Plus de 280 millions de personnes sont atteintes de déficience visuelle dans le monde, dont 39 millions sont aveugles. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80% des déficiences sont évitables. En perpétuelle évolution, la chirurgie de l’œil est parmi les chirurgies les plus pratiquées dans le monde. Grace à cette pratique médicale, d’importants progrès ont été enregistrés dans la lutte contre la cécité, dont le taux est de 0,19% en Algérie, alors que la moyenne mondiale est de 0,10%.

La Société algérienne d’ophtalmologie estime que la lutte contre la cécité doit être menée sans relâche. Elle doit passer par la prise en charge précoce du glaucome, de la rétinopathie diabétique, du trachome et de la cataracte. La prise en charge chirurgicale de la cataracte, qui est une affection fréquente chez les seniors puisqu'elle touche plus d'une personne sur cinq à partir de 65 ans, et près de deux sur trois après 85 ans, a connu une évolution palpable durant les dernières années, grâce aux cliniques privée spécialisées et à la fourniture, en 2007, d’équipements modernes dans les services ophtalmologiques relevant du secteur public.

À la clinique « Source de la vision », le Dr Abdelkader Messadi nous présente ses différents miracles du quotidien, à commencer par la myopie. « C’est révolutionnaire, la chirurgie réfractive de myopie et d’hypermétropie s’applique au niveau de la cornée. Elle permet de trouver une acuité visuelle de loin pour les myopes, sans correction, comme elle permet de traiter les hypermétropes qui sont bien nombreux », explique-t-il.

La clinique est équipée d’un plateau technique de dernière génération, à commencer par les appareils pour mesurer la vue, une angiographie numérisée, l’échographie A et B plus, biométrie laser argon, le scanner pour mesurer le champ visuel, le laser, le génie x qui sert à détecter le glaucome…
Au niveau de la salle d’attente, une dizaine de patients attendent leur tour. « Je préfère consulter chez le Dr Messadi, car il est attentionné. Il prend tout son temps à m’expliquer, au détail près, mon cas. Ceci me pousse à lui faire confiance sur ce que j’ai de plus important au monde : ma vue », nous confie El-Hadja Fatma, venue de Laghouat pour un problème de cataracte.

Le glaucome touche 2 à 4% de la population

Pour Nacer un autre patient, qui vient de subir une opération sur son œil gauche, « l’opération a eu lieu dans de très bonnes conditions grâce au matériel sophistiqué au niveau de la clinique et à la compétence du chirurgien ».

L’objectif visé par cette clinique ophtalmologique, médicale et chirurgicale, demeure la prévention, le diagnostic, le traitement et le contrôle des maladies de l’œil, du système visuel et des annexes oculaires.

Entièrement dédiée à la chirurgie réfractive et équipée de lasers de dernière génération, la clinique met à la disposition des patients, dans un cadre raffiné, un plateau technique unique faisant d’elle le centre laser de référence pour corriger les défauts visuels.

Une des spécialités surveillées chez le patient, le glaucome, maladie dégénérative du nerf optique et qui entraîne systématiquement la cécité. Pour notre spécialiste « la solution existe actuellement pour vaincre cette maladie ». Et d’ajouter : « Le glaucome est une maladie sournoise et le sujet qui en est atteint ne sent rien et peut perdre progressivement la vue. Seuls des examens réguliers pratiqués par un ophtalmologiste permettent de dépister et de traiter correctement un glaucome », précise-t-il.

Au niveau de la clinique, le patient passe à l’examen pour mesurer la pression oculaire

L’ophtalmologiste demande au patient de réaliser un « champ visuel. Ce test permet de déterminer l’étendue de l’espace que peut voir chaque œil. En cas de glaucome, certaines régions de ce champ de vision sont moins bien vues ou même ignorées du patient, ce qui définit les scotomes. Tous ces tests ne sont pas faits systématiquement à chaque consultation. L’ophtalmologiste choisit de les répéter en fonction de l’importance ou de la rapidité d’évolution de la maladie.

Ainsi, le glaucome est une maladie qui fait appel au vieillissement, en perdant 7 à 10.000 neurones optiques chez l’être humain. Un capital qu’il faut absolument préserver. Aujourd’hui, on arrive, grâce à de très nombreux produits qui font baisser la pression interoculaire et à la chirurgie également, à maintenir les gens à un niveau visuel acceptable. Mais c’est un peu moins spectaculaire que la cataracte parce qu’on se place au niveau du vieillissement.
Mais les miracles, c’est bien en soignant la cataracte qu’on les réalise. Selon notre spécialiste, « l’opération du cristallin permet de retrouver la vue en quelques heures ». La chirurgie du cristallin s’applique à enlever la lentille et à la remplacer par un cristallin artificiel pour compenser le pouvoir optique de la vue. « Je suis content l’opération a eu lieu en quelques heures. J’ai gagné en acuité visuelle. Je vois 8 sur 10, alors que j’étais à 2 sur 10 seulement avant l’opération », nous confie un patient, rencontré sur les lieux et qui est revenu à la clinique pour un contrôle médical.

80% des informations utilisées par le cerveau proviennent de la vision

Pour nous donner une idée sur l’importance de l’opération, le Dr Messadi nous a précisé qu’avant, on faisait des incisions dans l’œil de 10 mm pour sortir le cristallin, aujourd’hui on ne dépasse pas les 1,8 mm pour mettre en place un cristallin artificiel pour donner une bonne autonomie aux personnes. Oui, le miracle ça reste quand même la cataracte », relève-t-il.
Il faut noter que le nombre de non-voyants en Algérie s’élève à 62.000 cas, et la plupart des cécités « sont causées par la cataracte qui est une maladie curable et réversible qui touche, généralement, les personnes âgées de plus de 60 ans et qui se caractérise par une opacité du cristallin, due au processus de vieillesse naturel.

Concernant la deuxième maladie responsable de la cécité en Algérie, c’est le glaucome, qui affecte 2 à 4 % de la population, à partir de 40 ans.
Afin de préserver son capital optique et éviter la destruction totale des fibres optiques, causant la cécité, il est préconisé de se présenter en consultation ophtalmique au minimum une fois par an, dès l’âge de 45 ans. Car une fois passé 45 ans, de nombreux troubles peuvent aussi apparaître ou s'accentuer chez les hommes comme chez les femmes, dont la plupart nécessitent la prescription de lunettes ou de lentilles correctrices. Le plus fréquent est la presbytie qui résulte du vieillissement normal du système « autofocus » de l'œil dans la vue de près.
Les personnes aux antécédents familiaux et médicaux (diabète, hypertension, cataracte, strabisme…) ainsi que celles qui s'exposent au soleil de façon répétée sans protection, sont les premières concernées. Enfin, gare aux idées reçues : rien ne prouve que travailler sur écran d'ordinateur a des effets négatifs sur la vision qui totalise près de 80 % des informations utilisées par le cerveau. C'est le fait de fixer cet écran ou bien de lire beaucoup qui oblige l'œil à travailler davantage et donc à se fatiguer plus rapidement.

Sarah Sofi