La surcharge n'est plus un fait nouveau dans les hôpitaux algériens, notamment dans les maternités. Aussi, les statistiques révèlent-elles que ces deux dernières années le taux de naissance a connu une augmentation jamais connue auparavant chez nous. A Oran le service de maternité et de chirurgie obstétrique du centre hospitalo-universitaire fait face à une grande pression.

« La maternité du CHUO enregistre quotidiennement jusqu'à 50 accouchements dont 20 césariennes et 30 accouchements par voie basse. Ce chiffre augmente durant l'été pour atteindre les 70 accouchements, a-t-on appris hier du chargé de communication du CHUO. Cette pression a pour origine les petites maternités de proximité qui, pour le moindre petit motif, se débarrassent allégrement des femmes enceintes pour les envoyer à cette maternité qui ploie sous le nombre. Selon une sage-femme dans ce service, « les autres maternités nous envoient régulièrement des femmes sur le point d'accoucher, se déchargeant, ainsi, de leur travail. Résultat, les lits de la maternité se révèlent insuffisants pour répondre à la demande. Mais comme il faut obligatoirement prendre en charge les femmes sur le point d'accoucher, on fait avec les moyens du bord », assure notre interlocutrice qui ajoute au passage que la maternité enregistre aussi près de 100 consultations par jour. « Notre maternité, qui fait office d'Arche de Noé, connaît une grande pression qui se répercute fatalement sur la prise en charge et sur la qualité des soins ». Selon la même source « la majorité des cas qui sont orientés vers la maternité du CHUO ne présentent aucune gravité particulière et peuvent par conséquent être pris en charge dans les maternités de proximité. Il y a aussi les femmes évacuées d'autres wilayas de l'Ouest en vue de bénéficier de la prise en charge à la maternité du CHUO ».

Au moment où le service de maternité du CHUO est très saturé, d'autres maternités disposent pourtant de tous les moyens techniques et humains pour assurer un bon service, ne connaissent pas d'affluence, comme l'établissement hospitalier spécialisé Les Pins situé aux Planteurs. Cette situation trouve aussi son origine dans le fait que le service de maternité du CHUO et très sollicité. Les autres maternités, pour le moindre motif, se débarrassent des femmes enceintes et les orientent vers le CHU.

J. Boukraâ