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Revue de presse

Ebola : des mesures impératives à prendre

El Watan | Algérie | 14/11/2014

L’Algérie est-elle réellement à l’abri d’une contamination par le virus Ebola ? Epidémiologistes et médecins contredisent les assurances du ministère de la Santé. A l’aéroport international Houari Boumediène d’Alger, l’heure n’est pas à la panique. C’est avec le sourire que le docteur Amirouche Hahade, médecin-chef des contrôles sanitaires, nous fait visiter les lieux afin de prendre connaissance du dispositif mis en place «dans l’espace où se posent les vols à risque».

Les vols ne sont pas tous soumis à ce contrôle médical. C’est dans l’aire de récupération des bagages que les services sanitaires de l’aéroport ont posé leur «matériel». Dans un coin défini par un cordon de sécurité, une caméra thermique branchée à un écran est installée. Il est 10h, le personnel est à l’aise, aucun vol à risque n’est programmé pour cette journée. Ils atterrissent généralement très tôt le matin, avant même 6h. «L’écran est tourné vers le passager afin qu’il sache qu’on contrôle sa température. Les passagers venant de pays qui ont des frontières avec les pays infectés par l’épidémie sont contrôlés : Mali, Niger, Maroc, Burkina Faso, Mauritanie et Sénégal. Ils passent directement par cette file d’attente afin que leur température soit mesurée», explique le Dr Hahade.

La caméra thermique fixée sur un trépied permet de détecter les zones de chaleur du corps. Une palette de couleurs saute aux yeux dès qu’une personne passe devant ; c’est la couleur qui domine au niveau du front qui intéresse les médecins contrôleurs. «Quand la couleur est rouge au niveau du front et que la température dépasse les 38°C, le passager est prié de suivre le médecin dans une salle spécialement dédiée aux personnes fiévreuses.» Dans cette salle, il y a seulement deux lits et une table sur laquelle est disposé du matériel médical. «Ici, on examine le voyageur fiévreux, on essaye de déterminer l’origine de sa fièvre. Si on y arrive, il repart avec une ordonnance», explique le Dr Hahade.

Et d’ajouter : «Si l’auscultation du patient ne permet pas de déterminer l’origine de sa fièvre, on lui fait enfiler une combinaison, nous en faisons de même et nous le transportons vers une salle d’isolement, le temps que l’ambulance garée à l’entrée l’évacue vers l’hôpital El Hadi Fliçi (El Kettar) spécialisé en maladies infectieuses.» Ce dispositif a été mis en place par le ministère de la Santé, qui dit pourtant que «le risque de propagation du virus en Algérie reste faible». Selon Slim Belkessam, directeur de la communication du ministère de la Santé, «les caractéristiques du virus et les conditions environnementales ne sont pas propices à la survie du virus compte tenu de sa sensibilité à la chaleur et au soleil». Oups, premier «mensonge».

Le professeur Abdelkrim Soukhal, chef du service d’épidémiologie de l’hôpital de Beni Messous, le contredit : «La notion de climat ne peut pas intervenir dans la transmission, étant donné qu’elle se fait par contact direct avec un malade. A partir du moment où une personne contaminée est porteuse du virus, elle peut très bien le transmettre aux personnes qui entrent en contact avec elle via les liquides biologiques (sang, vomi, diarrhée, sueur, salive, larmes, sperme).» Une vision étayée par le professeur Mostefa Khiati : «En matière de risque sanitaire, il n’est pas permis de se baser sur une approche théorique.» Pour Samia Mokrab, médecin spécialiste en épidémiologie et médecine préventive à Aïn Oulmène (Sétif), «l’Algérie est fortement exposée au risque vu ses frontières poreuses et notamment l’immigration clandestine». La propagation du virus dans notre pays ne peut donc «pas être exclue», assure Leïla Houti, professeur en épidémiologie. «Le cas de l’infirmière espagnole contaminée par deux moines ayant séjourné en Afrique de l’Ouest montre qu’une contamination autochtone, à l’intérieur du pays, est possible si le virus parvient à traverser les frontières», explique-t-elle.

Isolement

Dans le cadre de la mise en place de mesures pour maîtriser le «voyage» du virus Ebola, l’OMS recommande que les aéroports des pays contaminés soient munis d’un système de détection des malades susceptibles d’être porteurs du virus. Pour contrer cette épidémie en Algérie, des mesures ont été mises en place par le ministère de la Santé dans les aéroports qui reçoivent des vols internationaux ainsi qu’au niveau des ports. Selon Slim Belkessam, «le ministère de la Santé a procédé au renfoncement du dispositif par des moyens humains (médecins et paramédicaux) et matériels notamment en kits de protection individuelle (blouses, sur-blouses, charlottes, lunettes, masques en quantité suffisante) et en caméras thermiques». Il ajoute qu’«une ambulance est aussi disponible pour le transfert de tout éventuel cas suspect vers un lieu identifié comme centre de prise en charge doté d’une chambre d’isolement».

Pas très rassurant pour le professeur Khiati puisque, dit-il, «ces mesures ne sont pas sous-tendues par une information sanitaire et une sensibilisation de la population. Même le personnel de santé, premier concerné par ce risque, n’a pas bénéficié d’une formation spécifique». Un sentiment partagé par le Dr Mokrab, qui estime que «jusqu’à présent, le ministère diffuse des instructions aux établissements sanitaires, qui ne sont pas réellement suivies et appliquées sur le terrain. Il faut savoir qu’actuellement, on assure uniquement la pratique des conditions d’hygiène standard».

Dépistage

Selon le dispositif du ministère de la Santé, lorsqu’un cas est suspecté à l’aéroport, il est confié aux sapeurs-pompiers qui arrivent dans leurs combinaisons de protection et procèdent à son transfert vers un hôpital. «Mais quel hôpital ?» s’interroge le professeur Khiati. «Jusqu’à maintenant, aucun centre de référence n’a été désigné par le ministère, ils disent qu’ils sont à l’étude», déplore le Dr Mokrab. «Si plusieurs cas se présentent, quels sont les hôpitaux chargés de les recevoir ?» se demande le Pr Khiati, qui ajoute qu’«il n’existe pas de coordination entre les différents services chargés de faire face à des cas de maladie supposés... Les choses ne sont pas claires. Le suspect arrive à l’hôpital, aucune procédure n’est définie. Qui reçoit ? Comment recevoir ? Quelle ambulance utiliser, quand la désinfecter ? Où se trouvent les équipements et les produits nécessaires ?»

Beaucoup d’interrogations demeurent toujours sans réponses. Outre la caméra fixe, une caméra portable est utilisée pour mesurer la fièvre des voyageurs en transit. Son mode de fonctionnement ? Elle est placée à 10 cm du front et affiche la température du voyageur sur un petit écran. Par ailleurs, sur la piste, à la descente d’avion, sont placés des «tapis» de désinfection des semelles. Selon Slim Belkessam, «le système de tapis est une mesure d’hygiène supplémentaire qui vise à désinfecter les semelles. Ils sont installés dans tous les aéroports qui reçoivent des vols internationaux et au niveau des ports».

En outre, des affiches de recommandations sanitaires sont collées sur les murs et des flyers sont distribués aux voyageurs à destination des pays infectés. Cependant, selon Samia Mokrab, cela ne suffit pas, «la détection de la température au niveau des aéroports peut dépister les cas, mais le problème réside dans l’organisation de l’isolement du malade ainsi que son transport dans des conditions rigoureuses». «Dans nos hôpitaux, on est très loin des normes et très proches du risque», martèle-t-elle. M. Khiati, quant à lui, qualifie ces mesures de prévention de «routinières et peu efficaces».

D’après lui, «la mesure la plus sûre, mais plus contraignante, est d’imposer à toute personne venant de la zone d’endémie une quarantaine pendant trois semaines, comme cela a été fait avec l’infirmière qui est revenue aux USA». Un certain nombre de mesures ont finalement été prises par l’Algérie, cependant, elles n’ont pas vraiment convaincu le personnel médical, qui est unanime à déclarer que ce n’est «pas suffisant». Le dépistage des voyageurs fébriles provenant du Sahel pourra-t-il à lui seul éviter tout risque de contamination, étant donné que la période d’incubation du virus varie de 2 à 21 jours ? L’avenir nous le dira !

La Protection civile forme ses médecins

Afin de faire face à une éventuelle propagation de la fièvre Ebola en Algérie, la Protection civile a décidé de former ses médecins et ses équipes intervenantes suivant les recommandations de l’OMS. En collaboration avec les services du ministère de la Santé et dictée par un protocole d’intervention, la formation mise en place vise à informer les éléments de la Protection civile et à les préparer à agir dans le cas où ils seraient confrontés à un éventuel cas suspect. Cette formation, selon le chargé de communication de la Protection civile, le lieutenant-colonel Achour, «permettra de développer des compétences techniques pour détecter et prendre en charge d’éventuels cas suspects». «Des ambulances médicalisées ont d’ailleurs été mises à disposition pour le bon déroulement de la formation et se mettre en condition réelle», a-t-il ajouté. «Les médecins chefs de chaque wilaya formeront à leur tour leurs équipes», a précisé notre interlocuteur.

Bientôt un vaccin ?

Actuellement, selon l’OMS, il n’existe ni vaccin ni médicament certifié pour lutter contre la fièvre Ebola. Cependant, des recherches sont en cours et les résultats des premiers essais cliniques des vaccins contre le virus Ebola devraient être disponibles en décembre. Les tests d’efficacité commenceront dans les pays touchés à la même période. Souvent comparé au VIH, «Ebola est un gros virus, il est cependant très différent de ce dernier, caractérisé par son aspect de mosaïque changeante, ce qui fait que les chances d’avoir un vaccin assez rapidement sont réelles», estime le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Selon Liès Merabet, médecin généraliste et président du SNPSP, la recherche d’un remède est «une piste qui suscite l’espoir de la communauté internationale, mais surtout des pays africains, sévèrement touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola».

La recherche internationale se mobilise et l’Organisation mondiale de la santé a donné son feu vert aux traitements expérimentaux. En effet, les laboratoires pharmaceutiques internationaux qui mettent au point ces vaccins se sont engagés à préparer des centaines de milliers de doses avant la fin du premier semestre 2015. Cet engagement est le fruit de la réunion que l’OMS avait convoquée à Genève afin d’accélérer les essais et la production de vaccins en nombre suffisant pour faire reculer l’épidémie en cours. «Un grand secret entoure les travaux en cours, qui seraient actuellement au niveau des essais cliniques sur des personnes volontaires», poursuit le docteur Merabet. Pour rappel, depuis début septembre, huit traitements ont été examinés, destinés à soigner les malades infectés par le virus Ebola ainsi que deux vaccins à visée préventive. Ces vaccins sont en cours de développement sans suivre le processus habituel d’homologation qui durerait une dizaine d’années.

Sofia Ouahib et Ryma Maria Benyakoub

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