Un geste réussi à cent pour cent grâce à la collaboration d’autres spécialistes algériens établis en France. Ces chirurgiens ophtalmologistes, qui travaillent en France, interviennent au sein de la clinique selon les programmes et les pathologies traitées de l’œil. «Ce qui permet aux deux équipes d’échanger leurs expériences et introduire les nouveautés en matière d’ophtalmologie pour offrir les meilleurs traitements à nos patients», a tenu à souligner le directeur général de la clinique, Mustapha Talbi.

Pour lui, le partenariat avec une équipe d’Algériens exerçant en France est très important, car il permet une formation continue pour les praticiens et nos patients sont traités dans leur pays au moindre coût. Pour le directeur médical de la clinique, le Dr Abroudj Ameur Younes, médecin anesthésiste réanimateur, il est utile d’avoir de manière permanente ce potentiel chirurgical au sein de la clinique. Cet acte chirurgical, qui nécessite une anesthésie générale réalisée avec sa collègue Dr Benouaa Ichrek, n’est pas difficile, a-t-il expliqué, mais il doit être fait avec beaucoup de précautions, notamment dans la préparation du patient.

Ainsi, Dr Benouaa a expliqué que cette pathologie qu’est l’exophtalmie touche beaucoup plus les femmes et elle est associée à une hypertrophie de la thyroïde. Il s’agit d’une affection des yeux très handicapante et le seul traitement est la chirurgie. «La maladie se manifeste par les yeux exorbités poussés par une compression des muscles. Le globe oculaire se retrouve poussé hors de la cavité orbitaire. Les paupières ne peuvent plus se fermer. Du coup, les yeux sèchent, la cornée est souvent irritée et donc il y a des troubles de la vision. Les patients souffrent de douleurs, car il y a une compression sur l’œil et un étranglement du nerf optique. La chirurgie est un moyen de traiter cette affection. Cette chirurgie se déroule en trois phases.»

Il est question, a-t-elle précisé, de procéder dans un premier temps à une décompression osseuse pour avoir de l’espace pour que l’œil reprenne sa place, puis il faut redresser l’œil et finir par une rétraction de la paupière. Ces trois opérations se déroulent à des temps différents. Une fois le redressent osseux effectué, le patient doit rester sous surveillance durant quelques jours pour pouvoir continuer les deux autre phases.

Cette première intervention a été effectuée chez une femme âgée de 65 ans et qui a fait le tour de tous les hôpitaux. Cette intervention ne se fait pas en Algérie, a ajouté le Dr Benouaa , et de signaler que la spécialité en question (l’occuloplastie) n’est pas enseignée en Algérie et donc peu de praticiens s’y intéressent. Interrogé sur les effets à l’issue de l’intervention chirurgicale, le pourtour de l’œil présente des ecchymoses, il a un aspect gonflé. Ces signes vont s’estomper et au bout de trois à six mois, il y aura une réelle amélioration esthétique. «Le patient peut ainsi retrouver un regard plus correct, il pourra recommencer à fermer les yeux», a-t-elle ajouté avant de souligner que les causes de l’exophtalmie sont nombreuses, certaines sont congénitales, mais la plupart du temps elle est liée au dysfonctionnement de la thyroïde.

Le Dr Benouaa est par ailleurs revenu sur les problèmes de la rétinopathie diabétique, qui est aujourd’hui un vrai problème de santé publique. Les patients arrivent souvent à des stades très avancés avec des formes très sévères. Comme il est également fréquent de constater un décollement de la rétine chez les diabétiques. Elle recommande ainsi aux diabétiques d’effectuer des contrôles chez l’ophtalmologue au moins une fois par an. Comme elle met en garde contre les effets néfastes des lunettes de soleil vendues sur les étals des marchés, qui provoquent une atteinte maculaire.

Djamila Kourta