Jugeant peut-être que ce nombre est insignifiant, l'animatrice a posé la question aux invités. Et le docteur Missoum Soumya, chef de service hémodialyse, a expliqué que, d'une part, la greffe rénale est une opération pluridisciplinaire dans laquelle interviennent plusieurs spécialistes, et chaque maillon de la chaîne a une responsabilité, une tâche précise à accomplir avec soin et compétence pour assurer à l'opération chirurgicale les plus grandes chances de réussite. D'autre part, la constitution des dossiers médicaux du donneur et du receveur peut prendre beaucoup de temps (jusqu'à six mois). Il faut prendre en compte aussi le cas de malades qui ne possèdent pas de famille où peuvent se recruter les donneurs (ils sont 70% dans ce cas) et qui doivent attendre le prélèvement de reins compatibles sur les cadavres (ou, selon le jargon médico-légal les personnes en état de mort encéphalique). Signalant à ce propos que les problèmes d'éthique et de religion sont maintenant dépassés, les intervenants ont déclaré que la clinique du rein de Daksi est la première en Algérie à avoir effectué des greffes de rein à partir d'organes prélevés sur cadavres. De son côté, M. Hamiti, responsable des services économiques à la clinique, a déclaré que sa structure a effectué 18734 séances d'hymodialyse durant la seule année 2013. Enchaînant sur les statistiques, le Dr. Missoum a indiqué qu'il y a aujourd'hui un million d'Algériens, insuffisants rénaux qui vivent sous hymodialyse, et chaque année le nombre augmente de 4000 malades supplémentaires. «Aujourd'hui, hélas, a déploré cette praticienne, on ne recense plus les insuffisants rénaux parmi la catégorie des adultes de 30 à 40 ans et plus, mais aussi parmi les jeunes, même les écoliers. Ce qui est plus grave est que ces jeunes nous viennent dans un état de maladie assez avancée», dira-t-elle. Reprenant la parole, M Hamiti a révélé que la clinique programme chaque semaine 115 séances d'hémodialyse, auxquelles il faut ajouter environ 65 cas d'urgence. Et d'ajouter que sur le registre des maladies des voies urinaires, la clinique a effectué durant l'année écoulée pas moins de 6402 consultations spécialisées et 1073 actes chirurgicaux (opérations).

La clinique de Daksi fait aussi de l'oncologie en traitant les cancers de la vessie, de la prostate, etc. «Et c'est énorme !», a-t-il considéré bien que l'établissement soit encadré par 13 médecins spécialistes aux compétences avérées, des équipes composées d'une quarantaine de paramédicaux et que l'EHS dispose d'un appareillage médicochirurgical de dernière génération, notamment la technique utilisant le laser pour le traitement par vaporisation de la prostate bénigne. Les deux responsables de l'EHS Daksi ont profité de l'opportunité qui leur a été offerte par la radio pour lancer un appel pressant aux autorités afin d'ouvrir des centres d'hémodialyse dans les EHS d'El-Khroub et de Didouche-Mourad pour, ont-ils dit, atténuer la pression que subit l'EHS Daksi qui reçoit des malades de 17 wilayas de l'est et du sud-est du pays. Evoquant quelques unes des causes qui provoquent l'insuffisance rénale, les intervenants ont cité l'hypertension artérielle et le diabète qui interviennent pour presque 50% dans la provocation des maladies rénales. Ils ont fait aussi appel à leurs confrères de la santé scolaire pour les inviter à effectuer le dépistage précoce des maladies qui peuvent conduire à l'insuffisance rénale.

par A. Mallem