En visite, hier samedi, à Constantine, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M Abdelmalek Boudiaf, a révélé que l'Algérie aspire à lancer, en partenariat avec des pays avancés, la production de médicaments contre les maladies chroniques, à l'instar du diabète, non seulement en vue de couvrir ses besoins locaux, mais aussi pour l'exportation à destination des marchés africain et arabe.

Intervenant à l'ouverture d'une rencontre régionale d'évaluation de la politique de santé, le ministre a déclaré aussi que « Constantine doit reprendre sa place de pôle d'excellence de santé publique et je veillerai personnellement à la réalisation de cet objectif, ceci parce que j'attends beaucoup des praticiens constantinois qui furent des pionniers et demeurent toujours à la pointe dans ce domaine ».

Parlant du développement à tous les niveaux des prestations de santé, M. Boudiaf, après avoir indiqué que 60% des décès de malades en Algérie sont dus à des problèmes cardiaques, « mais nous n'avons toujours pas des services d'urgences cardiaques », a-t-il constaté. Et d'annoncer aussi le lancement bientôt de Cycles d'Etudes Spécialisés (CES) pour les médecins généralistes afin de leur permettre de prendre en charge des urgences cardiaques. « Il faut que cette opération devienne banale et présente dans les coins les plus reculés du territoire national », a souligné en outre le ministre. Et après Alger, où la procédure a connu du succès, a poursuivi le ministre, « nous allons annoncer au cours de cette rencontre, le lancement à Constantine de la procédure d'hospitalisation à domicile ».

Accompagné de plusieurs directeurs centraux du ministère, le représentant du gouvernement a présidé hier au siège de la wilaya de la cité Daksi Abdesselem, la rencontre régionale d'évaluation du secteur de la santé au niveau de 9 wilayas de l'Est (Batna, Constantine, Sétif, Béjaïa, Mila, Bordj Bou arreridj, Jijel, Oum-El-Bouaghi et M'sila). Ces wilayas sont représentées à cette rencontre par les DG de CHU et les directeurs des Etablissements Hospitaliers de Santé (EHS) et les directeurs des Etablissements Publics Hospitaliers (EPH), ainsi que les directeurs des établissements hospitaliers privés, qui présenteront, durant ces deux journées, les bilans des activités et feront des communications sur l'état de mise en œuvre des instructions du ministre. Intervenant en plénière, le ministre a commencé par situer l'objet de la rencontre qui porte sur l'évaluation du chemin parcouru depuis deux ans dans l'application de ses instructions. Et avant de dresser sans complaisance un constat de la situation dans laquelle évoluait le secteur, en sériant l'ensemble des dysfonctionnements qui entravaient le développement qualitatif des prestations de santé, il a tenu à rappeler les mesures prises pour redresser la situation. « L'objectif de la rencontre d'aujourd'hui étant d'évaluer aussi l'expérience de chaque wilaya et d'en tirer les enseignements utiles », a tenu à préciser M. Boudiaf.

Se référant ensuite au premier bilan des activités accomplies durant la période considérée, il n'hésitera pas à affirmer qu'« en un temps record les choses ont changé : dans le domaine de la réanimation par exemple, le premier bilan établi au niveau national montre une augmentation du nombre de lits à 893 alors que ce nombre ne dépassait pas les 200 au mois de janvier 2015. Et cela reste quand même nettement insuffisant pour un pays comme l'Algérie », a-t-il considéré en poursuivant, durant plus de 60 minutes qu'aura duré son intervention, l'énumération des réalisations qui ont vu le jour dans toutes les wilayas.

A. Mallem