Une fillette d'Oran et un garçon de Naâma âgés tous deux de quatre ans et souffrant de surdité totale ont ainsi intégré ce lundi le bloc opératoire du professeur Berrada dès 8h du matin pour en sortir à 16h avec une greffe cochléaire. Des implants cochléaires qui redonnent espoir à des centaines de familles au niveau de l'Ouest qui attendent cette greffe au niveau de la wilaya d'Oran. Les malades d'Oran devaient s'inscrire sur de longues listes d'attente pour pouvoir prétendre à cette greffe qui à Alger ou à Blida. Il faut noter à ce propos, et selon les chiffres du ministère de la Santé, qu'on enregistre chaque année en Algérie entre 800 et 1000 nouveaux cas de surdité.

Selon le professeur Berrada qui est également chef du service ORL du CHU d'Oran, la greffe cochléaire reste une intervention délicate où l'on n'a pas droit à l'erreur. C'est une intervention qui coûte cher, l'implant coûte 280 millions de centimes, et de ce fait on n'a pas le droit à l'erreur, a-t-elle confié au Quotidien d'Oran. Elle a également rappelé que cette intervention est préparée depuis plusieurs années au niveau de son service, notamment pour avoir un plateau performant. La chef du service ORL du CHU d'Oran a également mis l'accent sur l'importance des derniers travaux de réhabilitation et de modernisation de son service. Une mise à niveau qui permet désormais ce type d'interventions.

Dans un mois, a-t-elle expliqué, on pourra activer les implants, et les deux enfants pourront ainsi retrouver l'audition, même si, a-t-elle souligné, après cette phase de chirurgie et de greffe, c'est aux orthophonistes entre autres de reprendre le relais pour apprendre à l'enfant l'usage de ses facultés d'audition et du langage.

Le professeur Berrada n'a pas manqué par ailleurs de plaider pour un dépistage précoce de la surdité, dès la naissance, pour permettre d'envisager ce type de greffe dès l'âge de 6 mois, car plus jeune est l'enfant et mieux c'est pour le succès de la greffe.

par Houari Barti