Détachants, produits de nettoyage, peintures, aérosols, désodorisants, parfums d'ambiance, colle, plastiques... La liste des polluants domestiques est longue ! Nous sommes quotidiennement en contact avec des substances chimiques. Celles-ci s'insinuent par la peau et par les voies respiratoires. Elles s'accumulent dans notre organisme, causant allergies, asthme... Les plus vulnérables à la pollution domestique sont les jeunes enfants, dont le développement cellulaire n'est pas terminé.

Quel est l'impact réel des substances chimiques sur notre santé ? Comment se débarrasser des produits « superflus » qui encombrent nos placards ?
Les contaminants chimiques se retrouvent partout. En effet, ils entrent dans la composition de produits de consommation des plus courants, comme les vêtements, la peinture, les emballages, le mobilier et les revêtements, les ordinateurs, les produits ménagers, les cosmétiques et même les jouets !

En 2001, 400 millions de tonnes de produits chimiques ont été fabriqués dans le monde, contre 1 tonne en 1930… Avec le temps, les substances chimiques contenues dans un objet s'évaporent sous forme de particules. Celles-ci, même si elles sont en quantité infime, viennent s'ajouter dans l'organisme aux résidus chimiques des autres produits que nous consommons. Et c'est précisément cette accumulation qui pose problème. Le corps ne peut pas éliminer tous ces déchets qui agissent négativement sur les fonctions vitales.

Les études biomédicales montrent très clairement que les enfants sont plus rapidement intoxiqués que les adultes. Un enfant ingère plus de polluants, surtout dans ses premières années. Il vit plus près du sol et est donc davantage en contact avec des substances toxiques. De plus, son métabolisme est encore immature. Son organisme a donc plus de difficultés à éliminer des corps étrangers. De plus en plus d'études tentent de révéler le lien entre l'augmentation des allergies dans la population des pays industrialisés et les polluants domestiques.
Par exemple, en Espagne, une étude a été menée en 2008 par un institut spécialisé dans le traitement contre la stérilité, afin de démontrer la probable corrélation entre l'augmentation de la stérilité chez les jeunes hommes et la proximité avec des industries chimiques. L'étude a permis de constater que la semence de près de la moitié des Espagnols entre 18 et 30 ans est de mauvaise qualité. C'est parmi les résidants des régions fortement industrialisées que l'on trouve les plus faibles proportions de gamètes.

Cette étude est loin d'être la seule à révéler ce genre de faits troublants. Cependant, il est très difficile de prouver que ce sont les substances chimiques les responsables de ces dégradations de la santé. Pour cela, il faudrait tester chaque produit individuellement, pendant une longue période, pour en connaître les réelles conséquences sur l'organisme. De telles études ne sont malheureusement pas faisables. Par mesure de précaution, l'Union Européenne a adopté en 2006 des normes pour obliger les industries à évaluer les risques des produits qu'elles fabriquent, et à en informer les utilisateurs.
Ces normes, appelées REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) ne sont cependant pas assez sévères selon de nombreux spécialistes

En effet, il n'est demandé une identification complète des substances chimiques contenues dans un produit ainsi qu'une évaluation des risques que pour les produits fabriqués dans une quantité supérieure à 10 tonnes ! En dessous des 10 tonnes, seuls des tests allégés sont recommandés…
Autant dire que les échappatoires sont nombreuses pour les industries. Malgré les risques évoqués par les toxicologues, la puissance des lobbies économiques reste un frein énorme à la prise de conscience de ces dangers pour notre santé et pour l'environnement. Des chercheurs se sont intéressé aux produits de chloration utilisés pour désinfecter la maison, l'eau du robinet, l'eau de la piscine...

Depuis quelques années, ces produits sont mis en cause dans l'augmentation des allergies et de l'asthme chez les enfants et les adolescents.
Selon une première étude, 38% des adolescents en Belgique présentent des allergies. Par la suite, des toxicologues ont mené une étude sur 400 enfants exposés passivement aux pollutions intérieures. Ces enfants proviennent de trois écoles différentes, et vont tous régulièrement à la piscine dans le cadre du cours de sport. Deux des piscines sont désinfectées au chlore, et la troisième est désinfectée selon le procédé cuivre-argent. Des prises de sang et des échantillons d'urine ont été récoltés dans les trois écoles pour les 400 enfants participant à l'étude.
Le résultat est spectaculaire : les enfants se rendant à la 3e piscine présentent un taux d'allergies et d'asthme seize fois moins élevés que ceux des autres enfants !

On a constaté également un lien entre le chlore et le rhume des foins, la rhinite allergique et la bronchiolite (affection virale des voies respiratoires qui se manifeste avant l'âge de deux ans). Bien sûr, les produits de chloration ne sont pas les seuls responsables des allergies. Le tabagisme passif ainsi que les parfums de maison chimiques ont sans doute un impact négatif sur la santé. Il n'est cependant pas possible de relier de façon indiscutable ces produits à l'asthme et aux allergies.
Nombre d'objets usuels comportent des polluants chimiques. Du mobilier en bois aggloméré aux objets de décoration en passant par les produits d'entretien, nous respirons quotidiennement des résidus chimiques.

Certaines habitudes simples peuvent être adoptées pour réduire la quantité de ces polluants dans notre intérieur. Par exemple, un bon entretien de la chaudière, du chauffe-eau ou du poêle prévient la dégradation des matériaux et donc les émanations toxiques.
Utiliser dès que possible des produits de construction naturels, des produits de nettoyage bio ou encore de la peinture bio permet de réduire la quantité des composants chimiques volatiles dans l'air.
Un système de ventilation bien entretenu évacuera correctement poussières, allergènes, bactéries.
Cela dit, aérer chaque pièce pendant 15 minutes tous les jours reste le moyen le plus facile et le moins coûteux de se débarrasser d'une bonne partie des polluants chimiques…
En Algérie, les chiffres des pathologies liées à « l'empoisonnement » par les polluants chimiques sont là, à la hauteur de notre course à la modernité. Passage inexorable…

En attendant, donc, de passer au tout-naturel, dans quelques générations, une seule parade : aérez !