Le Pr Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie médicale au centre Pierre et Marie Curie et président de la société algérienne d’oncologie médicale, a ouvert les travaux de cette conférence, hier, après avoir organisé le 3e cours de neuro-oncologie, tenu jeudi et vendredi dernier à l’hôtel Sheraton à Alger, en présence de spécialistes étrangers, dont le Dr Hottinger de Lausane. Une rencontre qui a été marquée par le retour du Pr Bouzid après une brève convalescence qui a suscité une source de motivation et d’encouragement à toute son équipe médicale. Cette conférence a pour objectif d’informer les spécialistes algériens des dernières innovations et actualités thérapeutiques dans le diagnostic et la prise en charge du cancer du sein.

La thérapie ciblée a été justement au centre des débats et surtout sur les résultats encourageants dans la guérison du cancer du sein avec ce type de traitements. «Dans les pays développés, la guérison est obtenue dans les 80% des cas. Même dans les cas métastatiques, on arrive à d’excellents résultats avec des survies à 10 ans dans les 60% des cas », a-t-il souligné. Une stratégie qui pourrait être adoptée dans notre pays, surtout avec la mise en place du plan cancer. «Ce qui permettra d’aligner la pratique dans la prise en charge des cancers en particulier une multidisciplinarité des spécialistes à se concentrer sur les patients et proposer un programme personnalisé de soins. Cette façon recommandée dans le monde va permettre d’optimiser l’utilisation des moyens et d’augmenter les taux de guérison», a-t-il indiqué.

Par ailleurs, la société algérienne a organisé le 3e cours de neuro-oncologie en collaboration avec les spécialistes tunisiens, marocains et français. Ce cours est destiné, a expliqué le Pr Bouzid, aux différents spécialistes, à savoir les radiologues, pédiatres, les spécialistes en anatomie-pathologie (anapaths), oncologues, neurochirurgiens et radiothérapeutes, «d’autant plus que les tumeurs cérébrales qui sont le parent pauvre de l’oncologie sont très fréquentes chez nous et particulièrement chez les enfants», a-t-il indiqué. Il a été question de la prise en charge de ces tumeurs, notamment l’immunothérapie et la stratégie vaccinale après la chirurgie. Une nouvelle approche qui est actuellement à l’étude permettra de prolonger la survie des patients.

Il s’agit d’une préparation d’un vaccin à base de cellules malignes du patient. La phase 3 de l’étude internationale est en cours. Comme il est aussi recommandé d’associer la radiothérapie à la chimiothérapie qui est considérée comme le traitement standard pour les tumeurs cérébrales. Ainsi, trois ateliers ont été organisés et ont porté sur la radiothérapie moderne, la neurochirurgie et la neuropathologie.

Djamila Kourta