Cette dernière ne peut provenir que par prélèvement sur personne qui vient de décéder. En Algérie, on ne prélève pas de cornée sur cadavre. Alors soit on importe des cornées, soit on se fait opérer à l’étranger ce qui n’est pas du tout évident. Une moyenne de cinquante enfants de moins de 3 ans atteints du cancer de la rétine est enregistrée annuellement, a estimé le Professeur Hartani, spécialiste et chef du service ophtalmologique du CHU Mustapha , ajoutant qu’un grand nombre d’autres enfants en bas âge souffrent de diverses pathologies ophtalmologiques, des cas, a-t-elle insisté, qui nécessitent d’engager un processus de traitement rapide et efficace dès l’apparition des premiers signes afin d’éviter de lourdes conséquences pour ces sujets fragiles».

«Aujourd’hui, un grand nombre d’enfants de moins d'un an à 3 ans est envoyé à l’étranger pour recevoir des soins, qui coûtent trop cher pour le Trésor public, sachant que le traitement d’un seul malade revient à plus de 10.000 euros», a affirmé le Pr Hartani. La reprise, prochainement des importations de la cornée par l’institut Pasteur après un arrêt d’une année, soulage bien des patients dans l’attente d’une greffe, unique solution pour ne pas perdre la vue.

La relance de cette opération a également grandement satisfait les médecins et spécialistes qui souffrent du déficit que connaissent certains établissements de santé en Algérie en raison de la forte demande et la rareté des cornées. En effet , L'institut Pasteur autorisé par le ministère de la Santé reprendra prochainement l'importation des cornées de l'étranger (généralement des Etats-Unis). La reprise de cette opération intervient au moment où un avant-projet de loi a été préparé par le département d'Abdelmalek Boudiaf, portant création d'un établissement, basé à Alger, spécialisé dans la greffe de la cornée.

La greffe de la cornée est parfaitement maîtrisée dans notre pays affirment les spécialistes. Le seul problème se pose en termes de «disponibilité de cet organe qui provient de personnes décédées pendant l’heure qui suit leur décès». D’où la nécessité de sensibiliser l'opinion publique sur l'importance du don d'organes à travers notamment l'implication du ministère des Affaires religieuses du fait que la réticence des citoyens à faire don de leurs organes s'explique, entre autres, par des considéraions religieuses. Soulignons que l’Algérie a besoin de 1.500 à 2.000 cornées à implanter par an.

Farida Larbi