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Revue de presse

Si Salah Hamoudi. Professeur en médecine, directeur du laboratoire d’anatomie médico-chirurgicale : l’enseignement de la médecine passe par la dissection

El Watan | Algérie | 01/10/2014

Le professeur Si Salah Hamoudi, 8e titulaire de la chaire d’anatomie d’Alger, prend sa discipline à bras le corps. A la tête de la nouvelle chaire d’anatomie numérique, l’homme reste «viscéralement» attaché à la réhabilitation de la discipline fondamentale par la réintroduction de «la dissection sur sujet anatomique (cadavre)», comme cela se fait de par le monde. «A défaut de cadavres, nous vous offrons des pieds de veau, des cœurs de biche et des têtes de mouton», lance-il à ses étudiants.

«Puissiez-vous apprendre à suturer proprement un blessé aux urgences », a-t-il clamé lors d’un récent workshop sur les techniques chirurgicales de base organisé dans son laboratoire. Nul doute que les organes et les tissus de ces bêtes s’apparentent plus à la physionomie du corps humain que les maquettes en papier mâché, auxquelles les futurs médecins ont droit en guise de sujet anatomique depuis 1976. Dans cet entretien, le professeur Hamoudi nous dissèque l’histoire d’une inquisition qui ne dit pas son nom. Haro sur un scandale scientifique qui, à défaut de faire date, est suspendu depuis bientôt 38 ans.

Depuis 1976, on ne pratique plus de dissection sur cadavre au laboratoire d’anatomie. On parle d’un énorme préjudice porté aux futurs médecins et chirurgiens qui sont, de fait, privés d’un indispensable enseignement. Est-ce vrai ?

Absolument, alors que l’enseignement de la médecine a toujours été basé sur l’étude de l’anatomie. Nous sommes une anatomie vivante et le médecin, lorsqu’il soigne, intervient naturellement sur l’anatomie humaine, d’où l’importance de ses connaissances. Au laboratoire d’anatomie d’Alger, on disséquait depuis 1857… jusqu’à l’année fatidique de 1976. Jadis, les étudiants de la faculté d’Alger faisaient quatre heures de dissection par jour pour pouvoir espérer maîtriser le sujet.

Un médecin peut-il être formé sans avoir jamais pratiqué de dissection ?

Dans l’absolu, la réponse est oui. Mais cet étudiant qui n’a jamais vu de cadavre, qui n’a jamais exploré un corps humain, aura sûrement des difficultés pour maîtriser les techniques chirurgicales. Et quid de la recherche scientifique ? Comment peut-on faire de la recherche anatomique sans passer par le laboratoire et, quand on dit laboratoire, ici on dit dissection anatomique. Il est notable que sans le passage par la dissection de sujets anatomiques (cadavres), le chirurgien, bien que muni de son savoir théorique, ne fera sa première confrontation avec la réalité que sur ses premiers patients, cobayes vivants, avec toute l’appréhension qu’une telle situation peut susciter. Combien d’erreurs médicales ce médecin devra-t-il commettre avant de maîtriser proprement les techniques et appréhender enfin le corps humain ?

Selon vous, comment cette question s’est-elle transformée au fil du temps en tabou ? Qu’en pensent les étudiants ? Comment expliquez-vous que la communauté scientifique ait pu garder le silence toutes ces années sur cette grave atteinte à la qualité de la formation des médecins algériens ?

Je vous dirais d’emblée que nous ne détenons pas d’explication à proprement parler, nous sommes toujours au stade de questionnements, au même titre que vous. Mais en tant que société d’anatomie nous n’avons jamais cessé d’interpeller qui de droit. Depuis le début des années quatre-vingt personne, sauf nous autres anatomistes, n’a pris en charge la défense de la cause du rétablissement de l’enseignement de l’anatomie. Personne et encore moins les étudiants. Quel triste constat ! Après tant d’années et de promotions formées en faisant l’impasse sur la discipline.

Nous regrettons que de nombreux étudiants ignorent aujourd’hui que l’enseignement de la médecine, partout ailleurs dans le monde, passe par la dissection de sujets anatomiques dès la première année. La question de la dissection est d’une haute importance.Nous, anatomistes, la posons depuis plusieurs années, car il s’agit d’enjeux aussi graves que l’avenir de la qualité de la médecine dans le pays. Mes collègues et moi même n’avons jamais cessé d’interpeller les autorités de tutelle sur la question. D’ailleurs, vous pouvez consulter à cet effet les archives des courriers adressés aux doyens et aux ministères. Ils sont désormais visibles sur internet.

Mais vos sollicitations sont restées«lettre morte», si l’on ose dire…

Un silence inexplicable, d’autant que la question religieuse ne se pose pas. Nous n’avons pu débattre sérieusement de la question que très récemment, lors de la conférence nationale qui s’est tenue en 2013 et a réussi à réunir toutes les parties prenantes dans cette affaire, en présence des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Les allocutions des deux ministres étaient clairement en faveur du rétablissement de la dissection. Mais jusqu’à présent, aucun cadre juridique n’a été proposé, aucune décision concrète n’a été prise dans ce sens.Justement, le projet de loi sur la santé, dévoilé en août dernier, évoque le don d’organes, mais ne mentionne aucunement la question de la dissection de sujets anatomiques à des fins d’enseignement et de recherche.

N’avez-vous donc pas relevé vos recommandations lors des assises ?

Non, pour la simple raison que nous n’avons pas été conviés à ces assises. Personnellement, je n’ai eu aucune information sur la composition ni la nature des commissions à l’origine du projet de loi, j’ignore si la question de la dissection a été évoquée durant la rédaction des textes. D’ailleurs, nous comptons de nouveau saisir par courrier les responsables afin de leur rappeler les promesses faites par les deux ministres de tutelle.

Vous évoquez-là les promesses qui vous ont été faites par les anciens ministres, MM. Harraoubia et Ziari. Croyez-vous que les actuels ministres serait eux également favorables aux rétablissement de la dissection ?

Je ne vois pas pourquoi ils seraient contre, puisqu’ils semblent œuvrer dans la même démarche de réforme de l’enseignement et de promotion de la santé publique.Doit-on rappeler que les futurs médecins rompus aux techniques chirurgicales et en possession de solides connaissances sur l’anatomie humaine, grâce aux travaux de dissection, seront moins appelés à commettre des erreurs médicales. N’est-ce pas là un grand accomplissement dans le secteur ? Nous estimons que tous ces retards accumulés sont autant de ressources perdues et d’occasions ratées pour rendre à l’enseignement de la médecine l’une de ses disciplines fondamentales.

S’agit-il d’une sorte d’interdiction qui ne dit pas son nom ? A savoir une volonté tacite de proscrire la dissection des sujets humains pour des considérations de conservatisme religieux...

Je ne souhaite pas m’aventurer sur ce terrain. Je laisse le soin aux sociologues et autres politologues de disserter sur de tels sujets. Quant à la question religieuse, il est de notoriété publique que, hormis dans notre pays, toutes les facultés de médecine des pays arabes et musulmans pratiquent la dissection sur sujet anatomique.

Mohamed Staïfi

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