En Algérie, les maladies vasculaires cérébrales sont responsables de plus de 26 % des décès enregistrés chaque année. Couplées aux accidents cardiovasculaires, les AVC constituent la première cause de mortalité dans le pays. Selon les données, rendues publiques par la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (Sannc) que préside le Pr Arezki Mohamed, environ 60.000 nouveaux cas d'AVC sont enregistrés chaque année en Algérie. Ces nouveaux cas d'AVC induisent 20.000 décès annuellement, soit quatre à cinq fois plus que le nombre des victimes des accidents de la circulation. Quand ils n’entraînent pas la mort, il laisse des séquelles invalidantes irréversibles dans la plupart des cas.

Une enquête, réalisée par la Société algérienne de cardiologie pendant vingt-quatre heures auprès de 6.000 patients présentant, à la consultation aux urgences médico-chirurgicales des hôpitaux de la capitale, des douleurs thoraciques enclenchant un AVC, a montré une prévalence de 16 cas diagnostiqués chaque jour dans cette ville.

D’après les résultats de cette enquête, outre la douleur thoraciques, les patients ont présenté des dyspnées (difficultés respiratoires) et des palpitations, orientant automatiquement le praticien vers un problème cardiaque. La commission des statistiques de la Société algérienne de cardiologie a traité ces informations et les a ensuite extrapolées pour déterminer l’incidence de la pathologie à l’échelle du territoire de souveraineté nationale. La mortalité survient, car souvent le malade arrive aux urgences trop tard, c’est-à-dire après plus de trois heures de l’apparition des premiers symptômes de l’AVC.

C’est justement durant ces golden hours, comme les appellent les spécialistes de la santé, que l’intervention médicale peut sauver le patient d’une mort certaine. Il faut savoir que l’accident vasculaire cérébral est une complication très grave, qui engage souvent le pronostic vital du patient. Selon le Pr Arezki : la fibrillation atriale est responsable de 25 % des AVC ce que l’on a tendance à oublier.

La cause majeure des attaques vasculaires cérébrales demeure l’athérothrombose dont les facteurs de risque les plus importants sont l’hypertension artérielle, le tabagisme, le diabète et la sédentarité. «Les AVC connaissent une hausse importante en raison notamment du changement du mode de vie des citoyens de plus en plus sédentaires et consommant des aliments gras et sucrés en quantités importantes» confirme le Pr Bougherbal, cardiologue exerçant à l’EHS Dr Maouche (ex-CNMS), établissement spécialisé dans la prise en charge des pathologies cardiaques et vasculaires cérébrales.

Il existe, par ailleurs, une unité d'urgence cérébraux-vasculaire, intitulée Stroke Unit implantée au CHU de Blida et une unité de réanimation au CHU de Constantine spécialisée dans les AVC.

Kamélia H.