On ne parle plus de radio diagnostic, mais de l’imagerie interventionnelle où le radiologue, l’innovation technologique aidant, préconise des gestes thérapeutiques dans certaines pathologies précises. « Les centres d’imagerie sont aujourd’hui adaptés pour être aseptisés et équipés presqu’au même titre que les blocs opératoires », a déclaré le Pr Bendib Nourredine, président de la société algérienne de radiologie et d’imagerie médicale en marge des travaux du 13e congrès maghrébin de radiologie et le 19e congrès national de radiologie tenu ce week-end à Alger consacrés à plusieurs thèmes d’actualité liés à l’imagerie interventionnelle entre autres.

Pour le Pr Bendib, des avancées en matière d’imagerie médicale sont enregistrées dans la prise en charge de certaines maladies et urgences médicales, en l’occurrence les Infarctus du myocarde (IDM), les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) et hémorragies digestives et utérines.

« Aujourd’hui, ces problèmes sont pris en charge au moment même du diagnostic par le radiologue qui intervient avec des techniques thérapeutique. Dans le cas du cancer du sein diagnostiqué par mammographie, le radiologue effectue une biopsie à l’aide de la table dédiée. Ce qui évitera à la patiente de faire des va-et-vient entre le chirurgien et le radiologue.

Comme c’est aussi le cas des embolisations des anévrismes des artères digestives en urgence, ce qui permet de gagner du temps sur le pronostic vital alors qu’auparavant on diagnostiquait, puis on envoyait pour la prise en charge, ce qui prend beaucoup plus de temps et met en danger le patient », a-t-il indiqué.

L’imagerie interventionnelle, ajoute t-il, est utilisée également dans le traitement des tumeurs à un stade développé à travers la cautérisation par radio-fréquence, a-t-il expliqué avant de souligner que la neuro-radiologie a également connu d’énormes évolutions avec des nouvelles techniques présentées lors de ce congrès par le Dr Hacein Bey, éminent radiologue et neurologue algérien établi aux Etats-Unis.

Pour le Pr Bendib, ce congrès s’inscrit dans le cadre de la formation continue et se félicite de la création de la Sarim junior depuis trois ans, pour laquelle une session est consacrée lors de ce congrès. Au-delà de la formation continue, le congrès se veut également un débat sur la responsabilité médico-légale qui doit être rapportée à la justification de l’acte et de son optimisation et les référentiels de pratique, a tenu à souligner le Pr Manssouri, chef de service de radiologie à l’hôpital de Bab El Oued et président du congrès.

Pour lui, il est important de rappeler que l’imagerie médicale constitue un pont entre les différentes spécialités dans un système de santé et intervient de manière directe dans sa performance. « A ce titre, tous les aspects liés à l’exercice de cette spécialité doivent être pris en compte, à savoir la responsabilité médico-légale et les recommandations internationales pronées par l’Oms et l’AIEA qui touchent entre autres la radio-protection du patient, du personnel et du public.

Une thématique largement débattue actuellement à l’échelle internationale portant sur les équipements et leur utilisation », a tenu à préciser le Pr Mansouri à l’ouverture officielle des travaux. Un congrès qui rappelle également tous les efforts fournis pour que l’imagerie médicale arrive à ce rang au niveau maghrébin et en Algérie.

Ainsi, les membres fondateurs et initiateurs de la Fédération maghrébine de radiologie ont été honorés, dont les Prs Boudjemaâ Mansouri, chef de service à Bab El Oued et Mustapha Boubrit, chef de service à l’hôpital de Beni Messous pour l’Algérie, les Drs Amna Mnif pour la Tunisie et Nabil Chikhaoun pour le Maroc. L’ex-secrétaire général Guy Frija, de la société française de radiologie, signataire d’un premier accord avec la Sarim, a également été distingué.

Djamila Kourta