Le diabète est une maladie qui tue lentement. Ce n’est pas une grave maladie, mais ses complications sont difficiles à gérer». C’est ce qu’ont rappelé de nombreux médecins, avant-hier, en marge de la Journée scientifique et éducative organisée par l’Association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès. Cette manifestation a vu la participation de malades et de représentants d’associations de 16 wilayas.

«L’Algérie compte 20 000 personnes souffrant d’insuffisance rénale. Et 30% d’entre elles sont des diabétiques», précise le Dr Louni, chef de service de néphrologie et de dialyse de Thénia.

Selon lui, la wilaya compte plus de 500 insuffisants rénaux. La plupart des malades parcourent des dizaines de kilomètres pour une séance de dialyse. Hormis l’EPH de Thénia et de Bordj Menaïel, toutes les autres structures sanitaires de la région, y compris l’hôpital de Dellys, sont dépourvues de services de dialyse. Le Dr Aït Idir, lui, a déploré le manque de sensibilisation des malades et le non-respect des consignes des médecins traitants.

«Quand le malade mange n’importe quoi, il est certain qu’il rentre dans des circuits difficiles», a-t-il souligné. Le diabète peut tuer tous les vaisseaux de l’organe de l’être humain, a-t-il averti.

«Si le patient ne tient pas compte des conseils de son médecin, il peut même perdre la vue ou le fonctionnement de ses reins à long terme, mais s’il fait du sport et mange des repas équilibrés, il pourrait vivre le plus normalement du monde avec son diabète», explique-t-il. Intervenant dans ce sens, le Dr Benzine a souligné que «le plus important est d’apprendre aux patients comment gérer la maladie».

Pour elle, la lutte contre le diabète doit se faire aussi en amont à travers la multiplication des campagnes de dépistage au profit des enfants en bas âge.

Pour sa part, le Dr Saâdouni, professeur au service de médecine interne à l’EPH de Thénia, témoigne avoir reçu des patients qui ne savent même quoi faire pour éviter la complication de leur maladie. «Nous voulons réduire le nombre d’hospitalisations. Le but de ces journées, c’est la sensibilisation. Je préfère venir ici pour écouter, pas parler.

Car parfois je suis sidéré quand je reçois des malades qui me disent : ‘‘qu’est-ce que je dois manger maintenant ?’’» a-t-elle regretté, ajoutant que les conditions de vie de la plupart des malades ne leur permettent pas de faire du sport ou de suivre un régime alimentaire équilibré. Même le manque de Maisons des diabétiques y est pour quelque chose dans le drame que vit cette catégorie de malades chroniques.

La wilaya compte une seule structure du genre à Boudouaou, mais elle fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires. Outre les conseils prodigués aux malades, la journée était une occasion qui a permis aux participants de créer une nouvelle association dénommée Association algérienne des diabétiques (AAD). Ses membres, issus de 16 wilayas, ont élu Mohamed Mokri comme président.

Ramdane Koubabi