Les conséquences sont ignorées alors qu’elles peuvent provenir de la négligence et du recours à une médication inappropriée – un héritage pas toujours curatif et pouvant même être néfaste – et être invalidantes. La surdité survient souvent suite à une otite mal soignée (quelques gouttes d’huile d’olive suffisent selon les «normes» populaires). Ce sont près de 1 000 cas de surdité qui sont recensés chaque année chez les enfants, un chiffre qui ne peut cependant pas être exhaustif du fait de l’absence de dépistage précoce qui permettrait de faire une évaluation exacte du nombre de cas.

Le dépistage précoce de l’otite à partir de campagnes de sensibilisation permettrait quant à lui de prévenir la surdité et d’éviter cet handicap à l’enfant à travers une bonne prise en charge, ce qui n’est pas encore le cas. Si dans notre pays la médecine reste encore négligente dans ce domaine (et dans bien d’autres), comme si l’otite était une maladie sans conséquence grave, les parents ont leur part de responsabilité. La sensibilisation reste un volet appréciable en ce qu’elle peut éviter une infirmité aux enfants souffrant d’otite, lorsque celle-ci est contractée de façon répétitive. Les angines sont elles-aussi une maladie à répétition chez les enfants, et entre les soins à bases de tisanes et les antibiotiques que de nombreux médecins estiment inadéquats parce que annihilant la résistance des anticorps de l’individu, le juste milieu reste vraisemblablement à trouver dans la corporation médicale et chez les parents qui se substituent aux praticiens en recourant à l’automédication à base d’antibiotiques justement. Parmi les troubles ORL, il faut également citer la sinusite que l’on a tendance à confondre avec un rhume ou une allergie alors qu’il s’agit d’une inflammation des muqueuses qui recouvrent l’intérieur des sinus.

Les personnes qui en sont atteintes ne consultent généralement pas, ce qui n’est pas fait pour les soulager, d’où l’installation d’une sinusite chronique. Mais il ne faut pas se leurrer : la cherté des tarifs pratiqués par les médecins dans les cabinets privés et l’incapacité des infrastructures de soins de proximité, voire même hospitalières, à prendre en charge convenablement les malades sont deux facteurs de découragement qui poussent les citoyens à recourir à des solutions de facilité, lorsqu’ils ne négligent pas tout simplement leur santé.

Par Rachida Merkouche