Dans le cadre du lancement du projet pilote intitulé : « Renforcer les compétences des sages-femmes, en Algérie », la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), l'Association de solidarité internationale Santé Sud et son partenaire, la Fondation Sanofi Espoir, ont annoncé, jeudi dernier, le lancement officiel d'une initiative visant l'amélioration de prise en charge des grossesses, en Algérie. Les intervenants à la conférence de presse, tenue au Centre commercial d'El Hamma, à Alger, étaient unanimes à affirmer que cette initiative est d'un grand intérêt pour réduire le taux de mortalité maternelle, en Algérie, qui demeure élevé et ce, malgré les efforts consentis par les autorités.

Plan national de réduction accélérée de la mortalité maternelle 2015-2019, l'Algérie enregistre une mortalité maternelle de 60,3 pour 100.000 naissances. Les spécialistes ont fait état de diminution lente de cette incidence sur les 10 dernières années. Et d'affirmer que l'Algérie n'a pas pu atteindre l'objectif qu'elle s'était fixée pour 2015, dans le cadre des Objectifs du Millénaire, pour le développement, de 50 décès pour 100.000 naissances vivantes. Le lancement de cette nouvelle initiative, d'une durée de 3 ans, de prise en charge des grossesses, pendant ou après l'accouchement, dans 4 sites hospitaliers, de la région d'Alger et d'Oran, permettra, à coup sûr, la diminution des décès et des complications survenus, au cours de la grossesse.

Le Dr Paul Bénos, gynécologue-obstétricien et présidente de Santé Sud, a réaffirmé l'engagement de son organisation pour soutenir le travail des sages-femmes, pas seulement en terme de sensibilisation mais de formation. Elle a indiqué que ce projet, permettra la formation de 557 personnels de santé, répartis sur les 4 sites ciblés (CHU de Beni Messous et de Kouba, Clinique Durando, EHU d'Oran). Ils seront formés aux nouvelles pratiques de l'interdisciplinarité. Elle a, également, affirmé que l'ensemble des patientes des 4 sites cités, bénéficieront d'un dépistage des risques obstétricaux.

A noter, en outre, que ce projet qui s'étalera sur 3 années, permettra une meilleure prise en charge de 94.500 nouveau- nés, ainsi que la prise en charge spécialisée des enfants qui seront porteurs de pathologies invalidantes.

Les initiateurs de ce projet de partenariat ont précisé que ce genre d'encadrement permettra, également, de réduire les comportements de violences, enregistrés dans les services de maternité.

Les quatre sites ont été choisis sur la base de la forte implication des chefs de service concernés, à s'engager dans un processus de réforme, visant à mettre, au cœur de leurs pratiques, l'interdisciplinarité entre tous les professionnels de la périnatalité, a affirmé la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées, Mamri Atika. Et d'ajouter que ce projet va permettre de renforcer l'enseignement de cette interdisciplinarité, dans la formation initiale et continue des sages-femmes, acteurs-clés de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.