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Revue de presse

Hospitalisation à domicile : Un remède au mal des hôpitaux

El Watan | Algérie | 15/01/2015

Hospitaliser un patient dans son contexte familial, entouré de l’affection des siens qui lui vouent une attention de tous les instants, est un concept salutaire, même si celui-ci n’a pratiquement pas fait beaucoup d’émules en Algérie. Que ce soit sur le plan humain, médical ou même économique, l’Hospitalisation A Domicile (HAD) présente de nombreux avantages et est présentée comme une alternative à l’hospitalisation classique.

Elle s’adresse généralement à des patients dont les pathologies lourdes et invalidantes peuvent faire l’objet de soins médicaux et paramédicaux à domicile, nécessitant une prise en charge parfois ininterrompue au sein de leur environnement familial. Une « petite révolution » dans le système de santé publique susceptible, à long terme, de réduire la facture du coût sanitaire.

Près de douze ans après la signature de l’arrêté ministériel du 19 avril 2003 par le Pr Abdelhamid Aberkane, alors ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, portant création d’une unité d’hospitalisation à domicile auprès des services de médecine interne des établissements sanitaires du pays, le projet est pratiquement resté un vœu pieu.

En claquant par la suite la porte du département de la Santé pour des raisons politiques liées à son appartenance au courant de Ali Benflis, destitué de son poste de chef de gouvernement, ce projet est resté orphelin. La note ministérielle du 23 avril 2003 adressée par le secrétaire général du ministère de la Santé aux walis, à tous les directeurs de la santé et à tous les directeurs de CHU à travers le pays demeurera sans suite. Les unités d’hospitalisation à domicile sont rarissimes et peinent à se maintenir.

A part la toute première unité du genre pilotée, depuis 1999, par l’équipe du Pr Brouri de l’hôpital de Birtraria d’Alger et qui tente à ce jour de résister, celle créée il y a dix ans par le Pr Roula du CHU de Constantine a rencontré des difficultés sur le terrain sur les plans humain et matériel. La troisième et dernière unité a été mise en place il y a de cela une année à El Khroub, seconde grande commune de la wilaya de Constantine.

Domiciliée au niveau de l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) de cette commune, cette unité d’hospitalisation à domicile et de prise en charge de la douleur a vu le jour le 31 décembre 2013, à l’initiative du président de l’APC, le Pr Aberkane en l’occurrence, et du directeur de l’EPH Mohamed Boudiaf. L’équipe est dirigée par le Dr Amor Bouchagour, le médecin coordonnateur et responsable d’une équipe qui compte dans ses rangs deux kinésithérapeutes, deux psychologues cliniciennes, une assistance sociale et une secrétaire.

Même pas le « SMIG » !

Malheureusement, cette unité manque d’infirmières pour apporter les soins nécessaires aux malades concernés. C’est ce que nous avons appris du Dr Bouchagour, son coordonnateur, lequel déplore également le manque de moyens logistiques, notamment un simple numéro de téléphone fixe. Pourtant, selon les termes de l’arrêté ministériel de 2003, chaque unité de l’HAD devait notamment renfermer dans ses rangs 6 médecins généralistes et 6 infirmières.

Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Sur le plan logistique, elle devait bénéficier de 3 locaux équipés d’un micro-ordinateur, de médicaments et consommables et d’un téléphone fax et d’une ambulance, entre autres. L’HAD de la commune d’El Khroub ne possède, hélas, même pas le… « SMIG » de l’équipement requis ! Ce service d’hospitalisation à domicile travaille et continue d’exister, depuis sa création, grâce à la seule volonté de l’équipe qui le compose.

Selon le Dr Bouchagour, en une année d’existence ce groupe pluridisciplinaire a réussi à prendre en charge 77 malades au niveau du territoire de la commune : 28 hommes et 49 femmes. Parmi ces patients nécessitant des soins à domicile, 26 femmes et 8 hommes présentent un Accident vasculaire cérébral (AVC), 9 patients atteints de cancer (généralement en phase terminale) et 7 souffrant d’un diabète de type II, autrement dit non insulinodépendant.

Sur ce nombre bénéficiant d’un suivi régulier par le personnel de l’HAD, 12 malades ont été guéris, alors que 12 autres sont décédés. Avec le peu de moyens dont elle dispose, l’HAD d’El Khroub tente quotidiennement d’apporter soins et assistance médicale aux patients atteints de pathologies lourdes, affectant souvent leur motricité. C’est là tout l’intérêt de cette alternative adaptable aux conditions sociales et économiques de chaque malade.

Réduire la facture sanitaire

En ces temps où les structures sanitaires du pays sont surchargées et manquent d’équipements et de médicaments, l’expérience de l’hospitalisation à domicile, tentée jusqu’à présent timidement à Alger et Constantine, pourrait pourtant, de l’avis de certains praticiens, constituer une véritable panacée, une roue de secours pour le secteur de la santé en Algérie.

L’HAD possède, à ce titre, l’avantage de contribuer à l’amélioration des performances hospitalières par la réduction des délais de séjour à l’hôpital, libérant ainsi des places aux patients dont la pathologie nécessite absolument des soins en milieu hospitalier. Les occidentaux ont adopté et encouragé cette formule depuis longtemps et réussi le pari d’alléger leurs coûts en matière de prise en charge sanitaire.

Cela étant, cette formule a cette autre particularité de se positionner à la jonction du secteur hospitalier et ambulatoire, avec, en outre, un atout majeur pour le malade : des prestations humanisées dans un environnement familier. Les soins prodigués dans le cadre de l’HAD sont en général destinés soit à des patients ayant une pathologie stabilisée, soit évolutive ainsi que ceux nécessitant une rééducation, et ce, pour une durée déterminée.

Les personnes les plus éligibles à bénéficier d’une hospitalisation à domicile, avec bien entendu l’accord préalable du médecin traitant, sont souvent des patients ayant déjà été hospitalisés, atteints de maladies chroniques invalidantes, ainsi que les malades en fin de vie. Enseignante depuis 24 ans dans un lycée, Samia a énormément enduré, il y a de cela deux ans, pour prendre soin de sa défunte mère, âgée de 78 ans et hémiplégique, consécutivement à un accident vasculaire cérébral. « Je savais bien que ma mère allait mal et que sa paralysie pouvait s’aggraver.

Et comme elle ne pouvait pas rester indéfiniment à l’hôpital, alors je l’ai emmenée chez moi et je me suis occupée d’elle, mais il m’arrivait parfois de me sentir impuissante à atténuer ses souffrances. Je craignais des complications que je ne pouvais pas gérer. Après avoir vécu cette triste expérience avec ma mère, je pense beaucoup encore aujourd’hui à ce qu’auraient pu être ses derniers jours si elle était prise en charge journellement par un médecin ou un kinésithérapeute à domicile », regrette-t-elle, amère.

La réglementation en cause

Une fois le protocole des soins établi, les malades poursuivent leur traitement sous surveillance médicale auprès des membres de leur famille. Ces derniers ont, en moins, le souci de conduire leur proche à l’hôpital pour un contrôle, une prise de sang ou pour un soin quelconque lié à leur pathologie. Par ailleurs, en libérant un lit d’hôpital, chaque malade hospitalisé à domicile permet de réduire le coût de la prise en charge, minimisant par transitivité le risque de choper une infection nosocomiale (infection contractée dans un établissement de santé).

Les avantages de l’HAD étant avérés et indiscutables autant pour les malades que pour les responsables du secteur, il est important de s’interroger pour quelle raison le projet de créer une unité de l’HAD dans chaque hôpital n’a pas été concrétisé ? Quelle raison a incité les responsables des établissements de santé en Algérie à « boycotter » ce projet, pourtant salutaire pour les malades ? A ce titre, l’on apprendra que cet arrêté ministériel n’a pas été accompagné depuis par des textes et une réglementation balisant cette activité.

Abdelmalek Boudiaf pourra-t-il y remédier ? D’un projet censé être global, nous en sommes aujourd’hui réduits à des « volontés » locales. Des unités d’hospitalisation à domicile qui survivent grâce à l’humanisme et l’acharnement de leurs concepteurs. Des centaines de malades grabataires atteints d’un cancer en phase terminale ou traînant les séquelles d’un AVC pourraient pourtant être réellement soulagés par une hospitalisation à domicile. Pour peu que celle-ci soit enfin généralisée.

Les premiers pas de l’HAD

  • 1945 : C’est l’année au cours de laquelle la toute première expérience de l’HAD, appelée alors « Home Care », a été lancée par le Dr Bluestone de l’hôpital Montefiore, de la ville américaine de New York.
  • 1950 : En Belgique, la reconnaissance législative ainsi que le financement des services de soins à domicile se sont faits par le biais d’un arrêté royal du 27 décembre 1950. Cette même année a vu également le début, en France, d’une réflexion autour de la possibilité de soigner les patients à domicile, notamment ceux souffrant de cancer.
  • 1957 : Création du premier établissement d’hospitalisation à domicile au sein de l’assistance publique-Hôpitaux de Paris.
  • 1999 : Création en Algérie d’une unité de l’HAD à l’hôpital de Birtraria (El Biar) par le Pr Brouri, chef de service de médecine interne.

Lydia Rahmani

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