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La Tribune | Algérie | 28/12/2006
Et si on reconnaît la compétence du praticien en général, on continue de se plaindre du comportement du para- médical, lequel gère selon les humeurs hôpitaux, dispensaires et autres centres de santé. Alors que leur formation laisse à désirer, au vu de l’état des lieux de ces infrastructures laissées au hasard du recrutement avec un apprentissage sur le tas qui ne donne pas toujours les résultats escomptés. Même si, ces dernières années, la tendance est à la correction pour former mieux et sur concours. Reste la passion du métier ou tout au moins, la conscience professionnelle qui ne peut être enseignée.
La formation, là est la question !
Pourtant, les années 1970 sont le témoin de ces stages à l’intérieur même des infrastructures hospitalières. Des promotions entières de secouristes, sages-femmes, techniciens supérieurs de la santé, instrumentistes, anesthésistes, infirmiers, puéricultrices, assistantes sociales (ces deux dernières fonctions ont complètement disparu du paysage sanitaire)… en sont sorties avec des diplômes d’Etat. Reconnues pour leur valeur. Aujourd’hui, le sérieux avec lequel ces études sont dispensées et préparées n’est plus. Et avec la disparition de la compétence, toute relative suivant les individus et toutes proportions gardées.
Et ce ne sont pas les séminaires qui peuvent résorber ce déficit mais qui n’en sont pas moins un apport à cette formation qui ne reprend les rênes pour toutes les professions qu’après coup, presque trop tard. Puisque, aujourd’hui, il est exigé, comme pour le secteur de l’éducation nationale, une revalorisation à la hausse du niveau d’instruction pour prétendre à un poste dans le paramédical. Cette cheville ouvrière du milieu hospitalier fonctionne encore sans discipline quant à la mission de présence, d’assiduité, de professionnalisme exigée de ce corps médical.
Ce à quoi se heurte le malade désormais appelé client, notamment chez le privé vers lequel il est de plus en plus orienté, non sans sacrifice, faute de service public dont la notion est renvoyée depuis longtemps aux calendes grecques. Une orientation faite généralement, c’est de plus en plus courant, par les praticiens qui consultent à l’hôpital. Pour un suivi médical, pour avoir accès au matériel technique obligatoire pour déterminer le mal, que ne possède généralement pas l’hôpital, à l’image du scanner jamais disponible, en panne régulièrement. Le cas également d’autres nécessaires médicaux similaires, pour lesquels il faut patienter. Alors que souvent le mal continue d’évoluer. Des situations pour lesquelles il faut carrément intervenir par des connaissances ou encore en échange de services…
Une réalité qui fait consulter chez le privé en espèces sonnantes et trébuchantes. D’où le principe de la santé publique remis en question au vu de tout ce que doit subir le citoyen en mal de revenu adéquat pour y faire face. Quand on sait le paiement de l’hospitalisation, même symbolique ; la longue liste des médicaments non remboursables, les lenteurs de la CNAS… Et tout cela contre une prise en charge aléatoire lorsque ce même malade, doit pourvoir à tout pour se faire soigner !
«Les rebondissements» d’une réforme
Et là où les instances devraient intervenir pour mettre à la disposition des infrastructures hospitalières censées tout apporter en matière de soins, jusqu’aux seringues, le minimum, qui n’existe pas, elles restent inefficaces. Et le palliatif est tout trouvé. Il est ainsi dans l’interdiction aux malades hospitalisés de doter leur séjour à l’hôpital d’effets personnels, en literie, linge, alimentation et autres nécessaires pratiques. Parce que l’hôpital le prend en charge. Sur le terrain, ce n’est pas une évidence. Puisque les repas sont toujours assurés par la famille, à quelques rares exceptions. Une aubaine pour beaucoup qui répugnent à manger les plats cuisinés en milieu sanitaire. En 2006 donc, la famille, le citoyen, le privé, continuent de parer au manque inexorable en tous besoins. Rien n’est venu conforter les nouvelles dispositions inhérentes à la réforme hospitalière longuement louée, à son initiation en 2002, en tant que projet, et une fois lancée sa pratique, loin de refléter les décisions prises en matière d’assainissement des structures hospitalières.
La tutelle garde le silence, elle qui se veut une maison de verre, se refuse
à tout débat. Au point que de plus en plus d’associations
initient ce dialogue et lui emboîtent le pas même sur l’organisation
de rencontres à l’échelle nationale ou de manifestations
internationales.
Des associations chapeautées par d’éminents praticiens à
l’affût des progrès réalisés dans le domaine
scientifique, médical et du développement de la recherche.
Des séminaires et des congrès sur les maladies chroniques reviennent
annuellement et font part des nouveautés dans le domaine.
La part du mouvement associatif
Le cancer, le diabète, les maladies sexuellement transmissibles, respiratoires,
cardio-vasculaires, à transmission hydrique, l’hypertension artérielle,
le sida …
Et même les séminaires sur le médicament sont pris en charge par les syndicats des officines… en plus de la société civile qui bouge par le biais du mouvement associatif, pour venir en aide aux malades, les assister dans leurs démarches, les orienter, les soutenir… à l’exemple de ces associations pour les cancéreux, toutes populations confondues, pour les diabétiques … qui sont d’un réel secours aux adhérents. Avec cette information tenue à jour afin de mener à bien cette fonction bénévole de solidarité. Et ce, malgré toutes les difficultés inhérentes à leur mission, quant à l’approvisionnement en médicaments, en moyens techniques, en subvention financière conséquente et nécessaire à l’utilité de ces actions qui vivent aussi de dons et d’entraide. Que la société sauvegarde, faisant face à tous les obstacles d’ordre surtout bureaucratique, que l’administration pas toujours à l’écoute des doléances, entretient en lenteurs ou carrément avec la sourde oreille.
Gestion et terrain
Comme le pratiquent souvent à leurs dépens aussi ces jeunes
médecins spécialistes, qui, après s’être échinés
longtemps sur les bancs de l’école, arrivent à la fin des
études et entrent de plain-pied dans la vie professionnelle.
Et d’embauche, point.
En tout cas pas avant longtemps. Suffisamment pour user sa patience sur la touche,
mis au chômage technique sans le vouloir. Exemple type des dernières
promotions de médecins spécialistes, en radiothérapie ou
en cancérologie, qui ont attendu avant d’être affectés
dans les centres hospitalo-universitaires. Et une fois l’affectation faite,
les jeunes médecins se sont entendus répondre que, tant que le
budget 2006 n’a pas été versé à l’hôpital,
on ne peut pas recruter. Pourtant, c’est cette même instance ministérielle
qui a signé les affectations ! Et de l’un à l’autre,
qui se renvoyaient la balle, les jeunes se sont vus sans cesse transbahutés
ne sachant que faire de leur diplôme.
Alors que leur désignation était toute annoncée, avec
l’ouverture des structures cancérologiques à travers le
pays… Une situation presque similaire est vécue par les cadres
de la tutelle restés impayés depuis une année. Et pas moyen
de vérifier l’état du conflit pour ne pas se contenter de
la version de ces cadres en mal de dialogue avec leur instance…
2007 sera-t-elle de meilleur augure ? Quand on sait ce que le secteur traîne
comme boulet dans la gestion des infrastructures qu’il a sous sa coupe…
Par Saliha Aouès
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