“L’acte chirurgical représente 70% des stratégies thérapeutiques en oncologie», a notamment déclaré, le Pr Abdelaziz Graba, président de la Société algérienne de chirurgie (SAC) et chef de service de chirurgie oncologique au centre Pierre-et-Marie-Curie, à l’ouverture des travaux du17e Congrès maghrébin de chirurgie qui a eu lieu hier à l’Aurassi.

Organisée par la (SAC), avec l’aide d’associations maghrébines de chirurgie, cette manifestation scientifique qui s’étalera sur deux journées a réuni environ 600 participants maghrébins et européens.

Le principal objectif de ce congrès, selon le Pr Graba, est l’amélioration des pratiques professionnelles et la qualité des soins, pour assurer une meilleure prise en charge des malades.

Il a, à cette occasion, appelé les spécialistes de la région à se concentrer davantage pour le bien-être de la santé maghrébine. «Il est grand temps pour les médecins du Maghreb de se rencontrer, de débattre, de s’assurer, en prenant les mesures idoines pour ce faire, que leurs efforts concertés puissent aboutir. C’est pourquoi, ce congrès n’est pas un congrès ordinaire, destiné aux seuls initiés, mais une rencontre où les uns et les autres vont exposer, écouter, discuter des problèmes de santé spécifiques à chaque pays et proposer les meilleures solutions pour y remédier», a-t-il notamment indiqué, tout en précisant que l’objectif de cette rencontre est, notamment, «d’affiner notre technique et d’échanger nos expériences. Nous cherchons à être orientés par quelqu’un qui a plus d’expérience».

Il a en outre spécifié l’importance du programme scientifique «riche et diversifié» mis au point dans cette perspective et qui porte, notamment, sur l’animation de tables rondes conjointes par les sociétés savantes maghrébines et européennes qui ont confirmé leur participation au congrès d’Alger et donnera lieu à un échange des résultats des travaux scientifiques entrepris par d’éminents spécialistes algériens, maghrébins et européens.

Ce congrès revêt, également, selon le conférencier, une orientation pédagogique assurant aux résidents algériens en chirurgie, une formation aux nouvelles techniques chirurgicales. Cette formation est assurée par une délégation de chirurgiens français.

Pour sa part, le Pr Larbi Abid, directeur des services de santé du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a longuement insisté sur ce genre de rencontres qui entrent dans le cadre de la formation continue et qui permettent aux spécialistes maghrébins et européens d’échanger des expériences, notamment pour les chirurgies de pointe.
À ce titre, le représentant du ministère de la Santé a indiqué qu’entre 200 à 300 chirurgiens sont formés annuellement en Algérie, et que les besoins algériens sont assurés en matière de spécialités médicales.

Abordant le niveau des chirurgiens algériens, le Pr Abid a soutenu que l’Algérie dispose de chirurgiens «compétents qui n’ont rien à envier aux chirurgiens occidentaux», mettant l’accent sur l’importance de l’établissement d’une bonne relation entre le médecin et son patient.

Pour ce qui est du transfert pour soins à l’étranger, le Pr Abid a répondu : «Cette option est le résultat du manque de moyens et d’équipements dans les hôpitaux algériens et non pas à cause d’une mauvaise formation des chirurgiens.»

Dans leurs différentes communications, les participants ont abordé les thèmes de l’heure liés aux questions de chirurgie qui se posent aux pays du Maghreb. Il s’agit des cancers du sein, du pancréas, du foie… Il est question également de faire des présentations et de comparer les différentes expériences.

Le but recherché étant l’amélioration de la prise en charge du malade. Sur un autre plan, les intervenants ont abordé les nouvelles techniques chirurgicales évitant le recours à la chirurgie conventionnelle et qui sont de plus en plus appliquées en Algérie. Ainsi, selon les spécialistes, la tendance du traitement se fait vers le traitement mini-invasif ou le recours à la chirurgie conventionnelle qui est de moins en moins utilisé. Ce sont des techniques qui sont utilisées dans les pays du Maghreb et par des médecins maghrébins. La chirurgie mini-invasive repose sur l’utilisation d’un endoscope — composé d’un tube optique muni d’un système d’éclairage — introduit dans l’organisme par une toute petite incision, voire glissé par les voies naturelles, ce qui constitue une grande avancée dans le domaine et évite le traumatisme post-opératoire.

Sarah S.