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Le quotidien d'Oran | Algérie | 28/02/2016
Bien que l'Algérie ait enregistré « une avancée » dans la production des produits pharmaceutiques, ces deux dernières années, la production des médicaments d'oncologie reste pourtant, à l'état embryonnaire, pour ne pas dire « négligée ». Pourtant, la Pharmacie centrale des hôpitaux consacre, à peu près, 60 % de son enveloppe budgétaire, rien que pour la cancérologie et l'hématologie.
95 % des anti-cancéreux sont importés par l'Algérie pour répondre à la demande croissante des malades atteints du cancer, selon le Pr Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie. L'Algérie reste, totalement, dépendante de l'importation des traitements contre le cancer. Le Pr Bouzid a affirmé, en marge de la tenue du 1er Sommet d'Oncologie d'Afrique du Nord et de l'Ouest organisé par le Laboratoire anglo-suédois Astra Zeneca, ayant débuté, vendredi et qui s'est poursuivi hier, à l'hôtel Sheraton, qu'actuellement seul un médicament qu'on utilise pour la greffe de moelle, est fabriqué, à El Tarf.
Il a fait état d'un projet de fabrication de produit d'oncologie avec Saidal, pour la fabrication de 18 formes sèches (comprimés et gélule). Et d'espérer que ce projet verra le jour au cours de cette année. Car faut-il le souligner beaucoup d'annonces ont été faites, mais sans voir ces projets se concrétiser, sur le terrain.
Le Pr Bouzid a précisé, également que certaines firmes privées sont en train d'étudier la possibilité de produire des anti-cancéreux (des génériques), avec une visée exportatrice.
Le Dr Habib Bennaceur, président Afrique du Nord et de l'Ouest d'Astra Zeneca, a affirmé, pour sa part, que son laboratoire va réaliser une usine de production de médicaments, en Algérie, en partenariat avec des Algériens, dans le cadre de la règle 51/49. Il a précisé que cette unité dont l'assiette a été, déjà, dégagée dans la zone industrielle de Rouïba, produira des médicaments pour différents types de maladies. Cette future usine aura une capacité de production de 300.000 comprimés par an. Des médicaments de différents types de pathologies : cardiovasculaire, gastro-entérologie, diabétologie ainsi que l'oncologie. Le Dr Bennaceur a souligné que son laboratoire s'est engagé, à produire des produits innovants pour le traitement du cancer « bien que ce type de produits est totalement négligé, dans l'industrie pharmaceutique, aujourd'hui, en Algérie » dit-il. Il a annoncé que la mise en service de cette future usine est prévue, pour l'année 2018, et la commercialisation de ces produits sera, effective, à partir du début de l'année 2019.
Le Pr Bouzid a affirmé qu'il y a eu des « améliorations » dans la prise en charge du cancer, depuis 18 mois de la mise en place du plan cancer. Il dira : « on sent, réellement, qu'il y a une amélioration pour ceux qui se traitent, déjà, pour le cancer et les autres, sur le plan de prévention, de diagnostic précoce et de dépistage ». Mais, le Pr Bouzid a reconnu, en quelque sorte, qu'il y a, encore, des problèmes non justifiés, notamment pour la radiothérapie qui pose, un sérieux problème, notamment aux femmes atteintes du cancer du sein. On est, encore, au stade de 6 à 8 mois pour un rendez-vous de radiothérapie.
Le professeur a affirmé que trois ministres se sont déjà succédé, à la tête du département de la Santé. « On a fait les bunkers de radiothérapie, on a acheté des accélérateurs, on en est à 19 accélérateurs, alors qu'on était, à 7, il y a 3 ans ». « Pourquoi on est toujours à un rendez-vous de 8 mois pour les malades atteints du cancer du sein ? Qu'ils nous donnent, seulement, une explication logique à cet état de fait », s'est-il interrogé. Et d'insister, pourquoi en chirurgie médicale et en oncologie médicale, le problème est réglé alors qu'en radiothérapie on est encore, au même point ?
Pour ce qui est du « Pet scan », tant réclamé par les oncologues et les associations des malades atteints du cancer, le Pr Bouzid a fait état de projets en perspective. Il dira que le projet existe, mais il y a quelques techniques qu'on n'a pas encore réglées. Il cite l'obligation de produire le produit radioactif sur place. Il citera deux projets en vue : l'un privé à Tizi-Ouzou et l'autre public qui devra être installé au CHU de Bab El Oued. Le professeur a affirmé que la Tunisie ne dispose pas de cet outil de diagnostic de pointe et de précision, par contre le Maroc compte six « Pet scan ». Et d'espérer voir l'installation effective de ces outils performants, en Algérie, d'ici la fin de l'année en cours. Pour ce qui est de l'absence de registre national des cas de cancer, en Algérie, Bouzid dira que même les Etats-Unis ou la France ne disposent pas de registre national. Il affirme qu'on dispose des registres par wilayas « très performants » dont trois sont validés à l'échelle internationale, ceux d'Oran, de Sétif et d'Alger. Et de préciser qu'on a besoin de les fédérer, au niveau national.
Sur le nombre exact de cas de cancer en Algérie, le professeur affirme avec réserve qu'on a 50.000 nouveaux cas, par an.
Et de préciser : « ce sont des données du ministère de la Santé », avant d'ajouter qu'« aujourd'hui, on a une estimation à, plus au moins, 20 % du nombre exact des malades atteints du cancer. »
M. Aziza
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