Mais en dépit de cette cascade de grèves, dans la capitale de l'Est, l'administration est restée imperturbable. Il en est ainsi de la direction du plus grand établissement hospitalier de l'Est, le CHU Dr. Benbadis, dont les responsables ont minimisé l'impact des arrêts de travail. «Les services fonctionnent d'une façon tout à fait normale», a répondu, hier, à notre question le directeur de la communication du CHUC, M. Kaabouche Aziz. Pressé d'être plus explicite, ce dernier, parlant de son établissement, a concédé difficilement le taux de 20% de suivi à la grève illimitée qui vient d'être déclenchée par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). «Quant à celle des psychologues, elle est quasiment nulle et je sais de quoi je parle car je fais partie de ce corps», a-t-il déclaré en indiquant que les consultations des psychologues se poursuivent aussi normalement, autant que l'inter- services en matière de psychologie qui est assuré, selon lui, dans toute la wilaya.

Sur l'autre front, le SAP, dans le communiqué de son bureau national diffusé le 16 avril dernier et dont nous avons reçu une copie, hier, a dénoncé «l'immobilisme de la tutelle dans le sens où aucune avancée palpable n'a été enregistrée», à propos des revendications des paramédicaux. Ceci dit, le bureau national a indiqué que la décision du conseil national du 28 février dernier a été entérinée, à savoir la grève illimitée qui a débuté hier lundi 29 avril 2013. «Face au bras de fer imposé par la tutelle, a poursuivi le communiqué, le SAP n'aura d'autre choix que de radicaliser son mouvement». Contactée dans la matinée à son poste administratif , Mme Khelifi, secrétaire nationale du SAP chargée des affaires sociales, a rappelé les principales revendications des paramédicaux, lesquelles se rapportent au plan de carrière, aux postes supérieurs pour les cadres paramédicaux, indiquant que ces derniers occupent depuis 2008 des postes supérieurs sans aucune décision administrative ; le reclassement des infirmiers brevetés à la catégorie 10, la révision à la hausse du régime indemnitaire et la garde. «Nous attendons toujours la réponse de la tutelle et les travailleurs sont fatigués d'attendre alors que nous abordons le mois de mai», a ajouté cette syndicaliste qui a souligné que ce fut difficile pour son syndicat de lancer ce mot d'ordre de grève dans cette conjoncture provoquée par les problèmes de santé du président de la République, mais cet appel a reçu quand même de «bons échos» à la base, a-t-elle relevé. Intervenant à son tour, le chef du bureau syndical du SAP au niveau de la wilaya, M. Bellili Nacer-eddine a avancé un taux de suivi de 87% pour toute la wilaya.

par A. M.