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Le jeune indépendant | Algérie | 11/10/2015
Savoir prendre en charge les maladies liées à la vieillesse, donc les personnes âgées, est une spécialité à part entière. Il s’agit de la gériatrie, qui nécessite une formation aussi bien du corps médical que paramédical ainsi que la réalisation de structures de soins adaptées. La gériatrie est enseignée et appliquée dans beaucoup de pays avancés. Il est devenu nécessaire actuellement de lui reconnaître toute l’importance qui lui revient au vu des enjeux de santé et de bien-être des personnes âgées.
Les spécialistes, réunis avant-hier à Alger, lors d’une rencontre organisée par la Société algérienne de médecine générale (SAMG), se sont longuement étalés sur la question et ont été unanimes à reconnaître qu’il est temps que cette spécialité soit enseignée en Algérie en raison du vieillissement de la population.
Invité par les organisateurs pour présenter une communication sur le thème « Gériatrie : l’Algérie se prépare-t-elle ? », le docteur Abdelaziz Bouzid, gériatre à Montpellier (France), a déclaré que cette spécialité devrait devenir une réalité en Algérie au vu du vieillissement de sa population. « Après l’indépendance et même des décennies plus tard, l’Algérie avait une population composée de 75% de jeunes.
Cela n’est plus le cas aujourd’hui, la population est vieillissante. Il faut alors penser dès maintenant à cette frange de la société et mettre en œuvre les moyens humains, matériels et infrastructurels pour l’assister en temps voulu », a-t-il expliqué.
Pour lui, il est nécessaire de commencer à former le personnel médical et paramédical dans la spécialité gériatrie.
« Il faut commencer à former un personnel spécialisé, à bâtir les structures de soins et d’accueil, à tout mettre en œuvre dès maintenant pour que les personnes qui avancent dans l’âge, arrivées dans quelques années à 70 ans ou plus, trouvent le nécessaire pour leur suivi. Il faut que ces personnes trouvent la spécialité gériatrie prête et appliquée sur le terrain », a ajouté le docteur Bouzid. « Les personnes âgées ne sont plus suivies comme avant par leur famille en raison du mode de vie actuel. Elles le seront encore moins dans quelques années.
C’est une réalité que nous ne pouvons nier. C’est pour cela qu’il faut penser à ces personnes dès maintenant. Nous avons la chance de pouvoir voir clair et de nous inspirer de l’expérience des pays développés, comme la France par exemple, qui ont compris toute l’importance que revêt la spécialité gériatrie », a-t-il ajouté.
Il finira sa communication en insistant, encore une fois, sur « la nécessité de former des gériatres et de réaliser des structures spécialisées, à l’instar des pays avancés, pour la prise en charge future des maladies affectant les personnes âgées ».
Le Dr Bouzid a fait part de sa disponibilité à contribuer à la formation de gériatres en Algérie à titre bénévole. D’ailleurs, il est vice-président de l’Association Toubibs Trait d’union Méditerranée (ASTTUM), dont tous les membres sont prêts à contribuer à la formation continue dans toutes les spécialités en Algérie.
Le professeur Mansour Brouri, chef de service de médecine interne à l’établissement hospitalier Djilali-Belkhenchir (El Biar, Alger), qui était également modérateur lors des débats ayant suivi les communications, a souligné lui aussi « la nécessité de la formation du corps médical et paramédical spécialisé dans la prise en charge des maladies liées à la vieillesse ».
Il a lancé un appel à la tutelle ainsi qu’au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à « accorder un intérêt particulier à la formation avant d’envisager l’ouverture de services au niveau des établissements hospitaliers pour prendre en charge les maladies liées à la vieillesse ».
Il a précisé que « les personnes âgées représentent ces dernières années 7% de la population » et que « ce taux est appelé à passer à 12% dans les prochaines années ». D’où, l’Algérie a encore le temps de bien réfléchir et de mûrir son projet gériatrie.
M. B.
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