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Revue de presse

Ahmed Benfares. Pharmacien officinal, président de la section ordinale des pharmaciens de la région de Blida : les petites pharmacies vont finir par fermer

El Watan | Algérie | 16/01/2015

Depuis le début de l’année, un arrêté du ministère de la Santé oblige les pharmacies à fermer à 19h. Cette décision, prise sans concertation avec la profession, n’est pas respectée partout. Un arrêté ministériel veut mettre de l’ordre dans les activités des pharmaciens en réorganisant les horaires des gardes et d’ouverture. Vous dites que cette décision a été rédigée sur le coin d’une table sans prendre en considération la réalité…

Il s’agit, à mon avis, d’une décision qui n’a pas été réfléchie. Il n’y a malheureusement pas eu de concertation. Personnellement, je ne conteste certainement pas la garde qui existe dans la loi sanitaire 85-05, particulièrement celle du week-end et des jours fériés, mais nous ne pouvons pas mettre tout le monde à la taille 40.

Autrement dit, l’utilité de la garde ne se pose pas de la même façon partout. Elle n’est pas indispensable dans tous les quartiers ou toutes les régions. Comment les autorités peuvent-elles gérer cette situation ? Imaginez un pharmacien dans la wilaya de Béchar en plein été qui ne commence son activité qu’à partir de 19h, à l’heure où le mercure commence à peine à tomber.

Même situation à Hadjout, par exemple, qui ne peut travailler que lorsque les pharmacies du chef-lieu et des grandes villes limitrophes sont fermées. Cette garde doit être modulée en fonction des régions et des particularités de certaines wilayas. Il faut laisser le choix de la garde à l’appréciation du directeur de la Santé publique de la wilaya. Il faut rediscuter cette garde de nuit.

De nombreux pharmaciens évoquent l’insécurité...

Il faut savoir que 60% des pharmaciens en activité sont des femmes. 80% du personnel des officines est féminin. Le travail nocturne des femmes est interdit par la loi du travail. Toute la corporation est d’accord sur la garde des week-ends et des jours fériés, de 8h jusqu’à 19h. Le débat qu’il faudrait maintenant ouvrir porte sur la garde de nuit de 19h à 8h. Les pharmaciens font déjà face à des agresseurs en plein jour, comment peuvent-ils assurer leur garde de nuit ?

Que proposez-vous alors ?

Il faut que le ministère ou les DSP, qui sont habilités, selon cette circulaire, à délivrer des dérogations dans certains cas, modulent l’ouverture en fonction des situations et des régions. On ne peut pas aujourd’hui ordonner à des officines d’assurer une garde la nuit dans les petits villages de l’intérieur du pays au même titre que celles des grandes villes. Autre détail : lorsqu’un pharmacien est appelé à tenir une garde jusqu’à 8h, il est censé distribuer des produits d’urgence.

Or, ce n’est pas le cas. Toute intervention à caractère d’urgence doit être faite à l’hôpital ou dans n’importe quelle autre structure sanitaire. Les officines disposent des médicaments hors urgence. A quoi servent-elles alors pendant la nuit ? Au sein de l’Ordre, nous sommes pour l’option des 24 heures d’activité. Ou alors désigner les officines qui se portent volontaires, officines de garde toute l’année.

Avez-vous été concertés avant la prise de cette décision ?

Chez les pharmaciens, il n’y a pas eu de sondage, ni de réunion, encore moins de débat. En Algérie, nous n’avons pas encore cette culture. Je pense que chacun de nous peut étudier son marché. Etant donné que nous sommes une fonction libérale, nous pouvons alors avoir la liberté d’exercer lorsque nous le souhaitons.

Que comptez-vous entreprendre pour faire entendre votre voix ?

Nous avons créé un forum des pharmaciens, qui s’appelle Pharma Groupe. Nous sommes des milliers d’adhérents à avoir lancé une réflexion sur ce sujet. Et le débat a particulièrement porté sur la garde. Nous avons recueilli les avis des pharmaciens. La majorité d’entre eux penche pour la libre ouverture jusqu’à 22h, sans condition, comme mentionné dans l’arrêté qui donne la prérogative au DSP de délivrer des dérogations d’ouverture de 19h à 22h. Des assemblées générales ont été organisées aussi pour discuter de cette nouvelle décision. Le hic, c’est que personne ne respecte cet arrêté qui devait être applicable au 1er janvier.

Pour le moment, il n’y pas de sanction, même si le DSP de Tipasa a décidé de sévir à partir de cette semaine. Aujourd’hui, après de longs efforts pour fédérer les professionnels, voila un arrêté qui vient encore nous diviser. Car c’est, entre nous, un sujet de discorde. Nous sentons de plus en plus cette division sur le terrain. Je pense qu’il faut essayer de créer une règle qui mettra tout le monde dedans, tout en respectant la réglementation. Personne n’est contre la réglementation.

Il faut dire aussi que la pharmacie algérienne a évolué de façon anarchique. Est-ce que ce n’est pas le moment d’y mettre de l’ordre ?
Les pouvoirs publics, parce qu’ils ont souvent outrepassé la réglementation en matière d’installation et n’ont pas contrôlé la démographie des pharmaciens, sont grandement responsables de cette situation. De nombreuses pharmacies se sont ainsi retrouvées en état de précarité, obligées d’ouvrir le plus longtemps possible. En Algérie, le principe de numerus clausus est clos.

Dans la norme internationale, il faut un pharmacien pour 5000 habitants dans les grandes villes (plus de 50 000 habitants) et un pharmacien pour 4500 habitants dans les petites villes (moins de 50 000 habitants). En réalité, nous sommes à 1 pharmacien pour 15 000 habitants !

Les autorisations d’installation des officines délivrées par le ministère de la Santé sont également soumises à l’accord de l’Ordre des pharmaciens. Une circulaire, qui régissait cette question de façon plus ou moins précise, a ouvert la brèche à certains dépassements.

Il faut également savoir qu’il existe 500 pharmaciens qui ne sont pas inscrits à l’Ordre, ce qui est pourtant obligatoire. On peut se demander comment ils ont obtenu leur autorisation ? Même si depuis l’arrivée du nouveau ministre, Abdelmalek Boudiaf, de l’ordre a été mis. Ce qui va se passer maintenant, c’est que les plus petits finiront tôt ou tard par fermer et les plus riches resteront.

Autrement dit, il n’y aura plus de nouveaux pharmaciens ?

Oui, c’est pour cette raison qu’il faut encourager l’assistanat. Ce qui manque aujourd’hui, ce sont les pharmaciens assistants. Pourquoi devrions-nous faire appel à de simples vendeurs ? Ces assistants doivent bénéficier du statut de pharmacien d’officine.

Bio express

Ahmed Benfares est né en 1948 à Tipasa. Il obtient son diplôme de pharmacie en 1974 à la faculté d’Alger. Il est pharmacien officinal à Hadjout depuis 1981. Vice-président du conseil de l’Ordre des pharmaciens pour la région de Blida de 1986 à 1990, puis de 1992 à 1994, il devient président de la section ordinale des pharmaciens de la région de Blida (SOPR) qui englobe les wilayas de Blida, Médéa, Djelfa et Tipasa.

Nassima Oulebsir

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