Cette étude menée durant les mois de février et mars 2013, sur un effectif de 436 paramédicaux d’un âge moyen de 37 ans, a démontré que le stress affecte, beaucoup plus le personnel des services chirurgicaux (70,2%), les urgences (50%) et le service des soins intensifs avec 45,1% de sujets affectés. Ceci serait dû à la lourdeur des gestes et le pronostic vital des patients souvent mis en jeu, analyse le Pr Ziri. Selon le même exposé, les personnes sondées ont affirmé que la violence en milieu professionnel est la principale source de leur stress chez les paramédicaux.

Plus de la moitié (64,2%) affirment avoir été exposés à la violence, notamment verbale, sur leur lieu de travail, dont 75,7 % sont agressés par les familles des patients et les visiteurs, 37,5% par les malades, 11,4 % par les collègues, 7,5 % par les médecins et 21,2 % par les supérieurs hiérarchiques. Cette pression permanente n’est pas sans conséquences sur l’état psychique des concernés.

L’étude a dévoilé des problèmes d’addiction chez les paramédicaux en question, dont 39 % consomment de la drogue sous toutes ses formes. Seulement 22 ,9 % des sujets stressés pratiquent un sport. Par sexe, les femmes sont plus sujettes à ce mal que les hommes avec un taux de 68,8 %. «Ni le revenu, ni la durée de transport n’ont été retrouvés comme facteurs accentuant le stress professionnel, cela dénote le niveau de subjectivité des réponses données par les répondants», relève, par ailleurs, le Pr Ziri.

Le stress devient une réalité inquiétante dans le monde du travail, alerte ce spécialiste de la santé mentale qui définit le stress lié au travail comme une réaction émotionnelle, cognitive, comportementale et physiologique aux aspects néfastes et négatifs de la nature du travail, de son organisme et de son environnement. Au niveau somatique, la réaction de stress se traduit par une série de manifestations liées à des modifications hormonales et métaboliques: accélération du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle, hypersudation, précise t-il. «En Algérie, aucune évaluation du stress ou de ses répercussions n’a été effectuée à ce jour, c’est pourquoi, il nous a paru intéressant de proposer une étude visant à évaluer le niveau de stress et ses conséquences psychosomatiques chez une population de travailleurs du CHU de Tizi-Ouzou», conclut le Pr Ziri.

Ahcène Tahraoui