En faisant un bref rappel de l’évolution constante de cette maladie, l’orateur tentera d’expliquer toutes les mutations démographiques de la population algérienne, notamment dans les comportements de notre société qui ne sont pas étrangers à cette pathologie.

Tabagisme, modes alimentaires, pollution, mais surtout l’espérance de vie qui génère automatiquement des maladies chroniques, dont le cancer. Cependant, la défaillance du système d’information sanitaire contribue à la méconnaissance de cette maladie pour céder à un fatalisme meurtrier. Pour cela, l’orateur évoquera l’étude entreprise par le professeur Abdelmadjid Merdaci au niveau de l’institut des sciences de la communication et de l’information à l’université de Constantine. Cette étude se base sur les connaissances de cette maladie auprès des futurs journalistes, tant dans la presse écrite que dans celle de l’audiovisuel, les résultats sont sans appel, de par le sondage qui a été effectué : une méconnaissance qui desservira tous les progrès enregistrés tant dans le traitement, le dépistage ou encore la prévention. Dans le même ordre d’idée, notamment la confection d’un registre du cancer, Constantine, ne dispose pas de cet outil majeur, à l’instar de la wilaya de Sétif qui a pris cette louable initiative du professeur Lahcène Nezzal, ce qui constitue pour les membres de l’association Waha, une base de données appréciable pour la mise en œuvre d’un registre à Constantine. C’est un travail qui est fait en collaboration avec l’office national des statistiques. Le professeur Aberkane déclare à ce sujet : «Il ne peut y avoir d’efficacité dans cette lutte implacable sans données précises d’une population donnée, notamment, en matière de projection d’avenir pour anticiper et mettre en pratique les mesures urgentes à faire.»

Et d’ajouter dans le même sens : « En 1976, feu le ministre de la Santé de l’époque, Mohamed-Seddik Benyahia, avait prévu la construction d’un véritable Chu, à la cité Zouaghi, et dont les études ont été finalisées par des experts suédois, le projet est tombé à l’eau, et en 40 ans, vous constaterez de vous-même le retard accumulé dans le domaine de la santé.» Notre interlocuteur ne manquera de rendre hommage aux professeurs Pierre Chaulet et Ameur Soltane. Ce dernier, membre actif au sein de l’organisation mondiale de la santé, luttait dans le cadre d’une convention mondiale sur le tabac, contre les grandes firmes du tabac, qui se sont orientées dans le continent africain. Pour cela, notre interlocuteur dira : «Dans les pays nordiques, comme la Norvège, l’on s’attelle à éradiquer totalement le tabac dans un avenir très proche, c’est dire le degré de conscience d’une société qui a tout compris sur un environnement sain.» Lors de la journée prévue pour la 4 février, les organisateurs s’étaleront davantage sur certains points liés à la lutte contre le cancer.

N. Benouar