Le ministère de la Santé va lancer, sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé, une enquête pour réaliser une cartographie des maladies non transmissibles tels le cancer, le diabète et l’hypertension. C’est la deuxième enquête que l’Algérie réalise après celle réalisée il y a dix années. Le docteur Nadia Nadir, sous-directrice chargée de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et en sa qualité de coordinatrice de cette étude, nous en parle.

Quel est l’objectif de cette enquête ?

L’intitulé de cette enquête est le Steps OMS, sur l’évaluation des facteurs de risque de maladies non transmissibles. Comme son nom l’indique, c’est une enquête faite par l’OMS. C’est la deuxième qu’elle réalise en Algérie. Elle vise à évaluer le facteur de risque des maladies non transmissibles au sein de la population en général, entre autres, le tabagisme, pour connaître sa prévalence. Il s’agit aussi d’identifier le profil alimentaire des Algériens, pour ne citer que ces aspects qui vont ressortir dans cette enquête qui, en même temps, a pour objectif de définir la prévalence des maladies tels l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, le diabète ainsi que le cancer. Il s’agit d’avoir une prévalence et partant, une projection qui nous permettra de donner une explication réelle de ces maladies au niveau national. Donc, cette enquête nous permettra de planifier les services de santé pour répondre aux besoins de cette catégorie de malades.

Comment allez-vous procéder ?

C’est une enquête qui va se réaliser principalement en trois étapes. Elle repose sur un questionnaire adressé aux ménages. Environ 7.000 ménages seront concernés à travers le territoire national. 43 wilayas seront ciblées. La première étape de l’enquête consiste à avoir des informations par le biais d’un questionnaire sur l’état civil, le revenu des ménages ainsi que sur tous les aspects liés au mode de vie. Dans la deuxième étape, l’enquête reposera sur un examen physique que nous réaliserons au niveau des ménages concernés, à travers la prise de tension, de poids, du tour de taille et du pouls cardiaque. La troisième concerne l’examen biochimique relatif à la glycémie, l’hémoglobine, au cholestérol, au triglycéride et, si cela est possible, faire des analyses d’urines pour connaître le taux de sodium et avoir ainsi un aperçu sur la consommation du sel chez la population algérienne.

Quelles sont les personnes ciblées par l’enquête ?

La population ciblée c’est celle âgée de 18 ans et plus.

Quelles sont les parties impliquées dans cette enquête ?

Nous avons impliqué le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement, pour ce qui est du sondage que nous allons réaliser. C’est un sondage qui obéit aux normes requises pour avoir le visa statistique et toucher de façon représentative la population. Il y a d’autres parties qui seront également associées à ce travail, à savoir l’Institut national de la santé publique, le ministère de la Santé, les services de l’OMS et les collectivités locales, puisque nous aurons à les solliciter pour avoir une cartographie des districts, pour justement approcher le ménage tiré au sort afin de réaliser une cartographie de toutes les pathologies non transmissibles à travers le territoire national.

Quand les résultats de cette enquête seront-ils connus ?

Nous espérons rendre publics les résultats durant l’exercice de 2016. L’Algérie utilisera, pour la première fois, des moyens modernes, à savoir des tablettes électroniques, au lieu du support papier habituel. Ces tablettes permettront de visionner les données en un temps record, et en même temps de faire un programme d’analyse qui pourra nous donner tous les indicateurs arrêtés et calculés auparavant.

Entretien réalisé par Wassila Ould Hamouda