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Revue de presse

Dr Kerrar Abdelouahed. Président de l’Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie (UNOP) : «Le secteur pharmaceutique a besoin d’un système de régulation puissant et solidement organisé»

El Watan | Algérie | 28/07/2014

L’UNOP fait régulièrement état des progrès de la production nationale, mais les importations continuent d’augmenter. Comment expliquez-vous cet état de fait ?

Les statistiques officielles ont effectivement relevé une croissance importante des importations en médicaments au cours des cinq premiers mois de cette année. Il faut savoir à cet effet que le marché national connaît depuis plusieurs années déjà une augmentation annuelle de 10 à 12%. La croissance annoncée par IMS sur les cinq premiers mois de 2014 a été chiffrée à 16%. Il est donc clair pour nous que ce bond significatif des approvisionnements en 2014 ne concerne pas le marché officinal mais très certainement le marché hospitalier. Ce sont les services compétents au ministère de la Santé qui peuvent nous éclairer sur cette croissance et sur les classes thérapeutiques qui en ont bénéficié.

Cela étant, la production nationale a connu une croissance remarquable au cours des six dernières années, à la suite, notamment, des mesures de protection efficaces prises par les pouvoirs publics. Dans un contexte d’augmentation rapide de la demande nationale, la valeur de notre production a décuplé depuis 2003 pour couvrir aujourd’hui 40% des besoins nationaux. Cela n’est pas incompatible avec l’augmentation des importations que nous observons par ailleurs et qui dénote simplement une demande très importante des besoins nationaux en médicaments.

Derrière cela, il faut voir une amélioration sensible de l’accès aux médicaments dans notre pays, résultat, à mon sens, d’un accroissement des revenus de la population mais surtout de l’effort de prise en charge du coût du médicament par le système national de sécurité sociale. Enfin, nous estimons à l’UNOP que la croissance des importations de médicaments, dans un secteur qui couvre déjà 40% de ses besoins et qui participe à l’effort national de santé publique, est beaucoup plus légitime que celle d’autres biens et gadgets inutiles qui inondent notre marché et dont le caractère prioritaire est moins marqué que celle d’un produit destiné à la santé de la population..

Les producteurs nationaux envisagent d’atteindre l’objectif de 70% de couverture des besoins du marché local. Qu’en est-il ?

Je vous rappelle que cet objectif de 70% avait été annoncé officiellement en 2011 par les soins du ministre de la Santé. Nous avions à cet effet, au niveau de l’UNOP, engagé une évaluation très fine des capacités industrielles installées et confirmé, lors d’un séminaire public organisé le 26 avril 2012, l’engagement des producteurs en faveur d’un «nouveau pacte de croissance» visant à assurer une couverture de 67% des besoins nationaux, pour peu que soient prises un ensemble de recommandations pratiques pour la «rénovation de l’environnement économique» de la production pharmaceutique dans notre pays.

Seule l’interdiction d’importation des produits fabriqués localement a été suivie. Toutes les autres recommandations n’ont malheureusement pas été suivies d’effet, qu’il s’agisse des conditions d’enregistrement, des règles de fixation des prix de nos produits, des procédures de remboursement par la sécurité sociale, de l’appui public à la prise en charge de nos besoins en formation de cadres ou de techniciens et de manière plus générale, de la mise à niveau du cadre réglementaire en déphasage total avec les ambitions d’une industrie moderne, puissante et performante.

Cela signifie-t-il que la production nationale a atteint ses limites ?

Absolument pas. Nos recommandations tiennent toujours ; elles n’exigent pas de coût supplémentaire pour les budgets publics, elles sont de simples mesures d’organisation conçues pour répondre à un contexte économique nouveau qui est caractérisé notamment par l’irruption sur le marché national d’un grand nombre de nouveaux opérateurs privés qui, dès lors que les pouvoirs publics ont affiché clairement une garantie de protection, ont décidé de s’impliquer en augmentant des capacités de production nouvelles ou en élargissant celles qui existaient déjà. Il y a actuellement quelque 177 projets pharmaceutiques en cours de réalisation, qui s’ajouteront bientôt aux 70 autres qui sont déjà opérationnels.

Le montant total de ces investissements a atteint, selon nos estimations, quelque 1750 millions de dollars. Pour bien prendre la mesure du poids de ces nouveaux projets, il faut observer que la Tunisie, le Maroc ou la Jordanie couvrent une bonne part de leurs besoins et arrivent même à exporter avec seulement une trentaine d’unités de fabrication. Face à ces capacités de production démesurées que nous voyons poindre à l’horizon, des actions urgentes d’information et de régulation sont nécessaires. Nous n’avons pas l’impression que nos autorités compétentes aient pris la mesure des efforts d’organisation qui leur incombent pour canaliser, orienter et encadrer efficacement tous ces investissements nouveaux et pour leur permettre de prospérer et de servir au mieux l’économie du pays.

Pour prendre un simple exemple, notre système d’enregistrement, qui ploie déjà sous la charge, aujourd’hui même, risque à coup sûr de constituer un obstacle majeur au cours des prochaines années. Il en est de même du système de contrôle de la qualité, du système des prix et de tous les autres aspects touchant à l’encadrement d’une filière en pleine croissance.

Le problème réside aussi dans la formation et la spécialisation des ressources humaines...

Il y a deux aspects majeurs liés à ce chapitre. Le premier est lié à la contrainte que représente la rareté actuelle sur notre marché de personnels qualifiés destinés à la production pharmaceutique. Le bon fonctionnement de toutes les unités nouvelles commande une planification sérieuse des futurs besoins, massifs en formation, dans les métiers de l’industrie pharmaceutique à l’université ou au niveau de la formation professionnelle. Si tous nos interlocuteurs semblent partager cet avis depuis plusieurs années, aucune action concrète n’a été engagée. Nous sommes, pour notre part, disposés à engager une réflexion et des actions avec les ministères compétents. La seconde contrainte majeure est celle de l’écoulement des produits appelés à être fabriqués dans notre pays.

A l’évidence, notre propre marché, malgré de fortes perspectives de croissance, va se révéler de plus en plus étroit face au surplus de capacités installées. Un effort sans précédent devra donc être consenti en vue de trouver de nouveaux marchés et cela commande la définition urgente d’une stratégie nationale impliquant aussi bien les producteurs nationaux que les services compétents de l’Etat algérien. Une action en direction des marchés africains, à titre d’exemple, nous semble particulièrement souhaitable ; l’UNOP est disposée à s’engager dans toute initiative en ce sens. Notre grande crainte est que nos administrations n’anticipent pas la nouvelle donne, il se créera de sérieux désordres et de graves préjudices pour un grand nombre d’investisseurs courageux qui ont pris le risque de se lancer dans un marché difficile.

Le problème de l’enregistrement des médicaments, un des facteurs de freinage, est souvent évoqué par les opérateurs de la pharmacie. En quoi consiste-t-il ?

Il faut savoir que dans le secteur pharmaceutique, aucun produit ne peut légalement être mis sur le marché s’il n’est pas expressément enregistré et préalablement autorisé par les services compétents du ministère de la Santé. Les problèmes qu’il pose en Algérie sont à plusieurs niveaux. D’abord, les décisions d’enregistrement obéissent à un processus trop lent et trop aléatoire, alors que nous estimons toutefois que cette étape nécessaire pourrait être assurée avec plus de célérité et plus d’efficacité.

Or, plus les délais d’enregistrement sont longs, plus ils sont coûteux et pénalisants pour le producteur national. Il y a également un problème lié au fait que la décision d’enregistrement est elle-même un préalable pour la décision que doit prendre l’autorité en charge de la sécurité sociale quant au remboursement éventuel du nouveau produit. Les deux décisions n’étant pas concomitantes, cela occasionne donc d’autres délais qui, très souvent, s’additionnent et peuvent mettre à genoux un fabricant.

Le système d’enregistrement n’a jamais fonctionné normalement ; nous avons connu des périodes où il a été gelé durant quelques années, d’autres où il a été maintenu dans une phase «végétative», les décisions étant délivrées «au compte-gouttes», de manière peu prévisible. Il n’a jamais bénéficié de l’attention suffisante ; les services techniques et administratifs qui en ont la charge travaillent avec des moyens sommaires et tout à fait dérisoires, au regard des missions complexes que la réglementation leur a assignées. L’agence nationale du médicament, créée par la loi depuis 2008 et censée impulser une forme de mise à niveau de ces services, n’est toujours pas mise en place.

Les blocages, comme vous le voyez, sont donc à plusieurs niveaux. Même une simple procédure comme celle qui consiste, pour un producteur, à payer les droits d’enregistrement, peut prendre jusqu’à un mois. Ce paiement devient presque une aventure pour un producteur localisé à Oran, Constantine ou Annaba, puisque, contre tout bon sens, celui-ci ne peut, en 2014, être effectué pour toute l’Algérie qu’au niveau du seul service des contributions d’El Madania. Le secteur pharmaceutique, qui traite de produits liés à la santé du citoyen, a besoin d’un système de régulation puissant et solidement organisé. Il est clair qu’il ne peut y avoir d’industrie pharmaceutique performante sans une administration de la santé moderne et efficace.

Pour résumer, disons que ces faiblesses du système d’enregistrement sont, dans les faits, une forme de barrage aux produits innovants et à la modernisation du système national de la santé. La première victime de ces carences est, in fine, le patient algérien.

Djamila Kourta

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