Pour manifester son total soutien, il ira jusqu’à dire, non sans un trait d’humour : «Je signerai tout ce qu’il enverra et tous ceux qui ne sont pas d’accord, je leur érigerai un mur pour leurs lamentations. Ils pourront se taper la tête dessus.»

En effet, il faut dire que depuis sa nomination à la rentrée sociale passée, ledit directeur a bousculé les habitudes et les pratiques dans le secteur de la santé. Ce qui lui a valu bon nombres d’attaques et de réactions, allant même jusqu’à faire circuler des rumeurs concernant son supposé «départ imminent». Il a été à l’origine de plusieurs remplacements d’importants cadres de la santé, notamment le directeur général du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Batna et le sous-directeur de la pharmacie du même établissement.

Selon des sources bien informées, les élus du peuple, en la personne de trois députés, sont même intervenus auprès du DSP pour faire réintégrer des cadres suspendus et sanctionnés pour manquements avérés à leur profession, et ce, par esprit régionaliste ou clanique. En outre, plusieurs médecins et paramédicaux de l’EPSP de Batna, dans une lettre de soutien dont nous détenons une copie, se sont clairement alignés «sans réserve» avec l’application, par le DSP, de la feuille de route ministérielle qui vise un redressement de la santé en tant que service publique à la disposition du citoyen. Ils ont même qualifié de «première dans l’histoire de la santé publique de Batna» le fait d’avoir un directeur de la santé qui fait son travail. C’est dire l’histoire sombre et peu reluisante de ce secteur à Batna.

Les nouvelles pratiques dont use le DSP ne représentent, en fait, que la stricte application des règles de ce secteur. Mais dans un milieu où le statu quo et l’inertie règnent en maîtres, ils sont perçus comme une véritable révolution contre la stagnation et les pratiques douteuses. Des îlots de résistances se forment ici et là pour tenter de mettre des bâtons dans les roues à ce redressement. Pour contrer de telles attaques, une stratégie de rapprochement des structures de santé des citoyens reste l’une des priorités de ce secteur, selon le ministre de la Santé.

Cet objectif découle d’une nouvelle vision dont l’ambition est de rompre avec certaines pratiques du passé, tout en fournissant des prestations de qualité aux patients. Une vision que le citoyen ne demande qu’à voir être appliquée. Or, l’histoire et les souffrances quotidiennes sont là pour rappeler les promesses non tenues. A quand le changement ?

Sami Methni