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El Watan | Algérie | 20/12/2006
C’est du moins ce qu’a affirmé le Pr Boucekkine, chef de service de gastro-entérologie au CHU Mustapha Bacha (Alger), lors de la journée de sensibilisation sur les infections à virus B et C, organisée hier par l’association SOS Hépatites à la bibliothèque du Hamma. Si le président de l’association, M. Boualag, se félicite des efforts entrepris, il y a quelque temps par le ministère de la Santé, pour une meilleure prise en charge des malades, le Pr Boucekkine déplore l’absence de moyens logistiques et techniques pour travailler au sein des établissements.
Il a signalé que le plus grand centre de gastro-entérologie du pays, qui est à Mustapha Bacha, manque considérablement de moyens nécessaires pour assurer une prise en charge des ces maladies. « Nous travaillons avec des moyens artisanaux et nous contaminons nos patients. » La colère de Boucekkine ne s’arrête pas là. « Le manque de machine spéciale pour le nettoyage des endoscopes, par exemple, pose un sérieux problème. Nous, qui sommes censés lutter contre ces maladies, sommes devenus malheureusement les pourvoyeurs de ces hépatites. Il nous faut des moyens et, à ce jour, nous n’avons rien vu venir. Ceci est valable sur le territoire national. Les malades souffrent et nous souffrons beaucoup », s’est-il plaint en réponse au directeur de la prévention qui a affirmé que beaucoup de décisions ont été prises pour la lutte contre ces virus.
En matière de prévalence, le Pr Boucekkine s’est refusé de se lancer dans des chiffres non approuvés par des études sur le terrain. Il s’est contenté d’affirmer qu’elle pourrait être de 1,5% si on multiplie par 2 la prévalence retrouvée chez les donneurs de sang qui était de 0,74%. Par ailleurs, le président de l’association, M. Boualag, revient sur les blocages rencontrés pour ce qui de la disponibilité des médicaments. « Outre les ruptures constatées dans certains établissements suite à la mauvaise gestion à la PCH, des malades attendent encore leurs médicaments à l’hôpital Mustapha. 45 sont encore sur la liste d’attente. Pourtant, des instructions ont été données par le ministère de la Santé », a-t-il regretté, en expliquant que l’accès aux soins est limité, en raison du coût du traitement et des examens de biologie moléculaire. Il a précisé, à titre indicatif, que le coût total de la prise en charge d’une hépatite chronique virale C de génotype 1 (courante en Algérie) est de 1 450 000 DA pour un seul malade. La prévention reste, selon lui, le meilleur moyen pour freiner cette maladie.
« Nous avons organisé cette rencontre afin de constituer le réseau de soins avec les médecins sur le territoire national et faire la promotion du dépistage au profit des personnes à risques », a-t-il indiqué. De son côté, le Pr Ouahdi, directeur de la prévention au ministère, a annoncé qu’une enveloppe de 1000 milliards de centimes a été débloquée par l’Etat dans le cadre de la concrétisation du programme national, 300 milliards de centimes ont été débloqués par le ministère de la Santé pour la prise en charge des hépatites B et C. Ce programme qui englobe la prévention et les traitements sera lancé à partir de janvier 2007. Une enquête nationale sera également lancée à partir de cette date et 150 centres d’hémodialyse seront concernés pour connaître la prévalence réelle de ces hépatites, a souligné le Pr Ouahdi. Dr Terfani, sous-directeur au ministère, a signalé que 11 000 malades dialysés seront concernés par cette opération qui s’effectuera aussi dans le secteur privé. Il est également question, a-t-il ajouté, de la mise en place de registres national et régionaux (dans les wilayas des Hauts-Plateaux) pour les hépatites B et C.
Une région considérée endémique où une enquête a été réalisée en septembre 2005 dans six wilayas. Les résultats ont montré une prévalence de 3,43%, dont 7,63% à Khenchela. Les facteurs de risque incriminés sont, en premier, les soins dentaires (61,1%) puis le percing (25,2%), le tatouage (8,51%), la transplantation (4,1%), les rapports sexuels (3,4%) et les hémodialyses (0,4%).
Djamila Kourta
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