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Revue de presse

Hommage au professeur Mokrane Bouchouchi (1925-2015)

El Watan | Algérie | 18/06/2015

C’est avec retard et beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès du professeur Bouchouchi. Médecin de profession, je n’ai rencontré le Pr Bouchouchi (chirurgien-dentiste, professeur de pathologie buccodentaire à l’institut d’odontologie-stomatologie au CHU Mustapha) qu’à un moment particulier de l’histoire de l’Algérie en général et des sciences médicales en particulier en décembre 1989, l’année où l’Algérie se dotait d’une nouvelle Constitution et où tous les espoirs démocratiques et la construction d’un Etat de droit étaient permis.

Après un avis de presse paru dans les quotidiens nationaux début décembre 1989, invitant les associations, les syndicats médicaux et toute personne médicale sensibles au thème de la déontologie médicale à se réunir à la bibliothèque de l’internat du CHU Mustapha, une Coordination nationale de déontologie médicale se met en place et sera présidée par le Pr Bouchouchi durant toute son existence. Parmi les personnalités médicales présentes à cette réunion, moment fondateur de la réhabilitation de la déontologie, certaines sont décédées (les professeurs Aït Ouyahia, Illoul, Slimane Taleb, Hainouz, Hafiz...).

Il faut se rappeler qu’à cette date, il n’y avait ni code de déontologie médicale ni organe autonome (conseil de l’Ordre) qui ont été mis dans l’impossibilité de fonctionner au lendemain de l’indépendance et abrogés en 1970.

Présidée par le Pr Bouchouchi et sous son impulsion, la Coordination, dans le cadre du bénévolat, se met au travail. La composition libre et ouverte, se retrouvera au fil du temps, limitée à quelques praticiens : les pharmaciens Bakhti et Benhamdine, les dentistes Misraoui (décédé), lskra Benbelkacem et Bouchouchi évidemment, les médecins Kebaili, Messai (mort assassiné dans son cabinet), Terkmane et moi-même. Cette équipe sera renforcée en cas de besoin et de nécessité par les représentants des associations et syndicats médicaux (les professeurs Merioua, Meradji, Abed, Brouri, Guerinik, les docteurs Belbouab, Besseha, Djidjelli, Guenane).

Le Pr Bouchouchi relatera les travaux de la Coordination dans un excellent article synthétique intitulé « Le bout du tunnel » paru dans Le Quotidien d’Oran,début mai 1990.

Le Pr Bouchouchi remettra les documents des travaux (avant-projet de code de déontologie) au ministre de la Santé de l’époque, le Pr Kheddis, le 18 mai 1990.

Le 20 juillet 1990, le Pr Bouchouchi au nom de la Coordination sera entendu par la commission santé et affaires sociales de l’APN qui était présidée par le Pr Ziari (l’APN à ce moment-là était composée uniquement de députés issus des rangs du FLN).

Malheureusement le 31 juillet 1990, la promulgation de la loi 90/17 modifiant et complétant la loi 85/05 relative à la protection de la santé et à la promotion de la santé (LPPS) reporte à plus tard dans son texte IX et article 267/6 les modalités relatives à la déontologie.
L’abattement et le découragement avaient gagné les membres de la Coordination.

Après une phase d’oubli, la Coordination, grâce à la volonté tenace du Pr Bouchouchi et sous son impulsion, se remobilise et consacre ses travaux jusqu’à la dernière séance tenue les 26 et 30 mars 1992 au cours de laquelle le texte définitif du décret code de déontologie (l’actuel code), entièrement rédigé par les membres de la Coordination, sera adopté, remis au secrétaire général du gouvernement de l’époque (M. Aït Chaalal) et proposé à la signature du chef du gouvernement.

Un dernier effort sera entrepris au mois de mai 1992. Le Pr Bouchouchi, à la demande de la Coordination et en présence de ses membres, plaidera la cause de la réhabilitation de la déontologie auprès de M. Ali Haroun, avocat de profession et membre du HCE.
Le décret code de déontologie médicale sera signé le 6 juillet 1992 par le chef du gouvernement, M. Ghozali.

De ce code de déontologie, largement inspiré des codes de déontologie français et maghrébin (Maroc, Tunisie), il faut retenir la particularité de l’article 12 relatif à l’intégrité physique, à la dignité et à la torture, qui se trouve être l’article le plus long du code sur insistance du Pr Bouchouchi qui avait connu les prisons coloniales durant la guerre de Libération nationale (arrêté par les parachutistes en 1957, torturé, emprisonné à Barberousse jusqu’en 1959).

A partir de la signature du code de déontologie, le Pr Bouchouchi n’activera plus dans le domaine et ne se présentera pas aux premières élections du Conseil national de déontologie médicale dont la séance sera présidée par le Dr Messai (mort assassiné un an plus tard dans son cabinet) à l’INSP le jour même où le professeur Boucebsi est assassiné le 15 juin 1993.

Quelques années plus tard, alors retraité, le professeur Bouchouchi (premier directeur de l’institut d’odontologie-stomatologie, professeur agrégé sur concours en 1974, puis professeur de pathologie buccodentaire) me demandant des nouvelles des membres de la Coordination me dit, avec son sourire légendaire : « On a fait du bon boulot.»

De ma rencontre professionnelle, il y a plus de 25 ans avec le professeur Bouchouchi, j’ai gardé une amitié reconnaissante à mon aîné, à l’homme amoureux des arts, fin gourmet, talentueux joueur de tennis et surtout je garderai le souvenir d’un homme courtois, au sourire affectueux, accroché à des valeurs d’humanisme, à son sens du consensus, qui ont permis grâce à une volonté tenace d’arracher et d’ancrer la déontologie dans les institutions à l’aube du troisième millénaire.

L’un des moindres devoirs déontologiques serait, de la part des élus de l’actuel Conseil national de déontologie médicale, de rendre un hommage au disparu, qui fut l’un des artisans de l’édification de la chirurgie dentaire à l’université et l’acteur central de la réhabilitation de la déontologie médicale.

Alger le 3 juin 2015
Docteur Bachir Merad Boudia

Bachir Merad Boudia

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