxalement, l’antibiotique, qui est disponible chez un laboratoire algérien, est introuvable dans les pharmacies des hôpitaux. Afin de connaître la position de l’administration centrale, nous avons pris attache avec le directeur de la communication du ministère de la Santé, Slim Belkassem, qui a bien voulu nous donner des explications sur un volet du problème : « Pour une gestion rationnelle des ressources financières, le ministère a demandé au laboratoire fournisseur du Créon d’aligner ses prix. Les discussions sont en cours. » Concernant la Tobramycine, nous avons contacté le directeur général de la Pharmacie entrale des hôpitaux (PCH), M. Ayad, très sensible à cette situation, qui dit en substance : « Les commandes de la Tombramycine 75 mg seront satisfaites dans les prochains jours.

La distribution de la Tobramycine 25 mg prendra un peu plus de temps, car le fournisseur n’a pas de stock. »

Kamel Beniaiche