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Liberté-Algérie | Algérie | 22/09/2015
La profonde désorganisation de notre système de santé, l’absence d’un parcours de soin codifié et réglementé et l’insistance des organisations et associations œuvrant à une sérieuse réforme du secteur, ont incité les autorités et le ministère de tutelle dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle loi sanitaire à revenir sur le plan organisationnel au concept de la carte sanitaire et à remettre au cœur du dispositif, la notion de “médecin de famille”, pierre angulaire indispensable à tous système de santé. Le Dr Lyes Merabet, médecin généraliste et président du Syndicat National des Praticiens de Santé Publique (SNPSP), en parle à Liberté.
Liberté : Quel est votre avis quant à la future mesure devant instaurer l’obligation pour le patient d’avoir un médecin référent ?
Dr Merabet : Nous sommes une nouvelle fois en retard. Cette notion existant déjà et ce, depuis longtemps de par le monde, l'Algérie arrive un peu en retrait. Cependant, je n’ai aucun doute quant à l’accueil favorable dont va bénéficier cette nouvelle réforme. Il suffit seulement de mettre en place un ensemble de mécanismes et de dispositifs pour garantir sa réussite et y faire adhérer tout le monde. En effet, le médecin généraliste est au front, il apporte donc beaucoup au niveau des consensus et de l’orientation des malades. Cependant, ce dernier est mis à l’écart, c’est pourquoi il faut revaloriser les médecins généralistes et leur donner une considération sociale et financière pour assurer une bonne prestation. Dans ce contexte, j’insiste sur la formation continue des médecins généralistes du secteur public et privé qui sont actuellement déconnectés des circuits de formation. Par ailleurs, j’insiste sur le fait que la médecine générale doit être considérée comme une spécialité à part entière, et les médecins du secteur privé doivent être intégrés dans les plans de santé et le réseau global des soins. J’invite aussi les autorités à ne pas brûler les étapes et se précipiter dans la mise en place de cette probable disposition, car cela risque d’être contre-productif et empirer la situation présente. La concertation avec l’ensemble des acteurs doit être la règle.
Qu’apportera le concept de médecin de famille à notre système de santé ?
L’application du concept de médecin de famille a pour objectif de contribuer à l’identification et la quantification des besoins du secteur de santé et facilitera la réorganisation de la carte sanitaire, avec une redistribution des ressources humaines et économiques. Il participera d’une traçabilité rigoureuse des dépenses publique dans le système de santé. C’est pour ces raisons que j’estime qu’il faut orienter au mieux ce secteur vers un large programme national de prévention de façon régulière, et d’insister sur l’éducation sanitaire et le travail de sensibilisation des populations au différents risques sanitaires tout en consolidant le palier des soins primaires. Et afin de concrétiser cette mesure par de grands plans de communications pour planter durablement dans les esprits la culture du médecin de famille et éviter tout détournement du concept et lui donner toutes ses chances de réussir. Il faut également instaurer des systèmes de régulation et imposer le dossier médical partagé pour une meilleure prise en charge des patients. De plus, j’insiste sur l’importance d’instaurer un organisme de contrôle pour quantifier et avoir des donnés analytiques qui nous permettront de minimiser les risques d’échec et veiller au bon fonctionnement de l’ensemble du secteur.
M. A.
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