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Le jeune indépendant | Algérie | 10/11/2013
Ces saisies importantes montrent que les pays africains sont les plus exposés aux dangers de la contrefaçon. Il constitue l’une des raisons majeure de la prolifération à large échelle de ses produits.
Selon des estimations réalisées par l’OMS, les médicaments contrefaits représenteraient 10% du marché pharmaceutique mondial, soit 45 milliards d’euros, et 1 médicament sur 10 vendus dans le monde est une contrefaçon, ce ratio pouvant atteindre la barre des 7 sur 10 dans certains pays. Le docteur Caroline Atlani a indiqué qu’un faux médicament est un vrai danger pour la santé et que lutter contre la contrefaçon des médicaments est un engagement majeur pour Sanofi, précisant que «le laboratoire a analysé environ 20 000 produits depuis sa création, à raison de 3 000 chaque année. A titre d'exemple, sur les 3 000 échantillons analysés en 2012, 200 cas de produits falsifiés ont été confirmés».
Il faut savoir que le nombre de cas de contrefaçons identifiés a augmenté de 9 % entre 2008 et 2010. En outre, en 2011, les médicaments étaient en tête des produits contrefaits détectés par les douanes européennes, soit 24 % du nombre total, détrônant ainsi la contrefaçon de cigarettes. 75 milliards de dollars en 2010 : ce sont les profits engendrés par la contrefaçon de médicaments, qui sont supérieurs à ceux issus du trafic de stupéfiants.
Pour 1 000 dollars investis, un criminel peut engranger 20 000 dollars de profit avec le trafic d’héroïne et 400 000 dollars avec celui de faux médicaments.
En 2012, 100 pays ont collaboré à l’Opération Pangea V, destinée à lutter contre les pharmacies illicites en ligne. Elle a abouti à 79 arrestations et à la saisie de 3,75 millions de médicaments potentiellement mortels, d’une valeur totale de 10,5 millions de dollars.
Les circuits de la contrefaçon ne connaissent pas de frontière. Un produit falsifié peut être fabriqué en Chine, exporté vers la Grande-Bretagne et s’infiltrer via un grossiste dans la chaîne de distribution légale ou être acheté sur Internet en n’importe quel point de la planète.
Le docteur Caroline Atlani a apporté cet éclairage : «Nous assistons à une amplification géographique de la contrefaçon qui ne touche plus quelques parties du monde mais qui, par le biais d’Internet notamment, s’étend dans le monde entier. Par ailleurs toutes les classes thérapeutiques peuvent être désormais touchées. Il ne s’agit donc plus seulement des produits de confort. Des médicaments destinés à traiter des pathologies chroniques et graves, telles que les maladies cardiovasculaires ou les cancers, peuvent être falsifiés, a révélé la directrice de la Coordination anti-contrefaçon.
Ceux-ci peuvent entraîner des risques individuels mais également collectifs, avec l’apparition de pharmaco-résistances dans le cas de traitements de maladies infectieuses par des antibiotiques ou des antipaludéens notamment.
Les médicaments falsifiés, un véritable danger pour la santé
«Les médicaments falsifiés sont un véritable danger pour la santé des patients. Ils ne contiennent pas la quantité attendue de substance active et ne répondent à aucune des exigences de qualité, d’efficacité et de sécurité exigées», a expliqué aux journalistes présents la directrice de la Coordination anti-contrefaçon du LCAC.
Les risques pour les patients sont nombreux. Outre la présence de substances toxiques, ces médicaments peuvent être inactifs et entraîner des effets indésirables majeurs et des complications pour les patients.
«Le nombre de collaborateurs a plus que doublé car nous sommes sollicités pour des produits provenant du monde entier, émanant d’autorités de santé ou de saisies effectuées par des services de police ou des douanes qui nous adressent des échantillons pour analyses. Notre technologie s’est affinée et permet une reconnaissance et une corrélation entre les cas : nous pouvons comparer les profils des produits, croiser leurs origines et, ainsi, apporter des informations précieuses aux autorités», a-t- elle explicité. Les équipes du département de la Sûreté conduisent des vérifications à partir des éléments recueillis. Elles procèdent à des recoupements pour préparer un dossier juridique qui sera ensuite présenté aux autorités de police ou des douanes des pays concernés. Ce réseau s’appuie sur des responsables de sûreté, répartis dans le monde. Interpol est un outil de collaboration policière qui mobilise les polices du monde entier pour qu’elles fassent des activités illicites internationales une question essentielle de leurs missions. De son côté, l’Organisation mondiale des douanes organise des opérations coup-de-poing, avec l’ouverture de containers dans différentes régions du monde.
Toutes les classes thérapeutiques concernées par la falsification
«Le portefeuille des produits analysés devient très vaste. Toutes les classes thérapeutiques sont concernées par la falsification» , a indiqué Mme Nathalie Tallet, directrice du laboratoire central d’analyse des contrefaçons de Sanofi à Tours.
De nouvelles formes pharmaceutiques sont également touchées par la contrefaçon. Si, en 2008, les formes sèches étaient largement concernées, de plus en plus de produits injectables (traitant les cancers des pathologies lourdes) sont désormais touchés par ce fléau.
Selon l’OMS, dans la plupart des pays industrialisés dotés de systèmes réglementaires et de contrôles du marché efficaces (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis et la plus grande partie de l’Union européenne), l’incidence de la contrefaçon de médicaments est très faible : elle représente moins de 1 % de la valeur du marché.
Il n’en est pas de même dans de nombreux pays africains, dans certaines régions d’Asie et d’Amérique latine ainsi que dans les pays émergents, où la proportion de médicaments contrefaits y est beaucoup plus élevée, pouvant atteindre jusqu’à 20 à 30 % du marché. Dans ces régions, les circuits de distribution sont moins contrôlés et il est plus difficile d’éviter que des contrefacteurs ne s’y infiltrent.
De notre envoyée spéciale à Tours, Amina Azoune
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