C'est le sens et le pourquoi à donner à cette importante et très intéressante journée d'études qui vient de se tenir à la grande salle de conférences Dr Mohamed Bencheneb de l'université Dr Yahia Farès de Médéa-Aïn D'heb. Placée sous l'égide du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à travers la direction générale de la Prévention et de la Promotion de la santé, cette rencontre médico-scientifique a été organisée par la direction de la Santé publique (DSP) de la wilaya de Médéa et a regroupé un grand nombre de médecins généralistes et spécialistes de cette grave maladie. Une journée d'études qui entrait dans le cadre de la célébration de la «Journée mondiale de la tuberculose» qui a lieu le 24 mars de chaque année et qui a été dédiée cette année à la mémoire du regretté professeur Pierre Chaulet, cet éminent médecin par qui tous les progrès réalisés dans la lutte contre la tuberculose en Algérie sont arrivés. Une maladie qui a commencé par celle «pulmonaire» durant les trois premières décennies de l'indépendance du pays et qui a connu par la suite une importante extension avec la multiplication des cas de personnes atteintes de «tuberculose extra-pulmonaire» (TEP) dont le nombre total, chiffres officiels donnés par le directeur de la DSP de la wilaya de Médéa, M. Salim Zegrar, a atteint aujourd'hui 152 pour la tuberculose pulmonaire et plus de 660 pour celle extra-pulmonaire pour la seule wilaya de Médéa. Ceci sans compter les cas, et ils sont nombreux, des personnes atteintes mais non déclarées.

Caractérisée par la présentation de pas moins de six communications, aussi intéressantes les unes que les autres, et devant une très nombreuse assistance, cette journée d'études a connu une franche réussite dans la mesure où cette magnifique salle de conférences est restée entièrement pleine, plus de 600 sièges, jusqu'à la lecture des recommandations. Six communications qui sont allées de «l'aspect épidémiologique de la tuberculose extra-pulmonaire à Médéa», du Dr Sahnoune, à «la tuberculose ganglionnaire cervicale : diagnostic et prise en charge», du Dr Laribi, en passant par «la tuberculose à Blida : état des lieux», du Pr Saïghi, «la tuberculose à Djelfa : état des lieux», du Dr Belatra, «la tuberculose extra-pulmonaire : points de vue du clinicien, de l'anatomopathologiste et du microbiologiste» animée conjointement par les Pr Haouichet, Bendissari et Boulahbal, «l'apport des nouvelles techniques dans le diagnostic de la tuberculose», du Pr Yala. Six communications qui avaient été précédées par un vibrant hommage rendu au regretté Pr Pierre Chaulet et une rétrospective sur «la tuberculose dans le monde et en Algérie en l'an 2013» présentée par le Dr Alihalassa.

Des communications qui ont été suivies d'un débat fructueux, quoique limité dans le temps, à l'issue duquel pas moins de 16 recommandations ont été formulées, mettant en relief les points forts comme les points faibles relevés jusqu'à aujourd'hui dans la politique étatique menée dans la lutte contre cette grave maladie de la tuberculose. Une journée d'études dont la conclusion finale s'est faite d'elle-même, à savoir «mieux diagnostiquer pour une meilleure prise en charge de ces tuberculoses, pulmonaire et extra-pulmonaire». Un diagnostic qui, par obligation, ne doit être fait que par les seuls cliniciens et bactériologistes pour une meilleure rapidité et une plus grande fiabilité. «Une maladie dont enfin le traitement et le suivi faits par un médecin généraliste ne doivent en aucun cas aller au-delà de six mois. Au-delà de cette période, c'est à un médecin spécialiste que le malade doit se présenter», insistera un des conférenciers.

par Rabah Benaouda