Une situation qui discrédite notre pays auprès des organismes internationaux. Première conséquence de cette polémique, le gel par le ministre de la santé de la distribution des dons déjà accordés par ce fonds et le limogeage de la présidente de l’unité de gestion pour incompétence et mauvaise gestion et ce, après que le fonds eut relevé le grand retard enregistré dans l’exécution des programmes inscrits. Cette unité de gestion mise en place par le département de Amar Tou était censée suivre l’application et l’exécution de l’aide accordée par ce fonds de lutte contre le sida.

La convention signée entre cet organisme et l’Algérie à travers le ministère de la santé en octobre 2003 prévoit une aide de 8 900 000 dollars pour une durée de trois années. Une première tranche d’une valeur de 6 185 000 dollars a été accordée en 2004 pour deux ans, le reste réservé pour la troisième année est conditionné par la bonne exécution des programmes. Toutefois l’unité de gestion mise en place à cet effet a pris un grand retard dans son travail puisque les fonds accordés n’ont été distribués aux associations qu’une année après.

De même qu’après deux ans et demi de la signature de la convention le taux d’absorption de l’aide n’a atteint que 42 % soit 2 millions et demi sur les 6 millions prévus. Ce grand retard et les disputes ouvertement déclarées entre les associations de même que les attaques et accusations mutuelles de détournement ont poussé le ministre de la santé à geler la répartition de l’argent déjà accordé dans le cadre de la convention après avoir mis en place un comité d’urgence pour sauver la situation, sans résultat. Le président de l’association AIDS Algérie, M. Zeddam, ne cache pas sa crainte que toute cette situation ne soit à l’origine d’une suspension totale de l’aide accordée par le fonds de lutte contre le sida à l’Algérie.

Pour ce qui est de la situation des personnes atteintes du virus du sida dans notre pays, les chiffres donnés par le ministère de la santé révèlent l’existence de 740 cas de sida et de 2092 cas de séropositifs. Les estimations de l’OMS et de ONU sida indiquent par contre le chiffre de 13 000 personnes entre celles atteintes du sida et celles vivant avec le virus du VIH.