Traitement efficace permettant d’améliorer ou de guérir nombre de maladies inflammatoires et auto-immunes, les corticoïdes présentent des effets secondaires qui peuvent nuire à la santé du patient. Le bon usage de ces produits a été conseillé par des spécialistes lors d’une journée d’études organisée mercredi au CHU de Tizi Ouzou par l’association scientifique des étudiants en pharmacie de l’université Mouloud Mammeri.

Intervenant à l’ouverture de la rencontre, Nekhoul Khaoula, pharmacienne assistante en pharmacologie exerçant à Alger, a développé les généralités scientifiques des corticoïdes. Elle a souligné l’importance du choix du médicament, la posologie et les modalités d’administration.

« La posologie initiale dépend de la maladie à traiter, de sa sévérité et de la sensibilité individuelle du patient (réponse et tolérance). Il faut éviter de recourir à l’automédication ». Elle a aussi parlé des effets indésirables généraux du corticoïde, comme le retard de croissance chez l’enfant, l’obésité, la favorisation des infections mycosiques et fongiques. Sur un autre volet, le Dr Nekhoul a mis en garde contre les effets des GlucoCorticoïdes (GC) utilisés par les sportifs pour se doper.

Des études ont prouvé que ce produit diminue les réactions inflammatoires au niveau du muscle et retarde ainsi la sensation de douleur et de fatigue. Lui succédant, le Dr Hadhoum Nadia, maître assistante en chimie thérapeutique au CHU de Tizi Ouzou, s’est intéressée à la recherche et au développement des glucocorticoïdes. « Les corticoïdes sont des médicaments dont la découverte a bouleversé le traitement de certaines maladies.

Ce terme se réfère aux hormones dites corticostéroïdes ainsi qu’aux produits de synthèse ayant les mêmes propriétés que celles-ci. Ce sont des hormones stéroïdes qui dérivent du cholestérol et possèdent une structure chimique tétracyclique. Ils sont produits dans le cortex surrénalien et sont indispensables au maintien de l’homéostasie de l’organisme. Le cortisol représente le principal glucocorticoïde surrénalien ».

Elle poursuit : « Au cours des années 1950, les indications de la corticothérapie (traitement par corticoïdes) sont élargies. Ce traitement n’est plus exclusivement réservé aux patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, mais commence à être prescrit pour de nombreuses autres pathologies avec succès. De nos jours, ces médicaments sont utilisés en pneumologie pour le traitement de l’asthme ou de la bronchite chronique, en gastro-entérologie, maladies inflammatoires digestives comme la maladie de Crohn ou la rectocolite ulcéro-hémorragique. Il est également présent en traumatologie et l’oncologie. » Le Dr Bouzidi, maître-assistant en pharmacologie au Laboratoire national de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) a disséqué dans son exposé la corticothérapie et le bon usage des substances prescrites aux malades.

« Les corticoïdes utilisés pour soigner l’asthme peuvent provoquer le risque de retard de la croissance chez l’enfant », a relevé, pour sa part, un autre praticien. La deuxième partie de cette journée médico-pharmaceutique a traité des maladies auto-immunes.

Cas cliniques à l’appui, le Pr Daoudi, chef de service de neurologie au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, a expliqué les options thérapeutiques de la sclérose en plaques au sein de cette structure de santé durant l’année 2015. Le traitement chirurgical de la maladie de Basedow est l’autre sujet abordé par le Dr Daoudi, spécialiste en chirurgie viscérale.

En somme, un ensemble de thèmes qui aura permis aux étudiants de mieux cerner la corticothérapie et les conséquences liées notamment à l’automédication qui entraîne la dépendance et autres complications. Le doyen de la faculté de médecine, Salah Mansour, a salué cette initiative de reflexion. de son côté, le directeur général du CHU de Tizi Ouzou a mis en exergue l’importance que revêt ce genre de rencontres pour les pharmaciens et les médecins de demain.

Ahcène Tahraoui