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El Watan | Algérie | 23/04/2014
Le ras-le-bol a atteint son paroxysme lorsqu’une nouvelle mesure a été instaurée au sein du CHU Touhami Benflis : une directive du directeur général pour priver les médecins internes de la chambre de garde. «Elle a été transformée en salle de détente», s’est indigné l’un des étudiants interrogés. C’est la goutte qui a fait déborder le vase et entraîné les aspirants médecins dans une grève de plus d’une semaine, comme nous l’explique l’un de leurs représentants, que nous avons rencontré.
Une grève, initiée au début du mois courant et qui a presque paralysé l’ensemble des services médicaux et a gêné l’administration sanitaire, au point où un conseil pédagogique extraordinaire, avec la participation des chefs de services et celle du directeur général du CHU, a été tenue lundi passé. «On nous a clairement signifié qu’on (les internes en médecine, ndlr) ne faisait pas partie de l’équipe de garde. C’est ce que prévoit la loi», nous a affirmé notre interlocuteur, présent au dit conseil. Se basant ainsi sur la loi, le directeur a insisté : «L’hôpital n’est pas un hôtel», sans pour autant renoncer aux gardes que les internes «doivent» assurer.
Ainsi, au sortir du conseil, aucune mesure n’est venue régler la situation de crise, mais les internes en médecine sont sommés de reprendre les gardes. C’est ce qu’ils feront, vraisemblablement par peur de représailles. Néanmoins, une solution intermédiaire a été trouvée, non sans pression des étudiants. Il a été décidé de réduire le nombre d’internes obligatoirement présents au CHU de 11 à 7, et aussi d’installer 6 lits. Une deuxième réunion est aussi prévue demain. A l’ordre du jour, trouver une solution pour parer au dysfonctionnement du système de santé que subissent les internes en médecine.
Stage d’apprentissage ou esclavage ?
Quotidiennement, les médecins font appel aux internes pour assurer les gardes, et profitent de la situation pour rentrer tranquillement chez eux. «Ils nous imposent de garder leur griffe, pour pouvoir prescrire des examens et des traitements, et ils rejoignent leurs domiciles. C’est totalement illégal. On n’a pas le droit de prescrire quoi que ce soit. On est en formation. La présence d’un maître-assistant est obligatoire», a dénoncé notre interlocuteur, avant d’ajouter : «Les médecins qui nous informent de nos droits dans les conseils pédagogiques sont les mêmes qui nous imposent cette manière de faire. Si on refuse, on sera sanctionnés et on risque notre diplôme. On est pris en otage.» La présence des internes en médecine est aussi utilisée à «toutes les sauces».
Selon les déclarations de quelques-uns, ils effectuent des actes paramédicaux. Ils font office de courtier pour transporter des prélèvements médicaux. Parfois, ils sont dans l’obligation de donner des avis spécialisés alors qu’ils ne sont ni compétents ni autorisés à le faire. Ils assurent même le transfert de patients vers d’autres hôpitaux, comme l’hôpital de Bousmail (Tipaza). Pour sa part, le directeur du CHU, Laïd Benkhdim, explique que la chambre de garde n’est pas le fond du problème. Il s’agit, selon lui, d’un problème pédagogique qui incombe aux médecins hospitalo-universitaires.
Selon la loi, les internes doivent accomplir des «activités d’urgences» et non de garde. «L’administration assure le terrain de stage. On leur assure un espace de détente avec toutes les commodités. Imposer les gardes de 24 heures aux internes est la responsabilité des médecins seniors, bien que les faire travailler plus de 12 heures n’est ni légal ni pédagogique», nous a-t-il affirmé. Pour l’heure, l’application de la loi est à deux vitesses. Elle est effective s’agissant des internes, mais n’est nullement applicable lorsqu’il s’agit des médecins, pas tous heureusement, qui font preuve, à l’hôpital de Batna, d’un laxisme sans pareil.
Sami Methni
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