L’éducation nutritionnelle doit constituer désormais une priorité des pouvoirs publics vu l’ampleur du phénomène de l’obésité qui touche de plus en plus les jeunes enfants à travers le monde et en Algérie. Des nutritionnistes étrangers et algériens ont plaidé, hier, lors des travaux du 2e congrès international de la Société algérienne de nutrition qui se tient à Alger pour la promotion d’une alimentation saine et équilibrée accompagnée d’une activité physique régulière.

Pour le Pr Malika Bouchenak du laboratoire nutrition clinique et métabolique de la faculté des sciences de la nature et de la vie, université d’Oran, présidente de la Société algérienne de nutrition, l’école présente un cadre populaire pour la mise en œuvre de la promotion de la santé et des interventions de prévention, offrant un contact continu et intensif avec les enfants.

Pour elle, il est important aujourd’hui d’introduire le concept de la rééducation alimentaire afin d’assurer une meilleure santé à nos enfants. Pour ce faire, il est essentiel d’avoir un environnement social permettant la promotion des comportements sains. Les parents, a-t-elle indiqué, doivent jouer leur rôle en encourageant leurs enfants et influencer sur les habitudes alimentaires. « L’environnement familial est très important pour les habitudes alimentaires des enfants.

La disponibilité et l’accessibilité à des aliments sains à la maison, les bonnes habitudes alimentaires des parents ainsi que le style et les pratiques alimentaires des parents constituent les éléments-clés pour aider les enfants à abandonner les nouveaux plaisirs gustatifs qu’ils trouvent facilement dans les fast-foods », a souligné le Pr Bouchenak. Et de signaler qu’« une étude épidémiologique sur le niveau socioéconomique et les habitudes alimentaires, menée au niveau des enfants en milieu scolaire (cycle primaire) de la ville d’Oran où 73 établissements ont été touchés, est toujours en cours.

Les résultats préliminaires ont montré que le taux d’enfants souffrant de surpoids et d’obésité a atteint les 13%, ce qui constitue un danger pour leur santé à l’âge adulte. Un diagnostic pour lequel nous avons élaboré une approche d’éducation nutritionnelle qui peut être une stratégie efficace et réalisable pour accroître les connaissances et l’amélioration des attitudes et des habitudes de vie chez les jeunes enfants. Sur les 1500 enfants concernés, 150 enfants sont actuellement suivis dans cette démarche en mettant l’accent sur l’importance du petit-déjeuner, sur les connaissances de la valeur nutritionnelle des aliments et sur le changement des comportements et des attitudes ».

Mais le Pr Bouchenak estime que sans un environnement favorable à cette démarche, rien ne peut être fait. « C’est pourquoi nous attendons beaucoup de l’école et de la famille », a-t-elle précisé. Revenir au régime méditerranéen est justement le thème principal de cette journée. Les spécialistes ont insisté sur les bienfaits des aliments sains du régime alimentaire méditerranéen basé sur la consommation de légumes, de céréales et d’huile d’olive.

Ils plaident pour la promotion de l’accès à une variété d’aliments nutritifs, pour le développement des compétences et l’adoption d’habitudes alimentaires saines. De nombreux thèmes liés à la nutrition ont été débattus lors de ces journées dont la phytothérapie et santé, physiopathologie métaboliques et nutritionnelles /maladies non transmissibles et composés bioactifs et santé.

Djamila Kourta