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Revue de presse

L’industrie algérienne du médicament, ou les vertus d’un protectionnisme salvateur

El Watan | Algérie | 31/01/2015

C’est une filière à part dans l’univers malade de l’industrie algérienne. De tous points de vue, elle ne répond pas aux canons habituels de gestion de notre économie. La filière de production du médicament est bien l’une des rares où le secteur de l’informel n’a pas pris pied. C’est sans doute la seule qui fait l’objet d’un contrôle strict de la part des autorités publiques : les prix y sont étroitement encadrés, à la production, à l’importation et dans la distribution. Avant d’entrer en activité, toute unité de production ou de distribution fait l’objet d’un contrôle préalable. Il en va de même de tout nouveau produit mis en marché, dont la qualité et les conditions de fabrication sont vérifiées au niveau même des ateliers d’entreprise.

La traçabilité de tous les produits mis en marché est effectivement assurée d’un bout à l’autre du circuit de distribution. La filière du médicament est également la seule où le principe, consacré pourtant dans une loi de finances complémentaire publiée en 1990 et consistant à lier ouverture commerciale et obligation d’investir, a été effectivement appliqué.

Et, le plus remarquable, c’est que cette filière, malgré qu’elle se plaigne comme toutes les autres d’étouffer sous la bureaucratie, se développe bel et bien. Si l’on en croit une étude réalisée pour le compte du ministère de l’Industrie par deux universitaires algériens (Bouklia & Benabdallah – Etude sur la promotion et la valorisation de la production industrielle, 2013), elle aura connu une croissance moyenne annuelle de 17% au cours de la période 2006-2012. C’est même l’une des très rares à avoir gagné des parts de marché par rapport à des importations qui ont pourtant doublé au cours de la même période. Les dernières statistiques officielles communiquées par le ministère de la santé illustrent bien cette évolution puisque la part de marché de la production locale est passée de 12% en 2004 à 41% en 2013.

Le secret de cette réussite ? Quelques mesures simples comme ce tarif de référence développé par les responsables de la sécurité sociale qui, s’appuyant sur des produits concurrentiels fabriqués localement, permet d’aligner les conditions de remboursement du médicament sur le prix du produit local, généralement un générique moins coûteux. Comme cet avantage économique de 20% concédé aux pharmaciens d’officine pour les inciter à distribuer des génériques moins chers, et compenser ce faisant leur perte de chiffre d’affaires. Surtout, il y a cette mesure prise en 2008 par le gouvernement Ouyahia interdisant d’importer tout produit fabriqué localement.

De pseudo-experts avaient pourtant décrété que cette mesure ne serait pas compatible avec l’entrée future dans l’OMC ? Pas de problème, avait affirmé l’Ambassadeur Tran, invité en 2007 en Algérie à l’occasion d’un colloque international organisé par l’UNOP, la dynamique organisation professionnelle des fabricants pharmaceutiques nationaux.

Paul Tran, cette immense personnalité du système commercial multilatéral, ambassadeur de l’Union européenne auprès du GATT pendant dix sept (17) ans, et à ce titre un des créateurs de l’OMC, avait expliqué publiquement, à Alger, devant quatre ministres interloqués du gouvernement de l’époque, que le pays n’avait aucune obligation vis-à-vis des règles de l’OMC, tant qu’il n’en était pas officiellement membre. Autrement dit, il faut continuer à négocier l’accession sans donner des gages au préalable.

Il sera toujours temps de se conformer aux règles une fois le compromis de la négociation finalisé. Les autorités algériennes, pour une fois, avaient été bien inspirés de suivre son conseil.

Mais, très curieusement, au bénéfice du seul médicament. Peut-être qu’aujourd’hui, avec une balance des paiements déficitaire, le moment est-il venu de pour l’Algérie de se réveiller de son très long sommeil et de songer à protéger, comme tout un chacun, la valeur ajoutée locale.

Lors d’un important séminaire tenu en novembre dernier, les fabricants regroupés au sein de l’UNOP commencent maintenant à s’interroger sur les voies et moyens de pérenniser ce succès collectif. Ayant contribué largement à des baisses importantes du prix du médicament, en favorisant l’alignement des prix à l’importation sur ceux du générique national, ils souhaiteraient maintenant une pause face à cette spirale à la baisse qui commence à éroder sérieusement leurs marges.

Pourquoi, observent-ils à juste titre, le prix du médicament importé, fixé par le ministère de la Santé, est-il libellé en devises, se protégeant ainsi contre les aléas du risque de change ? Au moment où la crise des comptes extérieurs frappe à nos portes, la remarque vaut son pesant de paracétamol. Surtout, ils sollicitent une coordination plus étroite entre les administrations de la santé et du travail pour faire en sorte que la décision qui fixe le prix d’un produit, fixe en même temps les conditions de son remboursement. Aujourd’hui, le délai entre les deux décisions varie entre six mois et trois années.

Un délai fortement pénalisant pour le producteur local qui immobilise pendant ce temps-là un appareil de production coûteux. Et, dans le même sillage, ils estiment que le prix du médicament ne devrait pas être la seule variable d’ajustement face à la menace grandissante du déséquilibre des caisses de sécurité sociale : la lutte contre l’informel, la taxation des activités polluantes et génératrices de maladies, la taxation des tabacs, etc., sont autant de sources de financement potentielles aujourd’hui négligées.

Enfin, il faut croire qu’un succès, si relatif soit-il, peut quelquefois amener à changer les perspectives. Ce séminaire de l’UNOP a été l’occasion d’apprendre, de la bouche d’une autorité officielle, que 151 nouvelles unités de fabrication de médicaments sont actuellement en cours de réalisation. C’est impressionnant. Cela quadruple les capacités de production actuellement disponibles et qui restent, pour beaucoup, déjà sous utilisées. C’est le même syndrome, en plus grave encore, que celui des surcapacités d’investissement en minoteries, au cours des années 1990.

Pour éviter des drames économiques annoncés, il serait temps de songer à des débouchés à l’export. A ce jour, plus de 90% des balances commerciales bilatérales de notre pays sont déficitaires. Et puis, la crise pétrolière aidant, il faut commencer à se dire que la diplomatie, c’est aussi de la profondeur économique. Pour qui se préoccupe de l’avenir industriel du pays, ou de l’avenir tout court, voila un chantier des plus urgents à ouvrir.

M. Hedir

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