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El Moudjahid | Algérie | 13/03/2014
L'institut prendra en charge, hebdomadairement, huit malades pour une greffe rénale à partir de donneurs vivants apparentés, selon le Pr Rayane qui dit que l'objectif est d'atteindre 200 greffes/an.
En 2013, 142 greffes rénales à partir de donneurs vivants ont été effectuées, a-t-il rappelé, estimant les besoins nationaux en matière de greffe d'organes à 500 greffes par an. L'Algérie accuse un retard en la matière.
Dans un premier temps, l'institut devra réaliser une étude des cas d'insuffisances rénales selon le taux de prévalence dans chaque région du pays et réaliser des enquêtes épidémiologiques en collaboration avec l'Institut national de santé publique (INSP). L'équipe multidisciplinaire de cet institut aura également à élaborer le registre national du rein.
L'équipe effectuera une expertise en matière de greffe rénale pour en faire bénéficier tous les insuffisants rénaux à travers l'ensemble du territoire national et encourager la formation et la formation continue ainsi que le recyclage, notamment au profit des jeunes médecins. L'institut ouvrira ses portes à toutes les compétences nationales et veillera à réaliser les programmes préventifs et renforcer l'éducation sanitaire.
Le rôle du ministère de tutelle est de garantir la durabilité de cette activité et d'évaluer les greffes effectuées chaque année.
Prévenir les risques de l’insuffisance rénale commence par combattre ses causes
Le président de la Société algérienne de néphrologie, le Pr Messaoud Saïdani, a appelé à lutter contre les facteurs déclencheurs des maladies du rein, notamment le diabète et l'hypertension artérielle à l'origine de la glomérulonéphrite. Le Pr Saïdani a déclaré à l'APS à la veille de la célébration de la Journée mondiale du rein (13 mars) qu'outre des facteurs environnementaux, la forte prévalence du diabète et l'hypertension artérielle a favorisé l'accroissement des cas d’insuffisance rénale en Algérie.
Il a insisté également sur les dysfonctionnements que le diabète et l'hypertension artérielle provoquent pour certains organes nobles, en particulier le rein.
Le spécialiste a, en outre, plaidé pour la nécessité de renforcer la prévention contre ces maladies, dues entre autres facteurs à la consommation excessive de sucreries et d'aliments riches en graisse ou du sel de table, et qui sont à l'origine de l'accroissement du nombre d'insuffisants rénaux dialysés et nécessitant une greffe rénale.
Pour remédier aux maladies du rein et limiter les complications qui mènent souvent à une insuffisance rénale, le Pr Saïdani a préconisé la prise en charge de l'énurésie chez l'enfant à partir de l'âge de 6 ans, la sensibilisation des citoyens aux dangers de l'automédication et la garantie d'un bon suivi de la grossesse. Il s'est dit, d'autre part, satisfait de l'ouverture d'un nouveau service néphrologie au CHU Mustapha Pacha, en manque de cette spécialité depuis l'indépendance, bien qu'il soit le plus important CHU à l'échelle nationale, ainsi que celui d'Oran.
17 services de néphrologie sont recensés à travers les grands établissements hospitaliers du pays, d'une capacité de 25 lits chacun, a affirmé M. Saïdani ajoutant toutefois que ce nombre "demeure insuffisant" pour assurer la prise en charge des patients, notamment les insuffisants rénaux. Les insuffisants rénaux dialysés dans les cliniques privées au nombre de 7.000 cas coûtent 25 milliards de dinars à la CNAS, d'où l'importance d'investir dans la prévention étant le meilleur moyen pour réduire le nombre de malades à 10 %, et économiser ainsi 2 milliards et demi. Le Pr Saïdani a, par ailleurs, relevé l'incapacité de certaines cliniques privées, notamment dans les wilayas de Laghouat et d'El Oued à prendre en charge les malades dialysés, en raison de leur nombre sans cesse croissant.
Le spécialiste a appelé les gérants des centres d'hémodialyse relevant du secteur privé à contribuer à la campagne de sensibilisation à l'importance du don d'organes.
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