Les accidents de la route sont le principal facteur à l’origine des traumatismes crâniens en Algérie. 80% des victimes de la circulation meurent d’un traumatisme crânien, selon les neurochirurgiens. Les miraculés sont exposés aux risques d’une invalidité permanente. Les lésions secondaires sont souvent plus meurtrières.

C’est ce qui ressort des premières Journées nationales en neuro-réanimation cérébrolésée, organisées samedi dernier à Tipasa, à l’initiative conjointe de la direction locale de la santé, des autorités de la wilaya et de la SAARSIU.

Au cours de ces journées scientifique, les conférenciers ont mis l’accent sur l’importance de ce genre de rencontres qui constitue un espace d'échange d'expériences entre des spécialisés en neurochirurgie des différentes régions du pays afin de permettre aux praticiens de mettre en place un « protocole de prise en charge adéquat pour le patient », ont-ils indiqué. Elles permettent également aux praticiens de s'imprégner des nouvelles méthodes de diagnostic et d'exploration pour les différentes pathologies et traumatismes, ont-ils expliqué. Les intervenants n’ont pas omis d’insister sur la prise en charge rapide et adéquate des traumatismes dus aux accidents de la circulation, à l'origine, selon eux, d'un taux élevé de mortalités, notamment les traumatismes crânio-encéphaliques.

Les accidents ne sont pas rares non plus sur les chantiers du secteur du bâtiment. « Les échafaudages ne sont pas toujours solides et les ouvriers ne sont pas systématiquement équipés de casques de protection », relève-t-on. Les intervenants citent également les traumatismes crâniens causés par les chutes des dalles ainsi que les accidents sportifs, professionnels, domestiques ou encore les agressions avec une arme contondante, par exemple.

Les neurochirurgiens regrettent l’insuffisance de structures médicales pour la prise en charge rapide, et surtout efficace, des personnes atteintes d’un traumatisme crânien ou d’une blessure médullaire (atteinte de la moelle épinière). « La prise en charge médicale a besoin d’être améliorée », a affirmé Pr Benbouzid. Il a surtout insisté sur l’impératif d’avoir les gestes qu’il faut sur les lieux même de l’accident. « Il faut mettre l’accidenté en condition avant de le transférer vers l’hôpital. Sinon, son cas s’aggravera », a-t-il précisé. La violence du choc, au moment de l’accident, provoque une lésion cérébrale primaire ou initiale, qui met en jeu le pronostic des traumatismes crânio-cérébraux graves.

A l’origine de 15% des AVC

En marge de ces journées, le Pr Mohamed Guerinik, président de la Société algérienne d'anesthésie-réanimation, de soins intensifs et des urgences (SAARSIU) et chef de service des urgences du CHU Mustapha-Pacha d’Alger, a précisé que le facteur principal à l’origine des cérébrolésés, demeure les accidents de la route. « Les accidents de la route sont le principal facteur à l’origine des traumatismes crâniens en Algérie », a-t-il déclaré.

Outre les accidents de la route, le Pr Guerinik a cité également, à l’origine des traumatismes cérébraux, les « chutes dans le secteur du bâtiment et les violences dans les rues et dans les stades », plaidant, de ce fait, pour un intensification de l’action préventive en vue de la réduction de ces atteintes, considérées comme les « plus dangereuses pour le corps humain ».

Il a précisé, à cet effet, que le traumatisme crânien est à l’origine d’un taux de 15% des cas d’attaques cérébrales (ou Accident vasculaire cérébral "AVC") pouvant plonger le patient dans un coma, qui peut déboucher sur une paralysie de ses membres vitaux, voire même une mort clinique, a-t-il dit.
Qualifiant la situation de « grave », le Pr Guerinik a cité, pour preuves, l’enregistrement, chaque année, de plus de 4.000 victimes de traumatismes crâniens suite aux accidents de la route, en plus du recensement, au niveau des différents services des urgences du pays, de plus de 1.500 décès (dus à la même cause), dont une majorité de jeunes, a-t-il déploré.

Après avoir loué les efforts consentis par le ministère de tutelle en vue de l’organisation des services des urgences, il a néanmoins appelé à l’« intensification et au renforcement de cette action par la formation continue des paramédicaux et des personnes spécialisées dans les secours, notamment les agents de la Protection civile, qui interviennent souvent dans des situations très sensibles et complexes », a-t-il fait remarquer.

Il a surtout insisté sur l’impératif d’avoir les gestes qu’il faut sur les lieux même de l’accident. « Il faut mettre l’accidenté en condition avant de le transférer vers l’hôpital. Sinon, son cas s’aggravera » a-t-il relevé. Il n’a pas omis de préciser que la violence du choc, au moment de l’accident, provoque une lésion cérébrale primaire ou initiale qui met en jeu le pronostic des traumatismes crânio-cérébraux graves. Le développement des lésions cérébrales secondaires, dans les minutes ou les heures qui suivent l’impact, aggrave l’état du patient, jusqu’à entraîner son décès ou induire des conséquences irréversibles.

Sihem Oubraham