Le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, Abdelmalek Boudiaf, était dernièrement dans la wilaya d’Adrar. L’occasion de faire le point sur la situation dans le secteur de la santé, ô combien sensible, dans cette wilaya du Sud. « Adrar est une wilaya privilégiée par l’existence de son arsenal hospitalier ainsi que le nombre important de son effectif qui s’élève à 115 médecins spécialistes en exercice.

Un nombre qui répond aux normes internationales », a-t-il déclaré. Une déclaration qui ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de la population d’Adrar. En effet, au vu du nombre d’habitants (432 193 âmes) répartis sur cinq importants centres urbains (Adrar, Timimoun, Réggane, Aoulef et Bordj Badji Mokhtar) et sur 294 ksour épars, le tout séparé par de grandes distances, l’effectif sanitaire reste en dessous des besoins de la population.

La plupart des spécialités exigées par les pathologies très répandues dans la région telles que la cardiologie, la diabétologie, la gynécologie sont concentrées au niveau du secteur sanitaire de Réggane. Une répartition imposée par le vœu des médecins concernés et cela vis-à-vis du délai de la durée du service civil arrêté à une année dans cette localité contre deux ans à Adrar, le chef-lieu où est concentrée la plus grande partie de la population de la wilaya.

Une situation qui contraint les patients atteints par ces types d’affections de se déplacer vers ce centre médical. Lors de cette visite, le nombre des malades évacués régulièrement vers les CHU du Nord n’a pas été cité car, selon des observateurs, c’est sur cette base que l’on peut juger la qualité des soins spécifiques. Par ailleurs, au niveau des ksour, ces agglomérations qui hébergent les deux tiers de la population de la wilaya, la couverture sanitaire, en termes de médecins et de personnel paramédical, reste encore très insuffisante.

Par ailleurs, le ministre a affirmé que d’ici fin 2016, les villes de Reggane et Timimoun auront leur propre centre anti-cancer. Toutefois, il a fait appel aux bienfaiteurs de la localité afin de réaliser une maison pour la prise en charge des cancéreux. Une structure destinée à accueillir les patients lors de leurs séances de radiothérapie. Et enfin, on notera que M. Boudiaf a, en une journée, inspecté toutes les importantes structures de son secteur au niveau d’Adrar, Aoulef et Reggane. S’adressant à ses cadres, il a insisté sur l’humanisation, sur une meilleure prise en charge des malades avec le développement d’un système de coopération intercommunale dans le traitement des pathologies.

A. A.